Dimanche, lors de la journée mondiale de l'eau, la cession ministérielle s'est conclue sur une déclaration finale timide, qui se refuse notamment à faire de l'accès à l'eau un droit fondamental. Le sujet, déjà débattu il y a trois ans à Mexico, a opposé la France, l'Espagne et plusieurs pays africains aux États-Unis ou au Brésil, deux pays qui considèrent le droit à l'eau comme un simple droit économique et social.
Un rapport des Nations unies avait pourtant tiré la sonnette d'alarme avant le début du Forum : la croissance démographique, l'évolution des modes de consommation et le réchauffement climatique vont provoquer une pénurie d'eau et d'importants déplacements de populations dans les décennies à venir. Les enjeux étaient posés, restait à en tirer les conséquences.
À Istanbul, les débats ont mis en évidence les liens étroits entre eau et énergie ou la nécessité d'améliorer l'assainissement en même temps que l'accès à l'eau potable (80 % des maladies des pays en développement sont liées à l'eau). Les coopérations transfrontalières pour la gestion de la ressource ont aussi été évoquées, provoquant quelques vifs échanges entre les représentants turcs et syriens. Mais au final, le politique a accouché d'une souris. Ce qui empêche le Forum, qui n'est adossé à aucune institution internationale, de prendre une nouvelle dimension. Salon professionnel à l'origine, l'événement est organisé par le Conseil mondial de l'eau, présidé depuis 2000 par un Français, Loïc Fauchon, qui est aussi le président de la Société des eaux de Marseille, dont la gestion vient de tomber à 100 % dans l'escarcelle de Véolia.
Le droit à l'eau, "un outil essentiel pour responsabiliser les États"
La ville de Marseille est d'ailleurs candidate, avec Durban, pour accueillir la prochaine édition du Forum dans trois ans. Malgré le nombre élevé de participants rassemblant tous les acteurs de l'eau, le rendez-vous a raté le coche du politique et cherche encore à s'intitutionaliser. "Il manque une véritable organisation des Nations unies pour l'environnement à laquelle le forum puisse s'adosser. Certains pays seraient alors plus impliqués et plus enclins à lâcher du lest sur les problèmes liés à l'eau", explique-t-on dans les milieux diplomatiques français.
L'issue du forum a d'autant plus déçu que l'eau devient un enjeu de plus en plus politique. Action contre la Faim a jugé "surprenant, voire incohérent" que le droit à l'eau ne soit pas mentionné dans la déclaration finale alors que certains pays l'ont déjà reconnu ou intégré à leur Constitution. "C'est un outil essentiel pour responsabiliser les États", insiste l'association. La secrétaire d'État française à l'écologie, Chantal Jouanno, a souhaité que les ONG occupent "une place plus centrale" lors de la prochaine édition en 2012. Les militants des organisations les plus protestataires ont été refroidies d'entrée par une répression policière contre les manifestants venus protester lors de la cérémonie d'ouverture. Une manifestante allemande et une Américaine ont été expulsées dans la foulée par les autorités turques.
Un rapport des Nations unies avait pourtant tiré la sonnette d'alarme avant le début du Forum : la croissance démographique, l'évolution des modes de consommation et le réchauffement climatique vont provoquer une pénurie d'eau et d'importants déplacements de populations dans les décennies à venir. Les enjeux étaient posés, restait à en tirer les conséquences.
À Istanbul, les débats ont mis en évidence les liens étroits entre eau et énergie ou la nécessité d'améliorer l'assainissement en même temps que l'accès à l'eau potable (80 % des maladies des pays en développement sont liées à l'eau). Les coopérations transfrontalières pour la gestion de la ressource ont aussi été évoquées, provoquant quelques vifs échanges entre les représentants turcs et syriens. Mais au final, le politique a accouché d'une souris. Ce qui empêche le Forum, qui n'est adossé à aucune institution internationale, de prendre une nouvelle dimension. Salon professionnel à l'origine, l'événement est organisé par le Conseil mondial de l'eau, présidé depuis 2000 par un Français, Loïc Fauchon, qui est aussi le président de la Société des eaux de Marseille, dont la gestion vient de tomber à 100 % dans l'escarcelle de Véolia.
Le droit à l'eau, "un outil essentiel pour responsabiliser les États"
La ville de Marseille est d'ailleurs candidate, avec Durban, pour accueillir la prochaine édition du Forum dans trois ans. Malgré le nombre élevé de participants rassemblant tous les acteurs de l'eau, le rendez-vous a raté le coche du politique et cherche encore à s'intitutionaliser. "Il manque une véritable organisation des Nations unies pour l'environnement à laquelle le forum puisse s'adosser. Certains pays seraient alors plus impliqués et plus enclins à lâcher du lest sur les problèmes liés à l'eau", explique-t-on dans les milieux diplomatiques français.
L'issue du forum a d'autant plus déçu que l'eau devient un enjeu de plus en plus politique. Action contre la Faim a jugé "surprenant, voire incohérent" que le droit à l'eau ne soit pas mentionné dans la déclaration finale alors que certains pays l'ont déjà reconnu ou intégré à leur Constitution. "C'est un outil essentiel pour responsabiliser les États", insiste l'association. La secrétaire d'État française à l'écologie, Chantal Jouanno, a souhaité que les ONG occupent "une place plus centrale" lors de la prochaine édition en 2012. Les militants des organisations les plus protestataires ont été refroidies d'entrée par une répression policière contre les manifestants venus protester lors de la cérémonie d'ouverture. Une manifestante allemande et une Américaine ont été expulsées dans la foulée par les autorités turques.