Un grand feu flambait dans l'âtre. Sur la table japonaise, deux tasses à thé se
faisaient face, tandis que la théière fumait à côté contre le sucrier flanqué du carafon
de rhum.
Le comte de Sallure jeta son chapeau, ses gants et sa fourrure sur une chaise,
tandis que la comtesse, débarrassée de sa sortie de bal, rajustait un peu ses
cheveux devant la glace. Elle se souriait aimablement à elle-même en tapotant,
du bout de ses doigts fins et luisants de bagues, les cheveux frisés des tempes.
Puis elle se tourna vers son mari. Il la regardait depuis quelques secondes, et
semblait hésiter comme si une pensée intime l'eût gêné.
Enfin il dit :
- Vous a-t-on assez fait la cour, ce soir ?
Elle le considéra dans les yeux, le regard allumé d'une flamme de triomphe et de
défi, et répondit :
- Je l'espère bien !
Puis elle s'assit à sa place. Il se mit en face d'elle et reprit en cassant une brioche :
- C'en était presque ridicule... pour moi !
Elle demanda :
- Est-ce une scène ? avez-vous l'intention de me faire des reproches ?
faisaient face, tandis que la théière fumait à côté contre le sucrier flanqué du carafon
de rhum.
Le comte de Sallure jeta son chapeau, ses gants et sa fourrure sur une chaise,
tandis que la comtesse, débarrassée de sa sortie de bal, rajustait un peu ses
cheveux devant la glace. Elle se souriait aimablement à elle-même en tapotant,
du bout de ses doigts fins et luisants de bagues, les cheveux frisés des tempes.
Puis elle se tourna vers son mari. Il la regardait depuis quelques secondes, et
semblait hésiter comme si une pensée intime l'eût gêné.
Enfin il dit :
- Vous a-t-on assez fait la cour, ce soir ?
Elle le considéra dans les yeux, le regard allumé d'une flamme de triomphe et de
défi, et répondit :
- Je l'espère bien !
Puis elle s'assit à sa place. Il se mit en face d'elle et reprit en cassant une brioche :
- C'en était presque ridicule... pour moi !
Elle demanda :
- Est-ce une scène ? avez-vous l'intention de me faire des reproches ?