Augmentation des enseignants débutants: les syndicats dénoncent une mesure insuffisante


Lundi 29 Mars 2010 - 17:59
AP


Paris - Plusieurs syndicats de l'éducation jugeaient lundi insuffisante la revalorisation de la rémunération des jeunes enseignants, annoncée la veille par le ministre de l'Education nationale Luc Chatel.


Augmentation des enseignants débutants: les syndicats dénoncent une mesure insuffisante
La mesure "exclut la très grande majorité des enseignants actuellement en exercice", a dénoncé le SE-UNSA dans un communiqué. "C'est l'option la plus basse qui a visiblement été retenue".

"La revalorisation ne bénéficie au mieux qu'à un quart des personnel", renchérit Philippe Péchoux, secrétaire nationale de la CGT Educ'action. "Cela va créer un antagonisme entre ceux qui sont entrés (dans la profession) il y a peu de temps et ceux qui sont déjà en poste", a-t-il expliqué à l'Associated Press.

"Notre déception est assez profonde", a de son cô té confié à l'AP le secrétaire général du SNUIpp-FSU, Gilles Moindrot, principal syndicat des enseignants du premier degré. "La revalorisation du statut des enseignants n'est pas mise en oeuvre", a-t-il regretté.

M. Chatel avait annoncé dimanche que les enseignants titularisés à la rentrée de septembre toucheraient un salaire supérieur de 10% à la rémunération de début de carrière qui avait cours l'année dernière. L'augmentation est de 157 euros par mois pour les professeurs des écoles et les professeurs certifiés et de 259 euros pour les professeurs agrégés. Une revalorisation salariale moyenne de 660 euros par an est prévue pour les enseignants dans les sept premières années de leur exercice.

Ces revalorisations salariales concerneront, à partir du 1er septembre, "20.000 débutants et 170.000 enseignants des échelons bas déjà en fonction", constate la CGT Educ'action dans un communiqué. Or, "les enseignants du primaire et du secondaire sont 857.300 en France. Cela signifie que les trois quarts des enseignants ne seront pas augmentés".

Le syndicat relève par ailleurs que les nouveaux enseignants "vont y perdre" au final, car le ministère supprime l'accélération de carrière obtenue par les enseignants en 1990 et recule l'entrée dans le métier. "Le contenu de l'annonce est très loin de ce que nous réclamions", a déploré M. Péchoux.

Pour le SNES-FSU, l'annonce reste "dans une logique qui ne répond pas à l'engagement de Nicolas Sarkozy, à la veille de son élection et renouvelé après son élection". "Cet engagement d'une revalorisation du métier d'enseignant concernait une revalorisation de l'ensemble des personnels", insiste le principal syndicat du second degré dans un communiqué.

"Le montant de la revalorisation des nouveaux recrutés apparaît très limité au regard de l'élévation du niveau de recrutement et n'aura d'effet que sur les cinq à six premières années de la carrière, les rémunérations étant ensuite identiques à celles qui existent aujourd'hui", note le SNES-FSU, qui demande que la revalorisation fasse l'objet d'un "plan pluriannuel discuté et arrêté dès cette année".

Le Sgen-CFDT note également dans un communiqué que "la promesse du candidat Sarkozy d'augmenter les salaires de tous les enseignants ne sera pas tenue, contrairement à celles du bouclier fiscal et de la suppression d'un poste de fonctionnaire sur deux partant à la retraite". "Ces annonces n'ont rien à voir avec ce qui avait été présenté aux partenaires sociaux lors des deux seules réunions de consultation sur la revalorisation liée à la masterisation du recrutement des enseignants", a ajouté le syndicat, tout en dénonçant l'"absence de dialogue social".

"Quelle est aujourd'hui, en pleine crise économique, l'entreprise, l'organisation qui augmente ses collaborateurs débutants d'un tel montant? Il n'y en a pas d'autres", a répondu le ministre lundi en marge de sa visite au Salon du Livre. "C'est une revalorisation importante qui va concerner près de 200.000 enseignants", a-t-il souligné. "Le total cumulé sur sept ans à partir de la rentrée, c'est plus de 5.800 euros".

Les organisations syndicales doivent être reçues mardi à 9h30 au ministère de l'Education nationale à Paris.


           

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