"Aux Philippines, les Musulmans ont fait admettre la légitimité d’une lutte de 500 ans"


Jeudi 7 Février 2019 - 13:46
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"Aux Philippines, les Musulmans ont fait admettre la légitimité d’une lutte de 500 ans", a déclaré Huseyin Oruc, membre du conseil d’administration de la fondation turque IHH, Droits Humains et Libertés, ainsi que de la délégation d’observation du processus de paix des Moros.


Oruc s’est exprimé, mercredi, lors d'une conférence intitulée "Les musulmans Moros et la région autonome Bangsamoro", organisée par le Centre des Recherches Economiques et Sociales (ESAM). 

Il s’est prononcé concernant le référendum sur la loi organique de Bangsamoro (BOL) qui va configurer le passé des musulmans Moros, qui vivent dans le sud des Philippines, et l’avenir du peuple de la région. 

"Moro est une géographie lointaine et peu connue", a affirmé Oruc et l'a comparé à la Palestine et la Bosnie, ajoutant: "nous n'en connaissons pas autant sur Moro".

Durant la période du massacre américain et de pression des philippins, les Moros ont été arrachés de leur "identité musulmane". 

"La position islamique des Moros s’était effacée peu à peu ( à cette période). C’est à ce moment là, qu’un homme du nom Salamat Hashim, est apparu", a-t-il dit.

Oruc a ensuite indiqué que cet homme a voulu construire "un mouvement basé sur quatre piliers."

Il a rappelé les propos de Hashim: "Nous sommes des Moudjahids mais pas des musulmans. Nous avons perdu notre identité musulmane. Notre mouvement va viser la transformation sociétale et non la guerre. Nous ne voulons pas la guerre mais la paix"

"Les quatre piliers de Hashim était l’islamisation, il entendait par là, le retour à la source de l’Islam. Le second est l'organisation de cette islamisation. Le troisième est la formation d'une armée forte qui n’attaque pas la police et les soldats philippins mais qui protège l'organisation interne des foyers externes. Le mouvement disposait d'une force armée d'environ 50 milles personnes. Et le quatrième est de se suffire à soi-même", a-t-il poursuivi. 

Oruc a indiqué que les négociations avec le gouvernement central ont duré 17 ans et qu’un accord a été signé en 2014 malgré les interventions militaires et juridiques. 

"Le 21 janvier, la loi BOL avait été approuvée et le 18 février, le premier gouvernement de transition va être formé", a rappelé Oruc. 

"Aux Philippines, les musulmans ont fait admettre la justesse d’une lutte de 500 ans", a-t-il lancé.

Selon Oruc, le gouvernement philippin a dit en quelque sorte : "Ces terres vous appartiennent. Nous vous avons offensé. Nous l’admettons. Le BOL a été approuvé, il est temps maintenant de vivre ensemble".

Oruc s'est taché d'expliquer les particularités de la nouvelle entité politique: "Dans la région autonome, il y aura une assemblée constituée de 80 personnes. Le cabinet sera constitué d’un premier-ministre, de deux vices premiers-ministres et de 14 ministres."

"5% du budget philippin sera transféré à la région autonome de Bangsamoro dans le Mindanao musulman", a-t-il ajouté.

"Il y a des ressources d'uranium, de gaz naturel et de pétrole déterminées dans la zone. Ils seront divisés en deux", a-t-il encore dit.

Oruc a notamment déclaré que la sécurité de la région Bangsamoro sera totalement assuré par les Moros.


           

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