Avalanche de mauvaises nouvelles pour l'UMP et la Sarkozie


Samedi 8 Mars 2014 - 09:38
AFP


Paris - L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy à Berlin le 28 février 2014


A 16 jours des municipales, l'UMP se retrouve fragilisée par une avalanche de mauvaises nouvelles, entre les accusations portées contre son président Jean-François Copé, la diffusion d'enregistrements clandestins de l'ère Sarkozy et les ennuis judiciaires qui pourraient s'abattre sur l'ancien président.

Deux semaines avant un scrutin censé lui servir de tremplin pour la reconquête des cœurs français, l'UMP peut méditer la célèbre phrase de Jacques Chirac: "Les emm..., ça vole toujours en escadrille."

Déjà échaudés par la violente crise interne de l'hiver dernier entre copéistes et fillonistes, lors de l'élection à la présidence du parti, ses sympathisants assistent, médusés, à un feuilleton qui chaque jour semble s'enrichir d'un nouveau rebondissement. Interrogés vendredi par l'AFP, plusieurs caciques de l'UMP appellent toutefois à la "prudence", en "l'absence de preuves" pour étayer les différentes accusations.

Dernier épisode en date de cette saga, qu'ils jugent "potentiellement mortifère" pour l'UMP: les soupçons qui pèsent sur M. Sarkozy, en première ligne dans un dossier de trafic d'influence et de violation du secret de l'instruction.

Après avoir été placé sur écoute par la justice dans l'enquête sur les accusations de financement de sa campagne de 2007 par la Libye de Kadhafi, comme l'a révélé Le Monde vendredi, l'ancien président aurait sollicité un haut magistrat du parquet général de la Cour de cassation, Gilbert Azibert. Lequel l'aurait renseigné sur une procédure en cours en lien avec l'affaire Bettencourt. En échange, l'ancien président serait intervenu pour l'aider à obtenir un poste de conseiller d'Etat à Monaco.

Deux proches de M. Sarkozy, les ex-ministres de l'Intérieur Brice Hortefeux et Claude Guéant, auraient également été placés sur écoute.

"Je démontrerai le moment venu qu'il s'agit d'une affaire politique", a affirmé Me Thierry Herzog. Dans une interview au quotidien du soir, l'avocat de M. Sarkozy dément toute tentative de la part de son client d'influencer le cours de la justice. "Cela n'a aucun sens".

David Assouline, porte-parole du PS, parle d'un "possible scandale d'Etat" si les accusations contre M. Sarkozy se révélaient fondées.

- "A qui profite le crime?" -

La semaine avait déjà été éprouvante pour l'ancien chef de l'Etat, qui a découvert via la presse que son ancien conseiller officieux, Patrick Buisson, avait enregistré ses conversations privées à l'Elysée avec lui et/ou ses autres conseillers. Le Canard enchaîné et le site Atlantico ont publié les transcriptions de plusieurs de ces écoutes. Il en existerait, sous forme de fichiers numériques, des centaines d'heures.

Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni-Sarkozy ont saisi la justice en référé (procédure d'urgence) pour le retrait des enregistrements. Le référé sera examiné lundi. Interrogés pour connaître leur réaction, les deux médias se sont refusés à tout commentaire.

L'UMP doit également faire face aux accusations portées contre son président. Selon Le Point, M. Copé aurait notamment favorisé, au détriment des finances de son parti, la société de communication de deux de ses amis qui auraient surfacturé leurs prestations pendant la campagne présidentielle de M. Sarkozy. Jusqu'ici toutefois, l'hebdomadaire n'a apporté aucune preuve pour étayer ses accusations.

Il n'empêche. Elles ternissent l'image de M. Copé, qui se remettait à peine de l'impact négatif de son grave différend avec M. Fillon. "Sa défense a été très mauvaise", se lamentait un sympathisant, venu assister mardi soir à Strasbourg à un meeting commun avec François Fillon et Jean-Pierre Raffarin, en vue des municipales.

"C'est catastrophique. Sur le terrain, on n'entend plus que des +tous pourris+", se désole un responsable UMP. "Chouchou" des Français de droite dans tous les sondages jusqu'ici, "Sarkozy montre à présent son côté obscur. La donne a changé", selon le même homme, qui ne croit plus au retour de l'ancien président pour 2017.

"A qui profite le crime? Aux socialistes! On ne parle plus du chômage", assure un autre élu UMP. "Mais trop c'est trop! Les Français ne sont pas dupes!". Selon un troisième, "le système est en train de s’effondrer sous nos yeux. Sarkozy est au cœur du cyclone".

L'intéressé dira peut-être publiquement ce qu'il en pense. Lundi, M. Sarkozy est attendu à Nice pour inaugurer le centre Pompidou (maladie d'Alzheimer), en compagnie d'une de ses fidèles, Bernadette Chirac.


           

Nouveau commentaire :

Actus | Economie | Cultures | Médias | Magazine | Divertissement