
Aussi maladroits que crétins, les "quatre lions" qui se chauffent dans la banlieue de Londres ont été refoulés des camps d'entraînement afghans après avoir vainement tenté d'abattre un drone au lance-roquette. Et s'interrogent sur le destin de martyr d'une brebis explosée par un de leurs colis piégés.
Et pour boucler la farce, la performance des services de sécurité anglais s'avère aussi pathétique que celle des dangereux extrémistes...
Le réalisateur britannique Chris Morris, qui a révisé son petit manuel du terrorisme sans peine avant de déclencher sa caméra, en est convaincu: "Une cellule terroriste obéit à la même dynamique que n'importe quel groupe, comme une équipe de football ou une bande de potes".
Aucune raison donc de se priver d'en rire.
"J'ai lu des tas de livres, parlé à de nombreux responsables de la communauté pakistanaise en Grande-Bretagne, rencontré des espions, des gens des services, des experts du contre-terrorisme; j'ai suivi des procès de personnes accusées de terrorisme, entendu des enregistrements d'écoutes téléphoniques", détaille-t-il à l'AFP.
"Certaines anecdotes paraissent même trop énormes pour être utilisées dans un scénario. Comme ce type qui fomente un attentat contre un prince saoudien avec un suppositoire explosif et se retrouve accroché au plafond... Ou bien ces deux gars qui se disputent au téléphone pour savoir qui, de Ben Laden ou de Johnny Depp, est le plus cool".
En un sens, ce serait tellement plus confortable de penser que des gens capables d'envisager un attentat susceptible de tuer des dizaines de personnes sont radicalement différents des autres humains.
"Oui, mais ça ne serait pas très malin. Et ce n'est certainement pas une façon de comprendre comment ils fonctionnent", souligne Chris Morris, qui rappelle qu'après le 11-Septembre, les services britanniques se sont tournés vers leurs experts ès-Irlande du Nord pour déjouer l'éventuelle menace Al-Qaïda.
"Dans le film, ils commettent plein d'erreurs parce qu'ils ne comprennent rien à la culture à laquelle ils ont affaire. Ils ne font aucune différence entre quelqu'un qui porte une barbe et des vêtements traditionnels et un terroriste".
Chris Morris, qui signe ici son premier long métrage, est un provocateur connu des ondes britanniques, a écrit et réalisé pour la BBC radio et télé des comédies, des shows et des satires décryptant l'usage hystérique des médias - l'une d'elles ("Brass Eye") consistait à convaincre des célébrités et des politiques de soutenir des causes impossibles.
Au départ, le projet de "Four Lions" a suscité la méfiance: "L'ignorance et la peur font bon ménage". Mais une fuite sur internet rapportant ces difficultés a suscité une déferlante de générosité, rassurant les financiers.
Depuis, "We were Four Lions" a été acclamé en Grande-Bretagne: des professeurs d'Irlande du Nord y ont emmené leurs classes, des flics leurs jeunes recrues, d'anciens combattants en Irak ont contacté Chris Morris pour le remercier. "La communauté pakistanaise s'est reconnue dans ce portrait d'elle même, qui évite les clichés éternels sur les mariages arrangés".
Le film, présenté avec succès dans de nombreux festivals, circule même au Pakistan où les DVD pirates s'arrachent comme des petits pains, lui a rapporté un ami à Karachi.
Et pour boucler la farce, la performance des services de sécurité anglais s'avère aussi pathétique que celle des dangereux extrémistes...
Le réalisateur britannique Chris Morris, qui a révisé son petit manuel du terrorisme sans peine avant de déclencher sa caméra, en est convaincu: "Une cellule terroriste obéit à la même dynamique que n'importe quel groupe, comme une équipe de football ou une bande de potes".
Aucune raison donc de se priver d'en rire.
"J'ai lu des tas de livres, parlé à de nombreux responsables de la communauté pakistanaise en Grande-Bretagne, rencontré des espions, des gens des services, des experts du contre-terrorisme; j'ai suivi des procès de personnes accusées de terrorisme, entendu des enregistrements d'écoutes téléphoniques", détaille-t-il à l'AFP.
"Certaines anecdotes paraissent même trop énormes pour être utilisées dans un scénario. Comme ce type qui fomente un attentat contre un prince saoudien avec un suppositoire explosif et se retrouve accroché au plafond... Ou bien ces deux gars qui se disputent au téléphone pour savoir qui, de Ben Laden ou de Johnny Depp, est le plus cool".
En un sens, ce serait tellement plus confortable de penser que des gens capables d'envisager un attentat susceptible de tuer des dizaines de personnes sont radicalement différents des autres humains.
"Oui, mais ça ne serait pas très malin. Et ce n'est certainement pas une façon de comprendre comment ils fonctionnent", souligne Chris Morris, qui rappelle qu'après le 11-Septembre, les services britanniques se sont tournés vers leurs experts ès-Irlande du Nord pour déjouer l'éventuelle menace Al-Qaïda.
"Dans le film, ils commettent plein d'erreurs parce qu'ils ne comprennent rien à la culture à laquelle ils ont affaire. Ils ne font aucune différence entre quelqu'un qui porte une barbe et des vêtements traditionnels et un terroriste".
Chris Morris, qui signe ici son premier long métrage, est un provocateur connu des ondes britanniques, a écrit et réalisé pour la BBC radio et télé des comédies, des shows et des satires décryptant l'usage hystérique des médias - l'une d'elles ("Brass Eye") consistait à convaincre des célébrités et des politiques de soutenir des causes impossibles.
Au départ, le projet de "Four Lions" a suscité la méfiance: "L'ignorance et la peur font bon ménage". Mais une fuite sur internet rapportant ces difficultés a suscité une déferlante de générosité, rassurant les financiers.
Depuis, "We were Four Lions" a été acclamé en Grande-Bretagne: des professeurs d'Irlande du Nord y ont emmené leurs classes, des flics leurs jeunes recrues, d'anciens combattants en Irak ont contacté Chris Morris pour le remercier. "La communauté pakistanaise s'est reconnue dans ce portrait d'elle même, qui évite les clichés éternels sur les mariages arrangés".
Le film, présenté avec succès dans de nombreux festivals, circule même au Pakistan où les DVD pirates s'arrachent comme des petits pains, lui a rapporté un ami à Karachi.