Ayrault: La polémique sur le burkini "dégrade l'image" de la France


Jeudi 1 Septembre 2016 - 10:21
AA


Paris - La polémique sur le burkini "dégrade l'image" de la France, a estimé le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, dénonçant les "surenchères" de ceux qui "veulent tout interdire".


"La France est souvent admirée pour son histoire, les valeurs qu'elle porte (...) Quand on se laisse aller à des surenchères sur des sujets de cette nature on dégrade notre image", a déclaré Ayrault, dans une interview à France 24, en marge de la Semaine des Ambassadeurs.

Se disant "inquiet" pour l'ampleur qu'a connue la polémique au mois d'août, notamment avec la multiplication des interdictions de ce maillot de bain couvrant intégralement le corps et les cheveux, Ayrault a lancé un "appel au calme" et à un "sursaut de raison et de comportement".

Dénonçant par ailleurs la "surenchère" de ceux qui "veulent toujours des lois supplémentaires et qui veulent tout interdire", Ayrault a salué la décision du Conseil d'Etat qui a suspendu l'arrêté d'une des communes contre le burkini, ouvrant la voie à la suspension en série de ces interdictions.

Le Conseil d'Etat a pris une "décision extrêmement claire" à cet effet et il ne faut donc pas "rester dans l'idée de tout interdire", de "stigmatiser" et de "rejeter", a insisté le chef de la diplomatie française. "Quand la France rejette elle n'est plus en phase avec elle-même", a-t-il poursuivi.

- "La Turquie a le droit de faire respecter l'intégrité de sa frontière"

Interrogé sur les relations avec la Turquie, notamment au vu de son opération militaire dans le nord de la Syrie contre Daech et les forces du YPG, Ayrault a salué un développement "positif", rappelant que le pays a été "très touché" par le terrorisme.

"C'est un pays qui est très touché par le terrorisme, encore plus que la France (...) En même temps la Turquie a le droit de faire respecter l'intégrité de sa frontière", a souligné le ministre des Affaires étrangères.

S'agissant de l'accord conclu entre l'Union européenne (UE) et la Turquie sur le flux migratoire, Ayrault a estimé qu'"il faut continuer à le respecter". "Il a permis de régler bien des problèmes", a soutenu le ministre, évoquant notamment le soutien de la Grèce à ce pacte.

"Il faut parler avec les Turcs, c'est un grand pays même si nous avons des désaccords", a-t-il ajouté.


           

Nouveau commentaire :

Actus | Economie | Cultures | Médias | Magazine | Divertissement