BCE et emploi américain dans le viseur de la Bourse de Paris


Samedi 1 Février 2014 - 12:23
AFP


Paris - La réunion de la BCE et l'emploi américain concentreront l'attention à la Bourse de Paris la semaine prochaine, dans un marché toujours nerveux face aux difficultés des pays émergents et des résultats sans éclat.


Sur la semaine écoulée, l'indice CAC 40 a gagné 0,10% pour terminer vendredi à 4.165,72 points et avoir touché son point le plus bas depuis le début de l'année en séance à 4.098,71 points. Depuis le 1er janvier, elle a perdu 3,03%.

Après des journées passées à s'inciter des fragilités des pays émergents, entre le ralentissement de la croissance chinoise et le décrochage des devises argentine et turque, les investisseurs espèrent trouver du réconfort en Europe et aux États-Unis la semaine prochaine.

"Les indicateurs américains" à l'agenda, en particulier l'emploi américain et la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), "auront des implications importantes pour les marchés financiers après les récentes turbulences qui ont agité les places financières", souligne le bancassureur ING.

"En zone euro, tous les yeux seront tournés vers la BCE qui fait face à un dilemme. Peut-elle lever le pied et profiter de l'amélioration des indicateurs ou doit-elle prendre une autre série de mesures préventives face aux problèmes" des marchés émergents "qui accentuent clairement les risques déflationnistes?" s'interroge-t-il.

Alors que "la crise des émergents jette un froid sur les marchés", comme le notent les analystes de Saxo Banque, "les investisseurs peinent à se positionner en ce début d'année".

"Nous aurions pu nous douter que tôt ou tard le problème des pays émergents referait surface après une première alerte cet été dans la foulée de l'annonce du changement de politique monétaire par la Fed. Au moment où elle est passée à l'acte, la secousse a été plus forte et elle a mis encore plus en évidence le fait que les réformes structurelles avaient été jusqu'ici reportées", relève pour sa part Xavier Lespinas, directeur de la gestion Actions de SwissLife Banque Privée.

"Beaucoup d'investisseurs avaient misé, depuis un certain temps, sur des entreprises fortement liées aux pays émergents. Aujourd'hui, nombre d'entre eux rétropédalent et devraient se tourner vers des valeurs" comportant "moins de risques de change", poursuit-il.

Craintes de contagion

La Réserve fédérale américaine (FED), pour sa part, "a bien montré qu'elle ne variait pas de la politique monétaire amorcée en décembre" et a "sans doute soigneusement évité de parler des pays émergents pour ne pas inquiéter les marchés", selon lui.

Estimant que la croissance de l'économie américaine s'était "accélérée", la banque centrale américaine a en effet annoncé mercredi soir sa décision de réduire encore ses injections de liquidités.

Mais le silence observé par la FED sur les émergents n'a pas empêché les places financières de s'inquiéter d'une contagion néfaste à la reprise.

Du coup "la volatilité sur les marchés financiers a été le thème dominant et les marchés actions ont baissé nettement", observent les économistes de BNP Paribas.

La FED n'ayant pas apporté de soulagement sur la question, les yeux se tournent donc vers la BCE, et ce d'autant plus que l'inflation a de nouveau ralenti en zone euro, ce qui accroît encore un peu plus la pression.

Mais, selon M. Lespinas, le président de la BCE, "Mario Draghi, ne fera probablement rien" et notamment parce que sur les pays émergents, "il n'agira pas tout seul".

La semaine devrait également être rythmée par des chiffres de production industrielle en Europe, et des statistiques d'emploi aux États-Unis avant l'enquête mensuelle pour janvier, attendue vendredi. "Le mauvais temps devrait avoir un impact négatif" sur cette publication, prévoit ING.

"Depuis quelques temps, la FED elle-même relativise l'importance" de ces chiffres puisque "beaucoup d'Américains ne s'inscrivent pas", nuance toutefois M. Lespinas.

Les entreprises continueront également à publier des résultats, alors que jusqu'à présent, les bonnes surprises ont été peu nombreuses.

"Les résultats d'entreprises sont un peu chaotiques et la cote aura donc encore sans doute des difficultés à passer au travers des toutes les mauvaises publications" la semaine prochaine, anticipe M. Lespinas.

Au final, les marchés restent "hésitants", complète-t-il, mais "il est possible qu'ils repartent, si cela se calme sur le front des devises" émergentes, puisque que "globalement les statistiques s'améliorent en zone euro".


           

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