Michel Barnier
Q: Les fonds spéculatifs ont été mis au rang d'accusés dans la crise grecque, que pensez-vous de leur rôle?
R: Je ne veux pas me prononcer avant qu'on ait regardé de près ce qui s'est produit dans le cas de la Grèce.
Mais ça me renforce dans deux convictions. La première c'est qu'il vaut mieux affronter ces désordres ensemble au niveau européen que chacun chez soi ou chacun pour soi. C'est également vrai d'ailleurs avec nos grands partenaires que sont les Américains ou les Chinois.
La deuxième conviction, c'est qu'il faut davantage de transparence. La première réponse pour maîtriser, décourager, réduire les risques spéculatifs, c'est la transparence. Qu'on sache qui fait quoi.
Q: Affronter ensemble la situation, est-ce que cela veut dire que l'Europe doit intervenir pour aider la Grèce?
R: D'une manière générale sur ces sujets, il faut éviter les commentaires désordonnés. Pour la Grèce, au Conseil européen, il s'agira de solidarité et de responsabilité. La première solidarité d'ailleurs, c'est le respect des règles communes. Le gouvernement grec s'est engagé dans un plan extrêmement exigeant, avec une maîtrise de ses dépenses publiques, une réduction de ses déficits.
Après il faut que les pays européens affrontent ces difficultés économiques ensemble. A l'évidence il faut davantage de coordination des politiques économiques et budgétaires dans la zone euro. Et enfin il faut que le Conseil, la Commission restent extrêmement vigilants, et ils le seront, sur le bon fonctionnement de cette zone euro.
Q: Cette coordination doit-elle aller jusqu'au gouvernement économique de la zone euro?
R: Il faut faire attention aux mots qu'on utilise et qui n'ont pas la même signification partout. Il y a une logique quand on possède une monnaie unique qui vous protège, qui sert de bouclier, à avoir des disciplines communes et à les respecter. Ca fait partie du contrat, quelque part, d'avoir les outils, les lieux, les moments de coordination économique et budgétaire.
Q: Par quel moyen peut-on discipliner les marchés? Une taxe sur les transactions financières peut-elle être utile?
R: La discipline, la transparence, la régulation intelligente, le contrôle, l'enregistrement des produits dérivés, c'est une chose. Ca peut faire partie du paquet de la régulation et de la supervision.
C'est une autre chose que cette idée d'une contribution que ces mouvements financiers pourraient apporter à l'économie. Personnellement je suis favorable à l'idée de contribution. Quelle pourrait en être l'assiette? Il y a plusieurs idées, la taxe Tobin qui porte davantage sur les mouvements monétaires, une taxe sur les banques, une contribution sur l'ensemble des mouvements financiers. C'est un peu trop tôt pour dire ça.
Après, à quoi on affecte le produit d'une telle taxe? A diminuer le poids budgétaire des Etats, à relever les grands défis climatiques, écologiques ou alimentaires? C'est une autre question.
Quand on voit la masse de ces mouvements financiers -- les produits financiers dérivés c'est 600.000 milliards de dollars -- et qu'on voit les conséquences aussi des crises, des défaillances dans le contrôle et la supervision, le coût de ces défaillances, il y a une idée juste à instituer une telle contribution. A condition évidemment qu'elle soit mondiale.
R: Je ne veux pas me prononcer avant qu'on ait regardé de près ce qui s'est produit dans le cas de la Grèce.
Mais ça me renforce dans deux convictions. La première c'est qu'il vaut mieux affronter ces désordres ensemble au niveau européen que chacun chez soi ou chacun pour soi. C'est également vrai d'ailleurs avec nos grands partenaires que sont les Américains ou les Chinois.
La deuxième conviction, c'est qu'il faut davantage de transparence. La première réponse pour maîtriser, décourager, réduire les risques spéculatifs, c'est la transparence. Qu'on sache qui fait quoi.
Q: Affronter ensemble la situation, est-ce que cela veut dire que l'Europe doit intervenir pour aider la Grèce?
R: D'une manière générale sur ces sujets, il faut éviter les commentaires désordonnés. Pour la Grèce, au Conseil européen, il s'agira de solidarité et de responsabilité. La première solidarité d'ailleurs, c'est le respect des règles communes. Le gouvernement grec s'est engagé dans un plan extrêmement exigeant, avec une maîtrise de ses dépenses publiques, une réduction de ses déficits.
Après il faut que les pays européens affrontent ces difficultés économiques ensemble. A l'évidence il faut davantage de coordination des politiques économiques et budgétaires dans la zone euro. Et enfin il faut que le Conseil, la Commission restent extrêmement vigilants, et ils le seront, sur le bon fonctionnement de cette zone euro.
Q: Cette coordination doit-elle aller jusqu'au gouvernement économique de la zone euro?
R: Il faut faire attention aux mots qu'on utilise et qui n'ont pas la même signification partout. Il y a une logique quand on possède une monnaie unique qui vous protège, qui sert de bouclier, à avoir des disciplines communes et à les respecter. Ca fait partie du contrat, quelque part, d'avoir les outils, les lieux, les moments de coordination économique et budgétaire.
Q: Par quel moyen peut-on discipliner les marchés? Une taxe sur les transactions financières peut-elle être utile?
R: La discipline, la transparence, la régulation intelligente, le contrôle, l'enregistrement des produits dérivés, c'est une chose. Ca peut faire partie du paquet de la régulation et de la supervision.
C'est une autre chose que cette idée d'une contribution que ces mouvements financiers pourraient apporter à l'économie. Personnellement je suis favorable à l'idée de contribution. Quelle pourrait en être l'assiette? Il y a plusieurs idées, la taxe Tobin qui porte davantage sur les mouvements monétaires, une taxe sur les banques, une contribution sur l'ensemble des mouvements financiers. C'est un peu trop tôt pour dire ça.
Après, à quoi on affecte le produit d'une telle taxe? A diminuer le poids budgétaire des Etats, à relever les grands défis climatiques, écologiques ou alimentaires? C'est une autre question.
Quand on voit la masse de ces mouvements financiers -- les produits financiers dérivés c'est 600.000 milliards de dollars -- et qu'on voit les conséquences aussi des crises, des défaillances dans le contrôle et la supervision, le coût de ces défaillances, il y a une idée juste à instituer une telle contribution. A condition évidemment qu'elle soit mondiale.