Marion Bartoli a éliminé, en huitièmes de finale, la n°1 mondiale Jelena Jankovic (6-1, 6-4). Alizé Cornet, elle, a vu s'envoler une victoire qui lui tendait les bras contre Dinara Safina (6-2, 2-6, 7-5).
Bartoli à la mode londonienne
Et elle n'aimait pas l'Open d'Australie... En sept participations, Marion Bartoli n'avait gagné que quatre matches à Melbourne. Les temps changent. La Rod Laver Arena résonne encore des soupirs admiratifs des spectateurs. Face à la numéro 1 mondiale, Jelena Jankovic, Marion Bartoli délivre un récital (6-1, 6-4) de 1h22'pour se qualifier pour les quarts de finale. Cette victoire ne doit rien au hasard ou à la performance d'un jour. Amincie et très affûtée physiquement, la Française possède aujourd'hui d'autres atouts que son incroyable frappe de balle. Elle peut aussi défendre et remporter de longs échanges si le besoin s'en fait sentir. Pendant la première manche, nul besoin de défendre, elle enchaîne les coups gagnants comme d'autres respirent. Naturellement. La Serbe est groggy et chaque seconde balle de service se convertit en punition. En vingt minutes, la Française s'envole (5-0) et rien ne semble perturber sa marche en avant. A 3-0 et à 4-0, Jelena Jankovic mène 40-0, cinq points d'affilée la condamnent à jeter des regards interloqués vers son coach. Son chapeau noir de gardian camarguais n'empêche pas Ricardo Sanchez de prendre un bon coup de chaud ! Son élève subit encore et toujours. Elle cherche vainement quelques solutions en changeant de rythme ou en tentant quelques courts croisés. Mais Marion Bartoli, version 2009, ressemble à celle du dernier set, remporté (6-0), lors de la demi-finale de Wimbledon 2007 contre Justine Henin. «En termes de performances, je le mettrai au même niveau», souligne la tête de série n°16.
En championne, la Serbe s'accroche et le bras de fer commence. Et Marion Bartoli ne doit pas regretter le travail physique, réalisé depuis l'été dernier. Parfois malmenée dans l'échange, elle tient et contre-attaque. Avec sa position très avancée, sa qualité de relance devient un casse-tête pour la numéro 1 mondiale sous pression sur chaque service. Mais la clé de la rencontre se situe à 4-4 dans le dernier set. Après douze minutes de jeu et six égalités, la Tricolore remporte l'engagement adverse à sa troisième balle de break après avoir sauvé une balle de 4-5 sur un magnifique passing de revers. «Cela commençait à devenir très dur sur le plan physique, avoue la 17e joueuse mondiale qui affronte en quart de finale, Vera Zvonareva, tombeuse (7-5, 6-4) de Nadia Petrova. Les échanges étaient de plus en plus longs et en repassant devant, elle aurait pu reprendre confiance. Et en confiance, elle est toujours dangereuse.» Pour sa première sur la Rod Laver Arena, l'émotion peut alors l'étreindre. Quand elle reçoit ses balles neuves, elle sautille, elle sert du bon côté, dos au soleil, et ne pense qu'à une chose : «Je pense aux centaines de service que j'ai fait cet hiver avec le panier de balles et la cible à toucher (rires). Les trois premiers services sont pas mal sortis de la raquette. J'ai essayé d'oublier qu'elle était en face et simplement me concentrer sur ce que je sais faire à l'entraînement.» Résultat : quatre premières balles de service dont un ace et un service gagnant ! Et elle n'aimait pas l'Open d'Australie... Depuis une semaine, son avis diverge. Et si le bleu des courts de Melbourne lui rappelait le vert des terrains de Wimbledon.
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Cornet est passée si près
« Malheureusement, en sport, ce n'est pas comme à l'école, où on doit simplement apprendre sa leçon et la réciter pour avoir des bonnes notes. Parfois, on peut s'entraîner le plus dur possible et ne pas avoir de résultat.» Comme le résume parfaitement Marion Bartoli, le tennis féminin et le rationnel ne forment pas un couple très uni. Dans sa jeune carrière, Alizé Cornet vient de vivre une expérience traumatisante mais enrichissante en perdant (6-2, 2-6, 7-5) contre Dinara Safina après avoir obtenu deux balles de match consécutives. Bien sûr, les regrets se ramassent à la peine avec ce coup droit qui sort de quelques centimètres dans le couloir lors de sa première balle de match à 5-4 et 40-15 ou avec son jeu de service retenu alors qu'elle mène 5-2 dans la troisième manche.
«On a toujours des regrets. Mais sur les deux balles de match, on a fait deux gros rallyes, je sors un coup droit de deux centimètres et je commets une faute en revers au bout d'un échange très long où je m'engage. Ce n'est pas passé. Mais je ne me suis vraiment pas effondrée, j'ai gardé la tête bien droite et j'ai montré que je n'avais pas peur, commente la Niçoise, toujours aussi lucide malgré sa grande déception. Même si j'avais vraiment un peu peur au fond de moi, j'ai essayé de lui montrer que j'étais solide et que je n'allais rien lâcher jusqu'au bout. Mais elle n'est pas troisième mondiale pour rien.»
Bien sûr, Dinara Safina est allée chercher sa victoire comme à Roland-Garros contre Elena Dementieva. Bien sûr, la Russe domine la partie et possède une grande partie des clés. Elle fait tout : les fautes (52 au total) et les points (32 au total). Et c'est d'autant plus frustrant. Elle donne, elle donne et à 5-2 au troisième set, elle ne rate plus ! Mais la Française se bat, varie, tient le bras de fer du fond de court et échoue si près malgré son épaule douloureuse. En pleurs, elle quitte la Rod Laver Arena. Pour sécher ses larmes, elle enchaîne avec le double mixte sur le court n°6 avec Marcelo Melo. En championne, elle soigne le mal par le mal. Et ce n'est pas anodin. Alizé Cornet adore jouer et adore gagner. En mixte, elle s'est un peu "défoulée" en s'imposant (6-3, 4-6, 10-4) contre la paire composée de Flavia Pennetta et Dusan Vemic et son beau sourire à la fin du match laisse présager de jours plus heureux. Elle ne lâche rien ! «C'est cruel, mais le tennis est un sport de fou qui est toujours juste. J'ai tout donné. Mais tout n'était pas assez.» Avec une telle lucidité et une telle volonté, Alizé Cornet n'inspire qu'une chose : le respect.
Bartoli à la mode londonienne
Et elle n'aimait pas l'Open d'Australie... En sept participations, Marion Bartoli n'avait gagné que quatre matches à Melbourne. Les temps changent. La Rod Laver Arena résonne encore des soupirs admiratifs des spectateurs. Face à la numéro 1 mondiale, Jelena Jankovic, Marion Bartoli délivre un récital (6-1, 6-4) de 1h22'pour se qualifier pour les quarts de finale. Cette victoire ne doit rien au hasard ou à la performance d'un jour. Amincie et très affûtée physiquement, la Française possède aujourd'hui d'autres atouts que son incroyable frappe de balle. Elle peut aussi défendre et remporter de longs échanges si le besoin s'en fait sentir. Pendant la première manche, nul besoin de défendre, elle enchaîne les coups gagnants comme d'autres respirent. Naturellement. La Serbe est groggy et chaque seconde balle de service se convertit en punition. En vingt minutes, la Française s'envole (5-0) et rien ne semble perturber sa marche en avant. A 3-0 et à 4-0, Jelena Jankovic mène 40-0, cinq points d'affilée la condamnent à jeter des regards interloqués vers son coach. Son chapeau noir de gardian camarguais n'empêche pas Ricardo Sanchez de prendre un bon coup de chaud ! Son élève subit encore et toujours. Elle cherche vainement quelques solutions en changeant de rythme ou en tentant quelques courts croisés. Mais Marion Bartoli, version 2009, ressemble à celle du dernier set, remporté (6-0), lors de la demi-finale de Wimbledon 2007 contre Justine Henin. «En termes de performances, je le mettrai au même niveau», souligne la tête de série n°16.
En championne, la Serbe s'accroche et le bras de fer commence. Et Marion Bartoli ne doit pas regretter le travail physique, réalisé depuis l'été dernier. Parfois malmenée dans l'échange, elle tient et contre-attaque. Avec sa position très avancée, sa qualité de relance devient un casse-tête pour la numéro 1 mondiale sous pression sur chaque service. Mais la clé de la rencontre se situe à 4-4 dans le dernier set. Après douze minutes de jeu et six égalités, la Tricolore remporte l'engagement adverse à sa troisième balle de break après avoir sauvé une balle de 4-5 sur un magnifique passing de revers. «Cela commençait à devenir très dur sur le plan physique, avoue la 17e joueuse mondiale qui affronte en quart de finale, Vera Zvonareva, tombeuse (7-5, 6-4) de Nadia Petrova. Les échanges étaient de plus en plus longs et en repassant devant, elle aurait pu reprendre confiance. Et en confiance, elle est toujours dangereuse.» Pour sa première sur la Rod Laver Arena, l'émotion peut alors l'étreindre. Quand elle reçoit ses balles neuves, elle sautille, elle sert du bon côté, dos au soleil, et ne pense qu'à une chose : «Je pense aux centaines de service que j'ai fait cet hiver avec le panier de balles et la cible à toucher (rires). Les trois premiers services sont pas mal sortis de la raquette. J'ai essayé d'oublier qu'elle était en face et simplement me concentrer sur ce que je sais faire à l'entraînement.» Résultat : quatre premières balles de service dont un ace et un service gagnant ! Et elle n'aimait pas l'Open d'Australie... Depuis une semaine, son avis diverge. Et si le bleu des courts de Melbourne lui rappelait le vert des terrains de Wimbledon.
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Cornet est passée si près
« Malheureusement, en sport, ce n'est pas comme à l'école, où on doit simplement apprendre sa leçon et la réciter pour avoir des bonnes notes. Parfois, on peut s'entraîner le plus dur possible et ne pas avoir de résultat.» Comme le résume parfaitement Marion Bartoli, le tennis féminin et le rationnel ne forment pas un couple très uni. Dans sa jeune carrière, Alizé Cornet vient de vivre une expérience traumatisante mais enrichissante en perdant (6-2, 2-6, 7-5) contre Dinara Safina après avoir obtenu deux balles de match consécutives. Bien sûr, les regrets se ramassent à la peine avec ce coup droit qui sort de quelques centimètres dans le couloir lors de sa première balle de match à 5-4 et 40-15 ou avec son jeu de service retenu alors qu'elle mène 5-2 dans la troisième manche.
«On a toujours des regrets. Mais sur les deux balles de match, on a fait deux gros rallyes, je sors un coup droit de deux centimètres et je commets une faute en revers au bout d'un échange très long où je m'engage. Ce n'est pas passé. Mais je ne me suis vraiment pas effondrée, j'ai gardé la tête bien droite et j'ai montré que je n'avais pas peur, commente la Niçoise, toujours aussi lucide malgré sa grande déception. Même si j'avais vraiment un peu peur au fond de moi, j'ai essayé de lui montrer que j'étais solide et que je n'allais rien lâcher jusqu'au bout. Mais elle n'est pas troisième mondiale pour rien.»
Bien sûr, Dinara Safina est allée chercher sa victoire comme à Roland-Garros contre Elena Dementieva. Bien sûr, la Russe domine la partie et possède une grande partie des clés. Elle fait tout : les fautes (52 au total) et les points (32 au total). Et c'est d'autant plus frustrant. Elle donne, elle donne et à 5-2 au troisième set, elle ne rate plus ! Mais la Française se bat, varie, tient le bras de fer du fond de court et échoue si près malgré son épaule douloureuse. En pleurs, elle quitte la Rod Laver Arena. Pour sécher ses larmes, elle enchaîne avec le double mixte sur le court n°6 avec Marcelo Melo. En championne, elle soigne le mal par le mal. Et ce n'est pas anodin. Alizé Cornet adore jouer et adore gagner. En mixte, elle s'est un peu "défoulée" en s'imposant (6-3, 4-6, 10-4) contre la paire composée de Flavia Pennetta et Dusan Vemic et son beau sourire à la fin du match laisse présager de jours plus heureux. Elle ne lâche rien ! «C'est cruel, mais le tennis est un sport de fou qui est toujours juste. J'ai tout donné. Mais tout n'était pas assez.» Avec une telle lucidité et une telle volonté, Alizé Cornet n'inspire qu'une chose : le respect.