Bartoli sans solution


Mardi 27 Janvier 2009 - 11:16
L'Equipe.fr/Sophie Dorgan


Marion Bartoli n'a tenu que quatre jeux contre la Russe Vera Zvonareva, très impressionnante, et s'est inclinée (6-3, 6-0) en quarts de finale. Mais la Française peut trouver du réconfort en regardant son parcours australien pour la première fois à la hauteur de ses ambitions.


Bartoli sans solution
« Parfois, il faut savoir dire : trop bien joué, elle était plus forte que moi aujourd'hui. » De la bouche de Marion Bartoli, ultra-perfectionniste et vouant une haine définitive pour la place de n°2, le compliment est à la hauteur de la performance de Vera Zvonareva qui n'a toujours pas perdu un set du tournoi. Tout simplement impressionnante ! La Française tient dix-huit minutes. Juste le temps de mener 3-1 avant de succomber (6-3, 6-0) face au rouleau-compresseur russe en quarts de finale. Marion Bartoli ne joue pas mal. Elle n'est pas victime d'un jour sans ou d'une baisse physique due à la chaleur (28 degrés). Elle tombe sur une adversaire exceptionnelle de solidité dans tous les compartiments du jeu.

Depuis un an, Vera Zvonareva montre un autre visage. Ses excès de nervosité et ses crises de larmes ont quasiment disparu pour laisser place à une joueuse, concentrée, sûre de ses forces et au jeu très complet. Sa sensibilité n'est plus de l'émotivité. Aujourd'hui, elles provoquent des émotions... surtout chez ses adversaires. Pendant 1h09', un sentiment d'impuissance envahit la Tricolore : « Elle lit dans mon jeu comme dans un livre ouvert, elle a toujours un petit temps d'avance sur mes frappes et il faut que je joue des coups absolument incroyables pour marquer un point. » Ces coups incroyables ne peuvent prendre un bail à longue durée. Pendant quatre jeux, Marion Bartoli déploie ses revers supersoniques décroisés et Vera Zvonareva commet quelques fautes. Mais ces quatre jeux apparaissent comme une éternité. « J'avais l'impression d'avoir déjà joué pendant deux heures et demi. Mais c'était tellement intense, il fallait que je fasse des coups incroyables pour marquer ces jeux. J'avais l'impression d'avoir fait tout le match contre Jankovic alors que cela ne faisait que quatre jeux, avoue la tête de série n°16. Derrière, il y a eu une petite baisse de régime de ma part et elle m'a marché dessus. »

Et les onze jeux qui défilent ne semblent rien devoir au hasard. « J'avais l'impression de ne pas avoir de solutions et de jouer contre une machine à renvoyer les balles, constate la Française, déçue mais pas abattue. Elle ne faisait pas de fautes et elle redonnait plus de puissance à ma balle. Pourtant j'ai vraiment essayé de frapper fort, on ne peut pas dire que j'ai retenu mes coups. Plus le match avançait, moins elle ratait. C'est une impression difficile à vivre. » Très véloce, très solide des deux côtés et intelligente sur le court avec quelques amorties très opportunes, la Russe ne laisse qu'une seule occasion à Marion Bartoli de remporter un jeu à 2-0 au deuxième set ! La médaillée de bronze aux JO de Pékin fait abdiquer mentalement la Française.

Récente finaliste du Masters de Doha, Vera Zvonarevamontre depuis le début du tournoi le niveau de jeu le plus impressionnant. « Mentalement, elle reste stable, elle peut donc développer son jeu, avance la Française qui réalise une excellente tournée australienne avec une finale à Brisbane et un quart de finale en Grand Chelem et rentre chez elle se reposer avant de repartir vers Dubaï, Indian Wells et Miami. Elle a beaucoup de qualités, je pense qu'elle peut gagner cet Open d'Australie. » S'il ne reste plus de Françaises dans le tableau féminin, il reste un Français très attentif aux résultats de Vera Zvonareva, son coach Sam Sumyk.


           

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