Mohammed Ghannouchi
Ben Ali est en Arabie saoudite avec sa famille, a indiqué un communiqué du palais royal cité par l'agence officielle saoudienne SPA. Son arrivée à Jeddah dans la nuit de vendredi à samedi avait été annoncée peu auparavant à l'AFP par une source saoudienne.
Il avait quitté Tunis au terme d'un mois d'une contestation populaire, que les Tunisiens ont eux-mêmes appelée "Révolution du jasmin", et qui a été réprimée dans le sang au prix de plusieurs dizaines de morts.
Quasi-simultanément au départ du chef de l'Etat, le Premier ministre sortant, Mohammed Ghannouchi, avait annoncé à la télévision qu'il assurait l'intérim de la présidence jusqu'à nouvel ordre en vertu d'un décret signé par M. Ben Ali.
Sur un ton grave, il avait aussitô t lancé un appel à l'unité: "j'appelle les Tunisiens toutes sensibilités politiques et régionales confondues à faire preuve de patriotisme et d'unité". Il s'était également engagé à respecter la Constitution.
Deux dirigeants de l'opposition - Mustapha Ben Jaafar, chef du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL, légal), et Néjib Chebbi, chef historique du Parti démocratique progressiste (PDP, légal) - ont déclaré vendredi soir à l'AFP être prêts à collaborer avec M. Ghannouchi.
"C'est le premier chef d'Etat arabe amené à fuir le pouvoir sous la pression populaire", a rappelé Zaki Laidi, directeur de recherche à l'Institut d'études politiques de Paris, sur France 24, soulignant: "c'est quand même un événement colossal dans une région du monde qui se caractérise par une longévité non démocratique des régimes".
Selon une source proche du gouvernement français, Paris "ne souhaitait pas" la venue de M. Ben Ali, expliquant notamment cette position par le risque de mécontentement de la communauté tunisienne dans l'ex-puissance coloniale.
Paris a pris "acte de la transition constitutionnelle" en Tunisie. Le président Barack Obama a salué le "courage et la dignité" du peuple tunisien et appelé, tout comme Londres, à des élections "libres et justes" dans "un proche avenir", tandis que l'Union européenne se prononçait pour une solution démocratique "durable".
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a lui aussi souhaité un "règlement démocratique" et "pacifique" de la crise.
En France, des Tunisiens ont laissé éclater une joie teintée de prudence: "Il était temps", "Enfin!", "C'est tout le système qui doit partir".
Au Caire, des dizaines d'Egyptiens ont rejoint un groupe de Tunisiens célébrant le départ de Ben Ali, appelant l'Egypte à suivre l'exemple de la Tunisie.
A Tunis, sous couvre-feu, des tirs d'armes automatiques ont résonné en début soirée avant de cesser totalement vers 22H00 GMT. Les habitants étaient cloîtrés chez eux dans une ville quasiment déserte et silencieuse.
De nombreux habitants à Tunis et en province ont lancé des appels par le biais de la télévision demandant l'intervention urgente de l'armée pour les protéger de bandes qui pillaient vendredi soir.
De nombreux témoins imputent ces violences à des miliciens du parti au pouvoir, mécontents de la fuite de M. Ben Ali.
Depuis jeudi, le président multipliait, sans succès, les annonces pour tenter de mettre un terme à un mois d'émeutes et manifestations, violemment réprimées.
Les manifestants exigeaient toujours le départ immédiat de Ben Ali, ne se satisfaisant pas de ses promesses de quitter le pouvoir au terme de son mandat en 2014.
Et vendredi, les choses se sont accélérées.
Le gouvernement a décrété l'état d'urgence dans l'ensemble du pays avec un couvre-feu de 18H00 à 06H00, l'interdiction des rassemblements et l'autorisation pour l'armée et la police de tirer sur tout "suspect" refusant d'obéir aux ordres.
Un peu plus tô t, le Premier ministre, cité par l'agence officielle TAP, avait indiqué que le président avait décidé "dans le cadre de mesures (d'apaisement) annoncées jeudi, de limoger le gouvernement et d'appeler à des élections législatives anticipées dans six mois".
Ces annonces n'ont pas altéré la détermination des manifestants.
De violents heurts ont opposé dans l'après-midi manifestants et policiers anti-émeutes lors lesquels un photographe français a été blessé à la tête par une grenade lacrymogène.
La révolte contre le pouvoir avait débuté après le suicide mi-décembre de Mohamed Bouazizi, un des nombreux diplô més chô meurs du pays, empêché d'exercer comme marchand ambulant par les forces de l'ordre. Les émeutes ont progressivement pris un tour politique, se sont étendues à tout le pays et gagné la capitale.
Il avait quitté Tunis au terme d'un mois d'une contestation populaire, que les Tunisiens ont eux-mêmes appelée "Révolution du jasmin", et qui a été réprimée dans le sang au prix de plusieurs dizaines de morts.
Quasi-simultanément au départ du chef de l'Etat, le Premier ministre sortant, Mohammed Ghannouchi, avait annoncé à la télévision qu'il assurait l'intérim de la présidence jusqu'à nouvel ordre en vertu d'un décret signé par M. Ben Ali.
Sur un ton grave, il avait aussitô t lancé un appel à l'unité: "j'appelle les Tunisiens toutes sensibilités politiques et régionales confondues à faire preuve de patriotisme et d'unité". Il s'était également engagé à respecter la Constitution.
Deux dirigeants de l'opposition - Mustapha Ben Jaafar, chef du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL, légal), et Néjib Chebbi, chef historique du Parti démocratique progressiste (PDP, légal) - ont déclaré vendredi soir à l'AFP être prêts à collaborer avec M. Ghannouchi.
"C'est le premier chef d'Etat arabe amené à fuir le pouvoir sous la pression populaire", a rappelé Zaki Laidi, directeur de recherche à l'Institut d'études politiques de Paris, sur France 24, soulignant: "c'est quand même un événement colossal dans une région du monde qui se caractérise par une longévité non démocratique des régimes".
Selon une source proche du gouvernement français, Paris "ne souhaitait pas" la venue de M. Ben Ali, expliquant notamment cette position par le risque de mécontentement de la communauté tunisienne dans l'ex-puissance coloniale.
Paris a pris "acte de la transition constitutionnelle" en Tunisie. Le président Barack Obama a salué le "courage et la dignité" du peuple tunisien et appelé, tout comme Londres, à des élections "libres et justes" dans "un proche avenir", tandis que l'Union européenne se prononçait pour une solution démocratique "durable".
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a lui aussi souhaité un "règlement démocratique" et "pacifique" de la crise.
En France, des Tunisiens ont laissé éclater une joie teintée de prudence: "Il était temps", "Enfin!", "C'est tout le système qui doit partir".
Au Caire, des dizaines d'Egyptiens ont rejoint un groupe de Tunisiens célébrant le départ de Ben Ali, appelant l'Egypte à suivre l'exemple de la Tunisie.
A Tunis, sous couvre-feu, des tirs d'armes automatiques ont résonné en début soirée avant de cesser totalement vers 22H00 GMT. Les habitants étaient cloîtrés chez eux dans une ville quasiment déserte et silencieuse.
De nombreux habitants à Tunis et en province ont lancé des appels par le biais de la télévision demandant l'intervention urgente de l'armée pour les protéger de bandes qui pillaient vendredi soir.
De nombreux témoins imputent ces violences à des miliciens du parti au pouvoir, mécontents de la fuite de M. Ben Ali.
Depuis jeudi, le président multipliait, sans succès, les annonces pour tenter de mettre un terme à un mois d'émeutes et manifestations, violemment réprimées.
Les manifestants exigeaient toujours le départ immédiat de Ben Ali, ne se satisfaisant pas de ses promesses de quitter le pouvoir au terme de son mandat en 2014.
Et vendredi, les choses se sont accélérées.
Le gouvernement a décrété l'état d'urgence dans l'ensemble du pays avec un couvre-feu de 18H00 à 06H00, l'interdiction des rassemblements et l'autorisation pour l'armée et la police de tirer sur tout "suspect" refusant d'obéir aux ordres.
Un peu plus tô t, le Premier ministre, cité par l'agence officielle TAP, avait indiqué que le président avait décidé "dans le cadre de mesures (d'apaisement) annoncées jeudi, de limoger le gouvernement et d'appeler à des élections législatives anticipées dans six mois".
Ces annonces n'ont pas altéré la détermination des manifestants.
De violents heurts ont opposé dans l'après-midi manifestants et policiers anti-émeutes lors lesquels un photographe français a été blessé à la tête par une grenade lacrymogène.
La révolte contre le pouvoir avait débuté après le suicide mi-décembre de Mohamed Bouazizi, un des nombreux diplô més chô meurs du pays, empêché d'exercer comme marchand ambulant par les forces de l'ordre. Les émeutes ont progressivement pris un tour politique, se sont étendues à tout le pays et gagné la capitale.