Lepoint.fr : Que pensez-vous de la proposition du président UMP de la commission des affaires sociales de l'Assemblée, Pierre Méhaignerie, qui suggère de mettre en place, face à la crise économique, une contribution exceptionnelle sur les revenus supérieurs à 300.000 euros par an ?
Jean-François Copé : Je n'y suis pas favorable parce que c'est une mauvaise réponse à la crise que nous devons affronter. Quel est notre sujet aujourd'hui ? Il est de mobiliser toutes les énergies et tous les Français, pour tenir face à la crise économique que nous avons à traverser. Pour y arriver, il faut des mesures qui relancent et stimulent l'investissement et l'emploi. C'est ce qui doit être fait. Or, dans ce contexte, la proposition de Pierre Méhaignerie n'aura aucun effet sur l'investissement et l'emploi. Cette proposition n'a pour seule visée qu'une approche qui consiste à tomber dans le piège que la gauche veut nous tendre. Je n'ai jamais pensé un instant qu'en augmentant les impôts de ceux de nos compatriotes qui en payent déjà énormément, on réglerait le problème. En temps de crise, on a besoin de gens fortunés.
Lepoint.fr : Alors que certains Français paient un lourd tribut à cette crise, par souci de justice sociale, ne devrait-on tout de même pas procéder à un aménagement du paquet fiscal ?
J.-F. C. : La justice sociale existe dans notre pays et beaucoup plus qu'ailleurs. Il faut avoir le courage de le dire. La France a pour particularités d'avoir un système social plus favorable, plus juste, plus solidaire que les autres pays d'Europe. Elle a aussi un système fiscal qui est plus important qu'ailleurs, notamment pour les ménages les plus favorisés avec l'ISF (Impôt de solidarité sur la fortune).
Lepoint.fr : Mais pourquoi ne pas revoir la fiscalité de ces ménages ?
J.-F. C. : Si nous aggravons leur charge fiscale, on risque de porter atteinte à notre compétitivité et d'encourager les délocalisations, que nous avons en partie réussi à freiner. Les riches partiront, alors qu'aujourd'hui, notre objectif, c'est qu'ils investissent. Et, si les gens riches partent, sur qui cela retombera-t-il ? Sur les épaules des classes moyennes qui sont, comme d'habitude, celles qui doivent payer pour tout le monde. Je mets en garde face à ce type de propositions, sur lesquelles les socialistes, d'ailleurs, nous attendent, parce qu'en réalité, c'est une réponse idéologique, pas une réponse pragmatique. J'ai bien conscience que dans un pays comme le nôtre, c'est beaucoup plus populaire, beaucoup plus à la mode, de faire une proposition comme celle de Pierre Méhaignerie. Pour autant, je pense que le courage politique, c'est aussi d'assumer la réalité économique.
Jean-François Copé : Je n'y suis pas favorable parce que c'est une mauvaise réponse à la crise que nous devons affronter. Quel est notre sujet aujourd'hui ? Il est de mobiliser toutes les énergies et tous les Français, pour tenir face à la crise économique que nous avons à traverser. Pour y arriver, il faut des mesures qui relancent et stimulent l'investissement et l'emploi. C'est ce qui doit être fait. Or, dans ce contexte, la proposition de Pierre Méhaignerie n'aura aucun effet sur l'investissement et l'emploi. Cette proposition n'a pour seule visée qu'une approche qui consiste à tomber dans le piège que la gauche veut nous tendre. Je n'ai jamais pensé un instant qu'en augmentant les impôts de ceux de nos compatriotes qui en payent déjà énormément, on réglerait le problème. En temps de crise, on a besoin de gens fortunés.
Lepoint.fr : Alors que certains Français paient un lourd tribut à cette crise, par souci de justice sociale, ne devrait-on tout de même pas procéder à un aménagement du paquet fiscal ?
J.-F. C. : La justice sociale existe dans notre pays et beaucoup plus qu'ailleurs. Il faut avoir le courage de le dire. La France a pour particularités d'avoir un système social plus favorable, plus juste, plus solidaire que les autres pays d'Europe. Elle a aussi un système fiscal qui est plus important qu'ailleurs, notamment pour les ménages les plus favorisés avec l'ISF (Impôt de solidarité sur la fortune).
Lepoint.fr : Mais pourquoi ne pas revoir la fiscalité de ces ménages ?
J.-F. C. : Si nous aggravons leur charge fiscale, on risque de porter atteinte à notre compétitivité et d'encourager les délocalisations, que nous avons en partie réussi à freiner. Les riches partiront, alors qu'aujourd'hui, notre objectif, c'est qu'ils investissent. Et, si les gens riches partent, sur qui cela retombera-t-il ? Sur les épaules des classes moyennes qui sont, comme d'habitude, celles qui doivent payer pour tout le monde. Je mets en garde face à ce type de propositions, sur lesquelles les socialistes, d'ailleurs, nous attendent, parce qu'en réalité, c'est une réponse idéologique, pas une réponse pragmatique. J'ai bien conscience que dans un pays comme le nôtre, c'est beaucoup plus populaire, beaucoup plus à la mode, de faire une proposition comme celle de Pierre Méhaignerie. Pour autant, je pense que le courage politique, c'est aussi d'assumer la réalité économique.