Brésil: Lula refuse de se livrer, saisit le Tribunal suprême


Samedi 7 Avril 2018 - 11:51
Reuters


SAO BERNARDO DO CAMPO, Brésil - Les avocats de Luis Inacio “Lula” da Silva ont saisi le Tribunal suprême pour demander la suspension du mandat de dépôt visant l’ancien président brésilien, qui a ignoré l’injonction du juge le sommant de se constituer prisonnier vendredi et va rester libre au moins jusqu’à samedi.


L’ex-président, au pouvoir de 2003 à 2011, a été condamné à douze ans de prison pour corruption.

Un juge fédéral a émis jeudi un mandat de dépôt et avait enjoint Lula de se présenter de lui-même à la police dans un délai de vingt-quatre heures pour commencer à purger sa peine, soit avant 20h00 GMT vendredi.

L’ancien président, entouré de centaines de ses partisans au siège du syndicat des métallurgistes à Sao Bernardo do Campo, dans la métropole de Sao Paulo, a refusé de se livrer dans le délai imparti.

Selon des sources au fait de la situation, Lula négocie sa “reddition” avec la police fédérale et ne sera pas incarcéré avant samedi.

Gleisi Hoffmann, dirigeante du Parti des travailleurs, fondé par Lula, a indiqué que l’ancien chef de l’Etat assisterait samedi matin à une messe organisée au siège du syndicat des métallurgistes à la mémoire de son épouse décédée, Marisa. Elle a démenti les informations selon lesquelles Lula négocierait avec la police.

La police fédérale de Sao Paulo n’a pas voulu dire si elle envisageait d’arrêter par la force celui qui demeure l’homme politique la plus populaire du pays, et qui faisait figure de favori en vue de l’élection présidentielle de l’automne prochain. Une telle arrestation risquerait de provoquer des affrontements avec ses partisans.

Les avocats de Lula ont annoncé vendredi qu’ils avaient saisi le Tribunal suprême pour demander la suspension du mandat de dépôt pour que l’ancien président puisse rester en liberté en attendant que ses recours contre sa condamnation soient examinés sur le fond.

Le Tribunal a refusé une première fois jeudi, par six voix contre cinq, que l’ancien président puisse rester libre. Peu avant l’expiration de l’ultimatum vendredi, la plus haute juridiction d’appel du pays l’a aussi débouté de sa demande à être laissé en liberté.


           

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