Burundi: Os de vache, pour embellir les femmes


Mardi 26 Septembre 2017 - 14:57
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Récupérer les os de vaches pour en faire des boucles d’oreilles, des bracelets, des sacs à main, des peignes et bien d'autres accessoires, est l'ingénieuse idée développée par Floribert Minani, un artiste burundais qui fait de plus en plus parler de lui aussi bien au Burundi qu'ailleurs.


De ses débuts, Floribert se rappelle s'être intéressé à cette activité alors qu'il était encore à l'école primaire. Il observait alors son père et ses grands frères et essayait de retenir le meilleur de chacun, raconte-il à Anadolu.

Outre le fait qu'il a commencé très jeune, l'autre avantage comparatif de Floribert est la passion qu'il voue à cette activité.

Une passion qui l'a décidé à s'y consacrer à la fin de ses études en électromécanique et à lancer rapidement son propre atelier.

Natif de Kinama, au Nord de Bujumbura, Floribert se souvient avoir démarré grâce à un petit capital d’environ 90 dollars qui lui a permis d'acheter le matériel nécessaire.

Dans son atelier au Musée vivant de Bujumbura situé à quelques mètres du Lac Tanganyika, des tas d’os sont posés à même le sol.

"Je les récupère dans les restaurants, dans les boucheries, dans les abattoirs", précise-t-il, notant que comme tout le monde considère qu'il s'agit de déchets qui ne servent à rien, les collecter ne pose aucun problème.

Certains de ses fournisseurs ont même pris l'habitude de l'appeler pour lui remettre les os qu'ils ont ramassés.

Pour ce qui est des étapes nécessaires pour aboutir à un produit fini, l'artiste explique que les os sont d'abord trempés durant plusieurs heures dans des cuvettes d'eau afin de les amollir.

Pour la suite, la coupe des os se fait selon l'objet à fabriquer, note l'artisan, "Pour fabriquer un bracelet par exemple, je commence par couper les os en morceaux à l’aide d’une scie, chaque partie taillée est ensuite divisée en plusieurs petits morceaux de forme circulaire avant de passer au ponçage ", explique-t-il.

Les prix des bijoux et autres accessoires fabriqués par Floribert varient entre 1 et 2 dollars et connaissent chaque jour un succès croissant.

D'ailleurs ce travail lui permet de très bien gagner sa vie. "C'est grâce à cette activité que j’ai payé la dot, que je me suis marié et construit une maison dans la capitale", se réjouit-t-il.

Après le Burundi, Florident ambitionne de conquérir d'autres pays africains et occidentaux. Il participe d'ailleurs à nombre d'expositions et de foires organisées en Afrique et ailleurs.

"J’ai déjà voyagé au moins dans dix pays africains comme le Sénégal, Mali, Mozambique, Kenya, …. mais aussi en Chine ", énumère-t-il notant que ses produits sont très appréciés et prisés. "Tous les produits que j'emporte lors de mes déplacements sont raflés rapidement et je rentre, toujours, avec de nouvelles commandes", poursuit-il.

Aujourd'hui, le rêve de Floribert est de former des jeunes qui sauront sauvegarder ce savoir-faire, un rêve qui commence déjà à prendre forme avec un premier groupe, constitué d'une dizaine de jeunes, qu'il a commencé à initier à cet art, depuis quelques mois.


           

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