CAN-2019: après les tensions, l'heure de Mohamed Salah et des stars


Jeudi 20 Juin 2019 - 10:53
AFP


Le Caire - Afrique cherche nouveau pharaon: la plus grande CAN de l'histoire, à 24 participants, réunit à partir de vendredi en Egypte, dans un climat sécuritaire tendu, tous les cadors du Continent, dont la superstar locale Mohamed Salah et le Sénégalais Sadio Mané, favoris au trône.


Après de longs mois de titubements dans l'organisation, de doutes et de polémiques, le coup d'envoi du tournoi, au Caire entre le pays hôte et le Zimbabwe (22h00/20h00 GMT), ressemble à une oasis dans le désert, avec sa fraîcheur bienvenue: place au terrain, enfin!

Depuis que l'Egypte a remplacé au pied levé le Cameroun, écarté en novembre pour avoir accumulé les retards, les incertitudes ont inondé la préparation: celles sur la sécurité, mises en avant par des attentats récents ayant visé des touristes étrangers et la communauté copte orthodoxe, et la logistique, pour absorber le nouveau format.

La mort lundi de Mohamed Morsi, l'ancien président issu de l'organisation interdite des Frères musulmans, a rappelé à quelques jours du tournoi que le pays traversait une période politique trouble depuis la chute du régime d'Hosni Moubarak en 2011.

La Confédération africaine (CAF), basée au Caire, a aussi brouillé les pistes menant aux pyramides: l'interpellation de son président malgache Ahmad Ahmad par la police française, début juin à Paris, a écorné son image déjà ternie par le scandale autour de la finale retour de la Ligue des champions, qui est à rejouer.

Vendredi soir au stade international, une figure incontestée remettra le sportif au centre des attentions: Salah occupera les esprits des 98 millions d'Egyptiens qui n'ont d'yeux que pour lui, qui doit leur apporter un 8e titre record.

Vainqueur de la C1 le 1er juin avec Liverpool, buteur sur penalty lors de la finale, l'enfant de Nagrig, dans le delta du Nil, vise son premier trophée en sélection, après son Mondial très décevant qu'il a joué sans être à 100%, en raison d'une blessure à une épaule.

"J'espère (...) que je remporterai la CAN", a déclaré l'attaquant âgé de 27 ans.

La sélection entraînée par le Mexicain Javier Aguirre démarre en grande favorite le tournoi, portée par ses bouillants supporters, qui l'ont déjà poussée vers le sacre lors de trois des quatre éditions organisées à domicile, la dernière en 2006.

"Le public, c'est un plus, reconnaît le coach français de l'Ouganda Sébastien Desabre, adversaire de l'Egypte en poule. Salah ne va pas gagner la CAN à lui tout seul, mais s'il est en forme, il peut créer la différence. Il n'a pas besoin de 90 minutes!"

Mais face au Pharaon de Liverpool, jamais la concurrence n'a été aussi intense, alimentée par le passage de 16 à 24 pays qui a permis d'élargir la table des stars, inaccessible toutefois pour Pierre-Emerick Aubameyang, pas qualifié avec le Gabon.

Son adversaire le plus redoutable est celui dont il est le plus proche: son coéquipier en club Sadio Mané, avec qui il a partagé le soulier d'or de meilleur buteur de Premier League (22 buts).

Le Sénégal avance avec son attaquant en grande forme, mais aussi ses rocs en défense Kalidou Koulibaly et dans les cages Edouard Mendy. Les Lions de la Teranga, s'ils terminent premiers de leur poule, peuvent rêver à une finale, le 19 juillet, contre le pays hôte, si lui aussi finit premier de son groupe.

"Le Sénégal, c'est l'équipe la plus forte, individuellement et collectivement. Ils ont enfin un gardien de grande qualité. Sans un gardien de très haut niveau, on ne peut pas passer!", analyse Claude Le Roy, fin connaisseur de la compétition.

Si la différence se fait par le joueur qui porte des gants, alors le Cameroun d'Eric Maxim Choupo-Moting aura son mot à dire: le tenant du titre tient avec André Onana le portier le plus sûr du Continent, auteur d'une belle saison avec l'Ajax Amsterdam.

Le Maroc du sélectionneur français Hervé Renard, vainqueur deux fois du trophée, complète la liste des sérieux prétendants, avec le Nigeria d'Alex Iwobi.

Le foot africain, qui n'a pas été à la hauteur du Mondial-2018 (aucune équipe en 8es) et, depuis, traverse une période difficile en coulisses, tient sa chance de redorer son blason. Même si le mercure frôlera parfois les 40 degrés, et que les joueurs qui évoluent en Europe arrivent essorés par une longue saison...

"Fatigué ou pas fatigué, il faut faire une grosse CAN!", assène le Tunisien Naïm Sliti.


           

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