Cameroun : quatre morts dans une mutinerie à la prison de Yaoundé


Mardi 23 Juillet 2019 - 12:32
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« Au moins quatre détenus ont été tués et plusieurs autres blessés à la prison centrale de Yaoundé», a rapporté à Anadolu Parfait Mbivoum, vice-président du parti Social Democratic Front for la région du Centre.


Parfait Mbivoum qui s’est rendu dans ce centre pénitencier, lundi au moment de la minuterie, témoigne que : « débordés par le mouvement d’humeur de détenus, les gardes prisonniers ont fait appel à la gendarmerie, la police et l’armée qui ont tué quatre pénitenciers» et en ont blessés plusieurs autres dont «deux anciens ministres» de Biya. 

Des coups de feu ont retenti pendant de longues heures dans l’enceinte de la prison de Kondengui et plusieurs bâtiments ont été incendiés dans cette minuterie. 

« A l'intérieur de la prison, les armes crépitaient sans arrêt. Les pompiers étaient présents. Une épaisse fumée s'était élevée de l'intérieur de la prison », explique à Anadolu Simh Emmanuel, l’avocat de Maurice Kamto qui s’est rendu à la prison lundi nuit mais n’a pas pu rencontrer son client. 

Cette mutinerie a été menée par les détenus de la crise anglophone qui criaient leur colère et surtout leur frustration. 

« Nous avons marre d'attendre d'être libérés. Nous vivons dans une promiscuité totale ici. Faites nous sortir d’ici, nous voulons aller préparer la rentrée scolaire de nos enfants », criaient-ils dans une vidéo postée sur des réseaux sociaux. 

Ces derniers ont été, plus tard, rejoints par les partisans de Kamto incarcérés dans la même prison. 

« Nous ne comprenons pas pourquoi nous nous retrouvons encore en prison alors que deux vagues parmi nous ont été libérées depuis le début de leur embastillement. Il faut que le ministre de la Justice vienne ici nous expliquer », criaient les détenus du MRC. 

La ministre de la Justice camerounaise n’a pas fait le déplacement pour la prison comme l'exigeaient les détenus. Son collègue de la Défense, en revanche, s’est rendu à la prison tard dans la nuit de lundi. 

Mardi matin, un calme précaire est revenu et la prison est fortement militarisée. Les leaders de la contestation ont été soustraits, mardi matin, de la prison pour des lieux inconnus. 

Pour rappel, des militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) ont été arrêtés dans plusieurs villes du pays après avoir pris part, fin janvier dernier, à des marches pacifiques de protestation avec pour mot d'ordre « Non au hold-up électoral » et pour la détention de leur leader, Maurice Kamto. 

Certains ont été libérés, début juillet, alors que d’autres sont encore détenus à la prison principale de Yaoundé. 


           

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