Catherine Deneuve,le "visage" du cinéma français, fête ses 70 ans


Lundi 21 Octobre 2013 - 11:34
AFP


Paris - Son visage, le réalisateur André Téchiné dit qu'il "le filmerait comme ça, simplement, durant des heures"... Catherine Deneuve qui s'est imposée comme la grande star du cinéma français, fête mardi ses 70 ans.


Catherine Deneuve,le "visage" du cinéma français, fête ses 70 ans
En un demi-siècle de carrière l'actrice, révélée par "Les Parapluies de Cherbourg" de Jacques Demy en 1964 a joué avec les plus grands réalisateurs, de Roman Polanski à Luis Bunuel ou encore André Téchiné et Lars von Trier.

Elle est pourtant arrivée au 7e art presque par hasard. Née le 22 octobre 1943 dans une famille de comédiens, elle n'est d'abord que la soeur cadette de la sémillante Françoise Dorléac qui a, elle, le cinéma dans la peau, et qui mourra tragiquement dans un accident de voiture.

Adoptant le nom maternel, Deneuve, elle tourne pendant ses vacances de petits rôles et se teint en blonde.

Mais Catherine Deneuve alimente alors surtout la chronique des magazines people: elle est la "fiancée n°3" du cinéaste Roger Vadim -après Brigitte Bardot et Annette Stroyberg-, vit en couple sans être mariée puis élève en mère-célibataire leur fils Christian.

Hormis -brièvement- le photographe anglais David Bailey, elle n'épousera aucun de ses compagnons, dont le plus célèbre reste Marcello Mastroianni, père de sa fille Chiara.

Sa rencontre avec Jacques Demy, qui lui offre ses "Parapluies de Cherbourg", change le cours de sa carrière et la propulse, à 20 ans, au rang de star.

Catherine Deneuve, servie par sa beauté lisse et froide à la Garbo ou des héroïnes à la Hitchcock, enchaîne dès lors grosses productions et cinéma d'auteur. Refusant catégoriquement de faire du théâtre, elle tourne avec les plus grands (Truffaut, Bunuel, Polanski...) mais s'aventure aussi avec de jeunes réalisateurs français (Arnaud Desplechin, Emmanuelle Bercot dans un récent road-movie "Elle s'en va"...). Au final, 120 films sans jamais connaître de traversée du désert.

Dans la liste, "Répulsion de Roman Polanski, "Belle de jour" et "Tristana" de Luis Bunuel, "La sirène du Mississipi" et "Le dernier métro" de François Truffaut, "Ma saison préférée" ou "Les voleurs" d'André Téchiné, "Dancer in the Dark" de Lars von Trier, ou encore "Huit femmes" de François Ozon.

Immortalisée en Marianne

Sa longévité exceptionnelle, l'universitaire Ginette Vincendeau attribue à son "statut transitionnel" entre les stars hypersexuées comme Brigitte Bardot et les "héroïnes naturalistes et +libérées+".

"Elle s'est imposée comme une figure emblématique de l'identité socio-culturelle française", renchérit Gwénaëlle Le Gras dans "Le mythe Deneuve".

Consacrée "plus belle femme du monde" par le magazine américain Look, l'égérie d'Yves Saint-Laurent est immortalisée en Marianne. Symbolisant à l'étranger l'élégance française, elle est l'une des rares actrices hexagonales à figurer au "Hall of fame" hollywoodien. Ce statut d'icône intouchable agace parfois: "Deneuve n'est pas une divinité vivante", lâche Jean-Pierre Bacri, son partenaire de "Place Vendôme" de Nicole Garcia.

Derrière son glamour bourgeois, "ce n'est pas du tout la femme glaciale qu'on décrit. Elle fonce, elle est toujours partante pour prendre des risques", assure à l'AFP la réalisatrice Nadine Trintignant, qui l'a dirigée dans "Ca n'arrive qu'aux autres".

Iconoclaste, elle se lie avec le chanteur Serge Gainsbourg et s'engage, en signant notamment en 1971 "L'Appel des 343 salopes", pétition pour la légalisation de l'avortement.

Ultra-discrète aujourd'hui sur sa vie privée, elle a un caractère bien trempé. "Dominatrice", avait lâché Roger Vadim.

"Il faut pas l'emmerder la Deneuve, elle aime ou elle n'aime pas", assure l'acteur Fabrice Luchini. "Aucune chichiterie, c'est une actrice sans baratin", déclare à l'AFP son partenaire dans "Potiche", un autre film de François Ozon.


           

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