Cellules souches embryonnaires pour traiter la cécité: de nouveaux résultats encourageants


Mercredi 15 Octobre 2014 - 16:32
AFP


Paris - Des cellules souches embryonnaires transplantées à 18 patients souffrant de graves pathologies de l'oeil ont permis d'améliorer la vision de plus de la moitié d'entre eux, selon les résultats de la plus longue étude jamais menée sur cette technologie.


Cellules souches embryonnaires pour traiter la cécité: de nouveaux résultats encourageants
Les 18 patients souffraient tous de maladies dégénératives de la rétine, la moitié d'entre eux souffrant de la dystrophie maculaire de Stargardt, une cause majeure de cécité juvénile tandis que les deux autres étaient atteints de la forme sèche de la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) qui peut également déboucher sur la cécité.

Il n'existe actuellement pas de traitement pour ces deux affections.

Les malades se sont vu injecter trois doses différentes de cellules rétiniennes dérivées de cellules souches embryonnaires humaines - à savoir 50.000, 100.000 ou 150.0000 cellules - selon les cas, indique l'étude publiée dans la revue médicale britannique The Lancet.

Sur les 18 patients suivis pendant une moyenne de 22 mois, dix ont enregistré une amélioration substantielle de leur vision, mesurée par leur capacité à lire des lettres sur un tableau.

Huit d'entre eux étaient même capables de lire 15 lettres supplémentaires un an après la transplantation, précisent les auteurs de l'étude dirigée par Robert Lanza, un scientifique travaillant pour Advanced Cell Technology, une société biotechnologique américaine.

Chez un des patients, la vision s'est en revanche dégradée tandis que chez sept autres, elle n'a pas évolué, à l'instar de ce qui s'est passé avec les yeux non traités.

Aucun effet indésirable, ni aucun phénomène de rejet n'a par ailleurs été observé, notent pas ailleurs les auteurs de l'étude.

Les cellules souches embryonnaires sont les seules cellules ayant la capacité de se différencier en tout type de cellules et de se multiplier sans limite, présentant ainsi un énorme potentiel.

Découvertes il y a une quinzaine d'années, elles ont immédiatement suscité de grands espoirs, mais également une vive controverse dans la mesure où elles sont obtenues à partir d'un prélèvement sur un embryon humain au premier stade de développement, ce qui entraîne sa destruction.

Les premières greffes effectuées ont de surcroît abouti à des rejets, en raison de la réponse immunitaire des receveurs, mais aussi à des cancers.

Les premiers résultats de l'étude, portant sur deux patients greffés avec des cellules souches embryonnaires avaient été rendus publics en janvier 2012 dans the Lancet.

Dans un commentaire diffusé par la revue, Anthony Atala, un spécialiste américain de la médecine régénérative a salué les nouveaux résultats comme "une avancée majeure".

La prochaine étape devrait, selon les chercheurs, consister à définir le bon dosage de cellules.


           

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