Cinq jours après le début officiel de son intervention en Centrafrique, l'armée française fait désormais face à des "accès de violence", pillages et tentatives de représailles contre les civils musulmans, lourds de menaces pour la suite des évènements.
Coups de feu, mouvements de foules, corps sans vie sur la chaussée: la confusion a ainsi régné une grande partie de la journée dans le quartier "Combattant", proche de l'aéroport M'Poko, où l'avion du président français est attendu vers 19H00 locales.
C'est dans un quartier voisin, dans cette même partie nord de la capitale, que deux militaires français ont été tués dans un accrochage au cours de la nuit, selon Paris.
Il s'agit des premières pertes françaises depuis le déclenchement jeudi soir de l'intervention française Sangaris, dans la foulée d'un feu vert de l'ONU.
Les deux hommes ont été tués lors d'un échange de tirs "à très courte distance" par des assaillants non identifiés.
Selon l'état-major, l'échange de feu "extrêmement nourri" a eu lieu vers 23H30 à environ 1.200 mètres à l'est de l'entrée de l'aéroport. Les deux militaires marchaient en tête d'une patrouille à pied d'une trentaine d'hommes.
Rencontre prévue avec Djotodia
Venu d'Afrique du Sud, où il a assisté le jour-même à la cérémonie d'hommage à Nelson Mandela, le président Hollande vient d'abord "saluer et encourager" les militaires de l'opération Sangaris.
Dans la foulée d'un feu vert de l'ONU, la France a déployé un contingent de 1.600 soldats au total en Centrafrique, pour l'essentiel dans Bangui mais aussi dans le nord-ouest du pays, en appui à la force africaine présente sur place, la Misca, désormais forte de 3.000 soldats.
Les soldats français ont pour mission de "rétablir la sécurité, protéger les populations et garantir l'accès de l'aide humanitaire" en République centrafricaine, pays livré au chaos et à une spirale infernale de violences inter-religieuses depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par une coalition hétéroclite de groupes rebelles à dominante musulmane.
Lors de son passage, M. Hollande rencontrera les responsables religieux du pays et les autorités de transition, dont le président Michel Djotodia, ex-chef de la Séléka qu'il avait très vivement critiqué samedi dernier.
Le président français avait notamment accusé l'ancien chef rebelle d'avoir "laissé faire" les massacres inter-religieux de ces derniers jours qui ont fait quelque 400 morts.
François Hollande appellera les responsables politiques centrafricains "à leur sens des responsabilités" et va leur demander de "faciliter par tous les moyens le retour au calme", selon son entourage.
Dans Bangui, les soldats de Sangaris ont poursuivi mardi pour la deuxième journée consécutive le désarmement des groupes armés, visant en priorité les combattants musulmans de l'ex-rébellion Séléka.
Alors que ces éléments de la Séléka avaient totalement disparu des rues lundi, quelques-uns ont fait leur réapparition à bord de leur pick-ups, apparemment avec l'accord tacite des soldats français et de la force africaine (Misca).
Selon l'état-major français, la quasi-totalité des groupes armés ont été désarmés sans incident majeur et en moins de 24 heures, avec le soutien de la Misca. Les bases des Séléka dans les quartiers ont été évacuées, et leurs combattants rassemblés dans plusieurs camps militaires.
Le spectre du "match retour"
L'urgence pour les militaires français semble désormais de contenir la vengeance des populations de la capitale, en très grande majorité chrétiennes, contre les ex-Séléka et la minorité civile musulmane qui y est associée.
Frustrés d'avoir été désarmés et cantonnés dans leurs bases, beaucoup d'hommes de la Séléka sont de leur côté furieux d'avoir été privés par les Français de tout moyen de se défendre --avec leurs familles et leurs proches-- face à la vindicte populaire.
En France, le parlement français s'est réuni pour discuter de l'opération Sangaris, pour un débat qui ne fera pas l'objet d'un vote.
"Notre intervention sera rapide, elle n’a pas vocation à durer", a assuré à cette occasion le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, jugeant que la France n'agissait pas en "gendarme de l'Afrique" mais "répond à l’appel de ses partenaires africains et fait face à l’urgence absolue de prévenir une spirale de massacres".
Sangaris avait d'abord été présentée comme une intervention relativement rapide et à vocation essentiellement "humanitaire". Elle vise aujourd'hui, selon Paris, à désarmer tous les groupes armés, à moyen terme à ramener la stabilité dans un pays en totale décomposition et à organiser des élections libres "avant 2015" en remplacement du régime actuel.
Très peu d'informations arrivent par ailleurs des provinces, coupées du reste du pays, où beaucoup redoutent de découvrir de nombreux cadavres dans la brousse.
"Nous sommes dans une dynamique infernale de représailles", avec le spectre d'un +match retour+ des milices d'auto-défense villageoises (chrétiennes) et de nouvelles tueries de la Séléka dans leur retraite vers leurs bastions du nord, s'alarmait une source humanitaire.
A la morgue de l'hôpital de Bangui, la Croix-Rouge a chargé une centaine de cadavres, enveloppés dans des linceuls blancs, où ils étaient conservés depuis les tueries de la semaine dernière, à bord de deux camions pour les inhumer dans une fosse commune.
Coups de feu, mouvements de foules, corps sans vie sur la chaussée: la confusion a ainsi régné une grande partie de la journée dans le quartier "Combattant", proche de l'aéroport M'Poko, où l'avion du président français est attendu vers 19H00 locales.
C'est dans un quartier voisin, dans cette même partie nord de la capitale, que deux militaires français ont été tués dans un accrochage au cours de la nuit, selon Paris.
Il s'agit des premières pertes françaises depuis le déclenchement jeudi soir de l'intervention française Sangaris, dans la foulée d'un feu vert de l'ONU.
Les deux hommes ont été tués lors d'un échange de tirs "à très courte distance" par des assaillants non identifiés.
Selon l'état-major, l'échange de feu "extrêmement nourri" a eu lieu vers 23H30 à environ 1.200 mètres à l'est de l'entrée de l'aéroport. Les deux militaires marchaient en tête d'une patrouille à pied d'une trentaine d'hommes.
Rencontre prévue avec Djotodia
Venu d'Afrique du Sud, où il a assisté le jour-même à la cérémonie d'hommage à Nelson Mandela, le président Hollande vient d'abord "saluer et encourager" les militaires de l'opération Sangaris.
Dans la foulée d'un feu vert de l'ONU, la France a déployé un contingent de 1.600 soldats au total en Centrafrique, pour l'essentiel dans Bangui mais aussi dans le nord-ouest du pays, en appui à la force africaine présente sur place, la Misca, désormais forte de 3.000 soldats.
Les soldats français ont pour mission de "rétablir la sécurité, protéger les populations et garantir l'accès de l'aide humanitaire" en République centrafricaine, pays livré au chaos et à une spirale infernale de violences inter-religieuses depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par une coalition hétéroclite de groupes rebelles à dominante musulmane.
Lors de son passage, M. Hollande rencontrera les responsables religieux du pays et les autorités de transition, dont le président Michel Djotodia, ex-chef de la Séléka qu'il avait très vivement critiqué samedi dernier.
Le président français avait notamment accusé l'ancien chef rebelle d'avoir "laissé faire" les massacres inter-religieux de ces derniers jours qui ont fait quelque 400 morts.
François Hollande appellera les responsables politiques centrafricains "à leur sens des responsabilités" et va leur demander de "faciliter par tous les moyens le retour au calme", selon son entourage.
Dans Bangui, les soldats de Sangaris ont poursuivi mardi pour la deuxième journée consécutive le désarmement des groupes armés, visant en priorité les combattants musulmans de l'ex-rébellion Séléka.
Alors que ces éléments de la Séléka avaient totalement disparu des rues lundi, quelques-uns ont fait leur réapparition à bord de leur pick-ups, apparemment avec l'accord tacite des soldats français et de la force africaine (Misca).
Selon l'état-major français, la quasi-totalité des groupes armés ont été désarmés sans incident majeur et en moins de 24 heures, avec le soutien de la Misca. Les bases des Séléka dans les quartiers ont été évacuées, et leurs combattants rassemblés dans plusieurs camps militaires.
Le spectre du "match retour"
L'urgence pour les militaires français semble désormais de contenir la vengeance des populations de la capitale, en très grande majorité chrétiennes, contre les ex-Séléka et la minorité civile musulmane qui y est associée.
Frustrés d'avoir été désarmés et cantonnés dans leurs bases, beaucoup d'hommes de la Séléka sont de leur côté furieux d'avoir été privés par les Français de tout moyen de se défendre --avec leurs familles et leurs proches-- face à la vindicte populaire.
En France, le parlement français s'est réuni pour discuter de l'opération Sangaris, pour un débat qui ne fera pas l'objet d'un vote.
"Notre intervention sera rapide, elle n’a pas vocation à durer", a assuré à cette occasion le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, jugeant que la France n'agissait pas en "gendarme de l'Afrique" mais "répond à l’appel de ses partenaires africains et fait face à l’urgence absolue de prévenir une spirale de massacres".
Sangaris avait d'abord été présentée comme une intervention relativement rapide et à vocation essentiellement "humanitaire". Elle vise aujourd'hui, selon Paris, à désarmer tous les groupes armés, à moyen terme à ramener la stabilité dans un pays en totale décomposition et à organiser des élections libres "avant 2015" en remplacement du régime actuel.
Très peu d'informations arrivent par ailleurs des provinces, coupées du reste du pays, où beaucoup redoutent de découvrir de nombreux cadavres dans la brousse.
"Nous sommes dans une dynamique infernale de représailles", avec le spectre d'un +match retour+ des milices d'auto-défense villageoises (chrétiennes) et de nouvelles tueries de la Séléka dans leur retraite vers leurs bastions du nord, s'alarmait une source humanitaire.
A la morgue de l'hôpital de Bangui, la Croix-Rouge a chargé une centaine de cadavres, enveloppés dans des linceuls blancs, où ils étaient conservés depuis les tueries de la semaine dernière, à bord de deux camions pour les inhumer dans une fosse commune.