Un homme sans domicile fixe trie ses affaires
Baptisé "anti sites", ces mobiliers urbains sont depuis quelques mois l'objet de leur démarche artistique, pour dénoncer "des structures anti-SDF".
Les plasticiens et photographes réunis dans ce collectif militant exposent leurs images sur leur site (http://www.survivalgroup.org/anti-site.html), avec comme credo "les notions de survie et d'espaces publics".
Deux d'entre eux, Guillaume Schaller et Arnaud Elfort, ont eu l'idée de photographier ces mobiliers urbains en découvrant "une espèce d'imposant bac à fleur couvert de grosses pierres coulées dans du béton" devant les Assedics du 20e arrondissement de Paris.
"On a décidé peu après, de détourner l'objet dans une performance: un discours d'inauguration du 1% artistique, réalisé devant les Assedic, une façon de démasquer cet artifice", explique Arnaud Elfort à l'AFP.
Il existe en effet une obligation de décoration des constructions publiques, pour une enveloppe de 1% du coût global.
L'idée a fait boule de neige: "à la suite de ça on a fait des images à titre informatif, pour se faire une banque de données".
Le résultat est édifiant: il n'y a qu'à lever le nez en ville pour trouver ici des galets collés sur un muret le long d'une vitrine, là des piques le long d'une banque, ou des mini cactus dans un hall d'immeuble.
"Les cactus sont particulièrement bien représentés", ironise Estelle Nabeyrat, critique d'art et commissaire de leur exposition parisienne récente "The Survival Group 2°37E, 48°86N".
Selon la jeune femme, "c'est comme s'il fallait esthétiser ces objets alors que le but est particulièrement cruel. On est dans la stratégie répulsive" qui avait fait un émule en 2007. Le maire d'Argenteuil Georges Mothron (UMP) avait alors tenté avec un produit, le spray "Malodore", de faire partir les SDF du centre-ville.
"Tous ces endroits où l'on voit bien qu'il s'agit d'empêcher des sans-abri de se coucher ou de s'asseoir donnent l'image d'une ville carcérale et sur la défensive", analyse encore Arnaud Elfort.
Ces fausses sculptures -que ce collectif a montré en décembre à Paris à travers plus d'une centaine de photos- "se multiplient à Paris, mais aussi à Marseille", tandis que dans d'autres villes comme Berlin, "nous n'en avons pas vus".
Graciela Robert, responsable de la mission sans-abri pour Médecins du Monde, connaît ce phénomène: "on est en train de rendre les sans-abri de plus en plus invisibles". Elle invite à la réflexion: "quelle tolérance accorde la société aux exclus?" demande-t-elle.
Elle le remarque au quotidien: "les tentes, par exemple, ça dérange dans l'espace public. Il faut que les sans-abri ou les personnes en situation d'exclusion partent de plus en plus loin, et se retrouvent au bois de Vincennes et de Boulogne par exemple".
Les plasticiens et photographes réunis dans ce collectif militant exposent leurs images sur leur site (http://www.survivalgroup.org/anti-site.html), avec comme credo "les notions de survie et d'espaces publics".
Deux d'entre eux, Guillaume Schaller et Arnaud Elfort, ont eu l'idée de photographier ces mobiliers urbains en découvrant "une espèce d'imposant bac à fleur couvert de grosses pierres coulées dans du béton" devant les Assedics du 20e arrondissement de Paris.
"On a décidé peu après, de détourner l'objet dans une performance: un discours d'inauguration du 1% artistique, réalisé devant les Assedic, une façon de démasquer cet artifice", explique Arnaud Elfort à l'AFP.
Il existe en effet une obligation de décoration des constructions publiques, pour une enveloppe de 1% du coût global.
L'idée a fait boule de neige: "à la suite de ça on a fait des images à titre informatif, pour se faire une banque de données".
Le résultat est édifiant: il n'y a qu'à lever le nez en ville pour trouver ici des galets collés sur un muret le long d'une vitrine, là des piques le long d'une banque, ou des mini cactus dans un hall d'immeuble.
"Les cactus sont particulièrement bien représentés", ironise Estelle Nabeyrat, critique d'art et commissaire de leur exposition parisienne récente "The Survival Group 2°37E, 48°86N".
Selon la jeune femme, "c'est comme s'il fallait esthétiser ces objets alors que le but est particulièrement cruel. On est dans la stratégie répulsive" qui avait fait un émule en 2007. Le maire d'Argenteuil Georges Mothron (UMP) avait alors tenté avec un produit, le spray "Malodore", de faire partir les SDF du centre-ville.
"Tous ces endroits où l'on voit bien qu'il s'agit d'empêcher des sans-abri de se coucher ou de s'asseoir donnent l'image d'une ville carcérale et sur la défensive", analyse encore Arnaud Elfort.
Ces fausses sculptures -que ce collectif a montré en décembre à Paris à travers plus d'une centaine de photos- "se multiplient à Paris, mais aussi à Marseille", tandis que dans d'autres villes comme Berlin, "nous n'en avons pas vus".
Graciela Robert, responsable de la mission sans-abri pour Médecins du Monde, connaît ce phénomène: "on est en train de rendre les sans-abri de plus en plus invisibles". Elle invite à la réflexion: "quelle tolérance accorde la société aux exclus?" demande-t-elle.
Elle le remarque au quotidien: "les tentes, par exemple, ça dérange dans l'espace public. Il faut que les sans-abri ou les personnes en situation d'exclusion partent de plus en plus loin, et se retrouvent au bois de Vincennes et de Boulogne par exemple".