Albert Uderzo
Publiées pour la première fois le 29 octobre 1959 dans le journal Pilote, les aventures d'Astérix et de sa bande de Gaulois sont nées de la complicité indéfectible d'Albert Uderzo, au dessin, et René Goscinny, au scénario.
Mais le triomphe de la saga, devenue emblématique d'une France ronchonne, rigolarde, qui résiste à l'oppression, a suscité amertume et jalousies.
Premières secousses après Mai 68 : l'autorité de Goscinny à la tête de Pilote est contestée par les dessinateurs du journal qui quittent le navire les uns après les autres. Et les aventures d'Astérix cesseront de paraître dans le magazine en 1973 sur fond de fâcheries, pour ne plus sortir qu'en albums.
A la même époque, les rapports de Goscinny et Uderzo avec l'éditeur Georges Dargaud se dégradent pour des questions de droits d'auteurs. Jusqu'à la rupture en mars 1977.
Mais c'est avec le décès de René Goscinny le 5 novembre 1977 qu'Astérix affronte sa pire tempête. Epuisé physiquement, perturbé par son conflit avec Dargaud et les difficultés financières du studio "Idéfix" créé trois ans plus tôt, Goscinny s'effondre à 51 ans lors d'un test d'effort chez son cardiologue.
Albert Uderzo termine seul "Astérix chez les Belges", mais l'avenir du petit Gaulois est sérieusement compromis. Ce sont les fans d'Astérix qui finiront par convaincre le dessinateur de reprendre seul la série. "Il n'était pas logique que, parce qu'un homme est mort, un village entier meure aussi", résume-t-il aujourd'hui.
En 1979, Uderzo crée même les éditions Albert René pour publier ses nouveaux albums. Et le premier Astérix sous le nouveau label, "Le grand fossé", se vendra à deux millions d'exemplaires, soit plus qu'aucun album publié auparavant chez Dargaud. Neuf nouveaux titres réalisés entièrement par Uderzo paraîtront en 30 ans.
Après de nombreuses procédures judiciaires, Dargaud doit céder en 1998 aux auteurs et à leurs héritiers les droits de 25 albums d'Astérix qu'il détenait.
Avec 325 millions d'exemplaires vendus dans le monde, et une sortie mondiale à huit millions d'exemplaires en 2005, Astérix suscite les convoitises.
En 2008, c'est "La zizanie", le titre du 15è album, qui résumera tristement le conflit entre Albert Uderzo et sa fille unique, Sylvie. Le dessinateur et sa fille se déchirent alors autour de la prise de contrôle par Hachette Livre de 60% des éditions Albert René, dont Sylvie Uderzo détient les 40% restants.
Surtout, contrairement à ce qu'il avait toujours affirmé, Albert Uderzo, 82 ans, a cédé à Hachette le droit de poursuivre la série après sa disparition.
Un feuilleton judiciaire de plusieurs mois opposera les deux parties en 2009. "C'est une affaire qui m'a miné et continue à me miner, confie Albert Uderzo. Mais je fais en sorte d'oublier tout ça par mon travail".
Mais le triomphe de la saga, devenue emblématique d'une France ronchonne, rigolarde, qui résiste à l'oppression, a suscité amertume et jalousies.
Premières secousses après Mai 68 : l'autorité de Goscinny à la tête de Pilote est contestée par les dessinateurs du journal qui quittent le navire les uns après les autres. Et les aventures d'Astérix cesseront de paraître dans le magazine en 1973 sur fond de fâcheries, pour ne plus sortir qu'en albums.
A la même époque, les rapports de Goscinny et Uderzo avec l'éditeur Georges Dargaud se dégradent pour des questions de droits d'auteurs. Jusqu'à la rupture en mars 1977.
Mais c'est avec le décès de René Goscinny le 5 novembre 1977 qu'Astérix affronte sa pire tempête. Epuisé physiquement, perturbé par son conflit avec Dargaud et les difficultés financières du studio "Idéfix" créé trois ans plus tôt, Goscinny s'effondre à 51 ans lors d'un test d'effort chez son cardiologue.
Albert Uderzo termine seul "Astérix chez les Belges", mais l'avenir du petit Gaulois est sérieusement compromis. Ce sont les fans d'Astérix qui finiront par convaincre le dessinateur de reprendre seul la série. "Il n'était pas logique que, parce qu'un homme est mort, un village entier meure aussi", résume-t-il aujourd'hui.
En 1979, Uderzo crée même les éditions Albert René pour publier ses nouveaux albums. Et le premier Astérix sous le nouveau label, "Le grand fossé", se vendra à deux millions d'exemplaires, soit plus qu'aucun album publié auparavant chez Dargaud. Neuf nouveaux titres réalisés entièrement par Uderzo paraîtront en 30 ans.
Après de nombreuses procédures judiciaires, Dargaud doit céder en 1998 aux auteurs et à leurs héritiers les droits de 25 albums d'Astérix qu'il détenait.
Avec 325 millions d'exemplaires vendus dans le monde, et une sortie mondiale à huit millions d'exemplaires en 2005, Astérix suscite les convoitises.
En 2008, c'est "La zizanie", le titre du 15è album, qui résumera tristement le conflit entre Albert Uderzo et sa fille unique, Sylvie. Le dessinateur et sa fille se déchirent alors autour de la prise de contrôle par Hachette Livre de 60% des éditions Albert René, dont Sylvie Uderzo détient les 40% restants.
Surtout, contrairement à ce qu'il avait toujours affirmé, Albert Uderzo, 82 ans, a cédé à Hachette le droit de poursuivre la série après sa disparition.
Un feuilleton judiciaire de plusieurs mois opposera les deux parties en 2009. "C'est une affaire qui m'a miné et continue à me miner, confie Albert Uderzo. Mais je fais en sorte d'oublier tout ça par mon travail".