Cisjordanie: Festival de la cerise pour promouvoir la colonisation


Mardi 30 Juin 2009 - 11:27
AFP


Rosh Turim - Cette année le Festival de la cerise dans les colonies du Goush Etzion en Cisjordanie a été un franc succès. Des milliers de visiteurs sont venus profiter de la récolte et surtout soutenir la colonisation, de plus en plus dénoncée par le monde.


Cisjordanie: Festival de la cerise pour promouvoir la colonisation
Un orchestre joue une musique entraînante, des clowns font leurs numéros à la grande joie des enfants et comme chaque année les cerises cultivées dans l'implanation de Rosh Tzurim sont délicieuses: rien ne manque à la réussite de cette kermesse.

Mais il s'agit de bien plus qu'une dégustation champêtre. La promotion d'un tourisme populaire israélien dans les colonies de Cisjordanie a un objectif politique clair.

"Nous voulons que les Israéliens qui ont un a priori négatif sur les implantations viennent ici voir par eux mêmes", déclare Yoram Bitane, l'un des organisateurs.

Lui même ne doute pas quel sera leur avis quand il se seront rendus compte de ce que représente un abandon de ces colonies. "En tant qu'Israélien, Juif et croyant, ma maison est ici", proclame-t-il.

Après tout, l'ancien président américain Jimmy Carter lui même n'a-t-il pas causé la surprise à la mi-juin en admettant qu'il serait difficile d'imaginer que le bloc des colonies du Goush Etzion fasse partie d'un futur Etat palestinien.

Lors d'une visite sur place, M. Carter, qui pourtant n'avait jamais mâché ses mots contre la colonisation, a prédit que ce bloc de colonies, situé au sud de Jérusalem "resterait pour toujours" sous le contrôle d'Israël.

L'actuel président américain, Barack Obama a appelé à un gel total de la construction dans les colonies de Cisjordanie, où vivent plus de 280.000 Israéliens.

Allan Novetzky, un nouvel immigrant venu il y a trois ans en Israël de Chicago, se dit certain que M. Obama lui-même changerait d'avis s'il se rendait lui aussi sur place.

"On peut supposer ce que le président Obama ressentirait s'il venait ici au lieu de se faire une opinion à partir de ouï-dire" déclare-t-il.

Lui même se rend fréquemment sans arme dans des colonies et se félicite de la sécurité qui règne.

"On est plus tranquille ici que dans les rues de New York", affirme ce grand-père entouré de ses petits enfants, alors que des soldats, fusils d'assaut à l'épaule, montent la garde, en se gavant de cerises cueillies aux arbres.

L'an dernier, Yesha, le Conseil des implantations juives de Cisjordanie a lancé une vaste campagne avec pour slogan la "Judée Samarie une histoire pour tout juif".

Par delà la promotion du tourisme en "Judée-Samarie" (Cisjordanie) le but est de réaffirmer le "lien du peuple d'Israël avec Eretz Israël", nom biblique de la Palestine et du territoire englobant la Cisjordanie.

Il importe tout autant de lutter contre la dégradation de l'image des colons au sein du public israélien, à cause d'actes des plus extrémistes d'entre eux, de se "réimplanter dans les coeurs" selon la formule du rabbin Yoël Bin Noun une figure de la colonisation religieuse.

En réalité, le désamour ne porte pas sur les habitants des grands blocs d'implantations où vivent deux tiers au moins des 280.000 colons en Cisjordanie.

Il existe en effet un consensus en Israël pour garder ces blocs notamment le Goush Etzion, créé dès 1967 sur le site d'implantations conquises et détruites par les forces arabes en 1948.

Mais pour la communauté internationale, les colonies constituent un obstacle majeur à un règlement de paix, y compris Rosh Tzurim, indépendamment de la qualité de ses cerises.


           

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