La déferlante, qui arrive sur le sable par paquets remplis de cocaïne, est exceptionnelle. Mardi, les autorités ont annoncé que la quantité retrouvée ces dernières semaines dépasse désormais la tonne.
A titre de comparaison, 17,5 tonnes de cocaïne ont été saisies en France sur l'ensemble de l'année 2018, selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).
Accident de transport, délestage volontaire ? Les circonstances restent encore inconnues, mais les enquêteurs privilégient la piste d'"un délestage à la suite d'une avarie ou d'une tempête", d'après le procureur de Rennes.
"Statistiquement, l'hypothèse maritime est la plus probable", explique à l'AFP David Weinberger, spécialiste des drogues à l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ).
"Les services de renseignements européens considèrent qu'environ deux tiers de la cocaïne qui arrive en Europe vient du trafic maritime", détaille l'expert, sans toutefois exclure un éventuel crash de jet privé clandestin en haute mer.
Peu cher et peu surveillé, le fret maritime est privilégié par les narcotrafiquants. "Les douanes mondiales ne contrôlent qu'environ 1 à 2% des conteneurs", rappelle l'expert.
L'essentiel de la cocaïne provient des trois grands pays producteurs: la Colombie, le Pérou et la Bolivie. Le Vieux continent est le deuxième marché mondial, derrière l'Amérique du Nord. Les trafiquants doivent donc trouver des moyens efficaces pour traverser l'Atlantique.
"La première porte de sortie de la cocaïne c'est le Brésil", reprend M. Weinberger. "La plupart des grosses cargaisons de cocaïne partent des grands ports brésiliens, comme celui de Santos".
D'autres pays comme le Venezuela, voisin de la Colombie, dont la frontière est poreuse, sont également utilisés pour exfiltrer la drogue du continent sud-américain.
La marchandise transite ensuite "par les Caraïbes ou par l'Afrique de l'Ouest", avant d'arriver dans les grands ports européens, résume le spécialiste. Ceux de Rotterdam (Pays-Bas), Anvers (Belgique), Barcelone (Espagne) et Le Havre (France) sont les plus touchés.
Dans ce grand port français, les saisies de cocaïne ont quintuplé en deux ans et ont atteint 3,5 tonnes en 2017, selon l'OFDT. Depuis 2014, le trafic aérien depuis la Guyane vers l'Hexagone, avec des vols saturés de "mules" - des passeurs qui cachent de la cocaïne dans leur corps ou leurs bagages contre rémunération - s'est également "fortement développé", d'après l'organisme.
Le narcotrafic est en plein essor, grâce à une production mondiale record, qui a "plus que doublé" en quatre ans, pour atteindre quasiment 2.000 tonnes en 2017, selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Une hausse principalement attribuée à l'augmentation de l'offre en Colombie, principal producteur.
Le premier pays producteur a arrêté en 2015 ses épandages de glyphosate, utilisé jusque-là pour détruire les champs de coca, mais nocif pour la santé des populations locales. Et le récent accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires colombiennes (FARC) s'est révélé être un succès en demi-teinte. Une partie des ex-guérilleros d'extrême gauche "a abandonné le politique et se concentre désormais uniquement sur le trafic de cocaïne", selon M. Weinberger.
Plus globalement, "les trafiquants ont amélioré leur production en développant des nouvelles variétés de feuilles de coca plus performantes", explique l'expert.
Résultat, les saisies européennes volent de record en record (140 tonnes en 2017, selon l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies) et la cocaïne interceptée est de plus en plus pure.
Le taux de pureté de la marchandise qui s'échoue actuellement en France dépasse ainsi les 80%. Très peu coupée, cette drogue "vient très certainement directement d'Amérique latine", avance M. Weinberger.
Déterminer son origine précise "reste compliqué", selon lui. Mais la présence de logos sur les emballages ou la collaboration avec les autorités américaines (DEA), qui disposent des bases de données recensant les différents types de cocaïne, pourrait aider les enquêteurs.
A titre de comparaison, 17,5 tonnes de cocaïne ont été saisies en France sur l'ensemble de l'année 2018, selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).
Accident de transport, délestage volontaire ? Les circonstances restent encore inconnues, mais les enquêteurs privilégient la piste d'"un délestage à la suite d'une avarie ou d'une tempête", d'après le procureur de Rennes.
"Statistiquement, l'hypothèse maritime est la plus probable", explique à l'AFP David Weinberger, spécialiste des drogues à l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ).
"Les services de renseignements européens considèrent qu'environ deux tiers de la cocaïne qui arrive en Europe vient du trafic maritime", détaille l'expert, sans toutefois exclure un éventuel crash de jet privé clandestin en haute mer.
Peu cher et peu surveillé, le fret maritime est privilégié par les narcotrafiquants. "Les douanes mondiales ne contrôlent qu'environ 1 à 2% des conteneurs", rappelle l'expert.
L'essentiel de la cocaïne provient des trois grands pays producteurs: la Colombie, le Pérou et la Bolivie. Le Vieux continent est le deuxième marché mondial, derrière l'Amérique du Nord. Les trafiquants doivent donc trouver des moyens efficaces pour traverser l'Atlantique.
"La première porte de sortie de la cocaïne c'est le Brésil", reprend M. Weinberger. "La plupart des grosses cargaisons de cocaïne partent des grands ports brésiliens, comme celui de Santos".
D'autres pays comme le Venezuela, voisin de la Colombie, dont la frontière est poreuse, sont également utilisés pour exfiltrer la drogue du continent sud-américain.
La marchandise transite ensuite "par les Caraïbes ou par l'Afrique de l'Ouest", avant d'arriver dans les grands ports européens, résume le spécialiste. Ceux de Rotterdam (Pays-Bas), Anvers (Belgique), Barcelone (Espagne) et Le Havre (France) sont les plus touchés.
Dans ce grand port français, les saisies de cocaïne ont quintuplé en deux ans et ont atteint 3,5 tonnes en 2017, selon l'OFDT. Depuis 2014, le trafic aérien depuis la Guyane vers l'Hexagone, avec des vols saturés de "mules" - des passeurs qui cachent de la cocaïne dans leur corps ou leurs bagages contre rémunération - s'est également "fortement développé", d'après l'organisme.
Le narcotrafic est en plein essor, grâce à une production mondiale record, qui a "plus que doublé" en quatre ans, pour atteindre quasiment 2.000 tonnes en 2017, selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Une hausse principalement attribuée à l'augmentation de l'offre en Colombie, principal producteur.
Le premier pays producteur a arrêté en 2015 ses épandages de glyphosate, utilisé jusque-là pour détruire les champs de coca, mais nocif pour la santé des populations locales. Et le récent accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires colombiennes (FARC) s'est révélé être un succès en demi-teinte. Une partie des ex-guérilleros d'extrême gauche "a abandonné le politique et se concentre désormais uniquement sur le trafic de cocaïne", selon M. Weinberger.
Plus globalement, "les trafiquants ont amélioré leur production en développant des nouvelles variétés de feuilles de coca plus performantes", explique l'expert.
Résultat, les saisies européennes volent de record en record (140 tonnes en 2017, selon l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies) et la cocaïne interceptée est de plus en plus pure.
Le taux de pureté de la marchandise qui s'échoue actuellement en France dépasse ainsi les 80%. Très peu coupée, cette drogue "vient très certainement directement d'Amérique latine", avance M. Weinberger.
Déterminer son origine précise "reste compliqué", selon lui. Mais la présence de logos sur les emballages ou la collaboration avec les autorités américaines (DEA), qui disposent des bases de données recensant les différents types de cocaïne, pourrait aider les enquêteurs.