Colis piégé à l'ambassade de Grèce: nouvel état d'alerte à Rome


Lundi 27 Décembre 2010 - 15:55
AFP


Rome - Nouvel état d'alerte lundi dans les représentations diplomatiques de la capitale italienne, où un paquet contenant des explosifs a été découvert à l'ambassade de Grèce, quatre jours après l'explosion de deux colis piégés dans les ambassades de Suisse et du Chili.


Colis piégé à l'ambassade de Grèce: nouvel état d'alerte à Rome
Le dispositif désamorcé par les artificiers des carabiniers est "semblable à ceux qui ont explosé la semaine dernière aux ambassades du Chili et de Suisse", a déclaré à l'AFP un porte-parole des carabiniers, Salvatore Cagnazzo. "Le préposé au courrier de l'ambassade l'a ouvert mais il n'a pas explosé".

Le paquet était constitué d'une enveloppe jaune rembourrée et contenait un boîtier de CD avec un détonateur. Le paquet "est arrivé vendredi mais personne ne l'avait ouvert à cause des fêtes de Noël", a indiqué l'ambassadeur de Grèce, Michael Cambanis.

Jeudi, les colis piégés des ambassades de Suisse et du Chili avaient fait deux blessés. Depuis, les représentations diplomatiques de la capitale italienne ont été placées en en état d'alerte et des paquets suspects ont d'ailleurs été signalés lundi dans les ambassades de Monaco, du Venezuela, du Maroc, du Danemark, de Suède et d'Ukraine, mais il s'agissait à chaque fois de fausses alertes.

Les attentats de jeudi ont été revendiqués par la Fédération anarchiste informelle (FAI), dans un message retrouvé sur le lieu de l'explosion à l'ambassade du Chili : "Nous avons décidé de faire entendre notre voix, avec les paroles et les faits. Détruisons ce système de domination. Vive la FAI, vive l'anarchie. FAI, cellule révolutionnaire Lambros Fountas".

Lambros Fountas est un Grec anarchiste tué en mars à Athènes dans un affrontement avec la police.

Dans le message, le groupe exprime également sa solidarité avec "des camarades en prison" et d'autres groupes anarchistes en Argentine, au Chili, en Grèce, au Mexique et en Espagne.

Cette affaire sera traitée par le parquet de Rome dans le cadre de l'information judiciaire ouverte jeudi pour "attentat à finalité terroriste".

"Pour l'instant aucun élément matériel liant la vague de colis piégés du mois dernier en Grèce et les actions récentes dans notre pays n'est apparu", a déclaré lundi le chef de la police Antonio Manganelli, en référence aux 14 paquets adressés à des dirigeants européens, dont Angela Merkel, Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy, et d'autres institutions et ambassades européennes.

Ces attentats, qui avaient fait un blessé, avaient été imputés par la police grecque à des extrémistes anarchistes locaux.

"Les contacts et les synergies entre les anarcho-insurrectionnels des deux pays font cependant constamment l'objet d'enquêtes conjointes des polices italienne et grecque", a-t-il précisé.

Ce n'est pas la première fois que des anarchistes opèrent de façon violente en Italie.

Durant la période de Noël en 2003, ils avaient fait exploser deux bombes à Bologne (centre nord) près du domicile de Romano Prodi, alors président de la Commission européenne. Dans les années qui ont suivi, ils s'en sont pris surtout aux forces de l'ordre.

Mais pour le sociologue Antimo Farro, de l'université La Sapienza à Rome, interrogé par l'AFP, "rien ne prouve qu'il s'agisse exactement de la même lignée". "Ce sont par définition des groupes autonomes qui ont une idéologie individualiste, insurrectionnelle, et n'ont ni organisation ni coordination forte entre eux".


           

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