Une casquette de capitaine qui vient compléter celle de RFI qu'elle coiffe déjà depuis le 1er juillet 2008. Deux sceptres pour la reine Christine qui paraît s'être prise de passion pour ses nouvelles fonctions.
Passion dont elle n'ignore pas les épines quand, chez RFI, elle conduit, avec le pdg, Alain de Pouzilhac, un plan social douloureux et chaotique : sur 1.000 salariés de la station publique, 206 postes seront supprimés, dont 106 cartes de presse. La procédure a été attaquée devant les tribunaux par les syndicats à l'affût de la moindre erreur. Tant que les procès sont pendants, la direction n'a pas le droit de dire qui part et qui reste, ce qui prolonge d'autant le malaise des salariés... Le climat est irrespirable et donne lieu à un échange de tirs nourris. Récemment, un tract syndical annonçait le salaire de Christine Ockrent. "Le chiffre avancé (310.000 euros par an, NDLR) par les syndicats est faux. Mon salaire a tout simplement été aligné sur celui des dirigeants de France Télévisions (240.000 euros, NDLR). Et je ne touche pas de primes de performance", réplique-t-elle. Elle précise qu'elle a cessé tout ménage depuis sa nomination à l'audiovisuel extérieur, s'autorisera l'écriture de quelques articles et soutiendra bénévolement quelques manifestations qui lui sont chères. À l'image du colloque sur les femmes et la science auquel elle a participé en mars dernier à l'Unesco.
Les stars de RFI inconnues en France
RFI est une station publique singulière. Elle regorge de compétences, mais ses journalistes ne sont pas reconnus en France et en souffrent. En revanche, les "africanistes" sont de véritables stars dans les capitales de l'Afrique francophone. Des journalistes comme Christophe Boisbouvier, Jean-Karim Fall, Ghislaine Dupont, Bruno Minas et Anne-Marie Capomaccio sont très écoutés par les élites et en subissent, parfois, les fâcheuses conséquences. Doit-on rappeler que Jean Hélène, correspondant de RFI à Abidjian, a été assassiné par un policier le 21 octobre 2003 ? Ghislaine Dupont a, quant à elle, été expulsée de la République démocratique du Congo en juillet 2006, à quelques semaines d'importantes élections. Sonia Rolley, correspondante de RFI au Tchad, a subi le même sort en mars 2008. "Parce qu'ils ont de l'influence, les africanistes de RFI sont craints par les régimes africains, jalousés par les autres journalistes de RFI et totalement ignorés en France", souligne-t-on en interne. Christine Ockrent va donc s'efforcer d'organiser des passerelles entre RFI et France 24 toutes les fois que la chaîne info aura besoin de consulter un spécialiste des questions africaines.
Mamane : l'humoriste de RFI
C'est sur l'Afrique francophone exactement que l'épouse de Bernard Kouchner compte mettre l'accent. Le réservoir d'audience de RFI fond comme neige au soleil dans cette zone depuis quelques années face à la puissance montante de l'anglais et du portugais, deux langues que RFI va devoir booster. "On s'est remis à faire de la radio, à savoir du direct", indique-t-elle. Comme RTL, Inter ou Europe 1, Christine Ockrent a même installé, à 7 h 09, un humoriste à l'antenne. D'origine nigérienne, Mamane, autoproclamé président-fondateur de la République du Gondwana , hérite de la mission de déchaîner les zygomatiques du continent noir. "Je l'ai croisé, il y a quelques années, chez Laurent Ruquier, sur Europe 1", raconte Christine Ockrent.
Les cotisations sociales non payées
Le développement de l'Afrique passe aussi par des restrictions budgétaires en Europe où cinq langues sont abandonnées : l'allemand, l'albanais, le polonais, le serbo-croate, le turc. Chacun de ses bureaux emploie une douzaine de personnes et coûterait entre 800.000 et 1 million d'euros à Paris, comme dans chacune des capitales. En Asie, c'est le laotien qui disparaît. En revanche, le farci, le mandarin, le vietnamien seront renforcés.
La réforme de RFI s'appuie sur une recapitalisation de 16,9 millions d'euros. Il faut dire que l'ancienne direction a laissé une situation assez désastreuse. Non seulement RFI accusait un déficit de 9 millions d'euros, mais les cotisations Urssaf n'avaient pas été payées, tandis que les retraites et congés payés n'avaient pas été provisionnés. Ironie de l'histoire, Antoine Schwarz, ancien pdg, a intégré... la Cour des comptes pour compléter ses trimestres avant la retraite !
Passion dont elle n'ignore pas les épines quand, chez RFI, elle conduit, avec le pdg, Alain de Pouzilhac, un plan social douloureux et chaotique : sur 1.000 salariés de la station publique, 206 postes seront supprimés, dont 106 cartes de presse. La procédure a été attaquée devant les tribunaux par les syndicats à l'affût de la moindre erreur. Tant que les procès sont pendants, la direction n'a pas le droit de dire qui part et qui reste, ce qui prolonge d'autant le malaise des salariés... Le climat est irrespirable et donne lieu à un échange de tirs nourris. Récemment, un tract syndical annonçait le salaire de Christine Ockrent. "Le chiffre avancé (310.000 euros par an, NDLR) par les syndicats est faux. Mon salaire a tout simplement été aligné sur celui des dirigeants de France Télévisions (240.000 euros, NDLR). Et je ne touche pas de primes de performance", réplique-t-elle. Elle précise qu'elle a cessé tout ménage depuis sa nomination à l'audiovisuel extérieur, s'autorisera l'écriture de quelques articles et soutiendra bénévolement quelques manifestations qui lui sont chères. À l'image du colloque sur les femmes et la science auquel elle a participé en mars dernier à l'Unesco.
Les stars de RFI inconnues en France
RFI est une station publique singulière. Elle regorge de compétences, mais ses journalistes ne sont pas reconnus en France et en souffrent. En revanche, les "africanistes" sont de véritables stars dans les capitales de l'Afrique francophone. Des journalistes comme Christophe Boisbouvier, Jean-Karim Fall, Ghislaine Dupont, Bruno Minas et Anne-Marie Capomaccio sont très écoutés par les élites et en subissent, parfois, les fâcheuses conséquences. Doit-on rappeler que Jean Hélène, correspondant de RFI à Abidjian, a été assassiné par un policier le 21 octobre 2003 ? Ghislaine Dupont a, quant à elle, été expulsée de la République démocratique du Congo en juillet 2006, à quelques semaines d'importantes élections. Sonia Rolley, correspondante de RFI au Tchad, a subi le même sort en mars 2008. "Parce qu'ils ont de l'influence, les africanistes de RFI sont craints par les régimes africains, jalousés par les autres journalistes de RFI et totalement ignorés en France", souligne-t-on en interne. Christine Ockrent va donc s'efforcer d'organiser des passerelles entre RFI et France 24 toutes les fois que la chaîne info aura besoin de consulter un spécialiste des questions africaines.
Mamane : l'humoriste de RFI
C'est sur l'Afrique francophone exactement que l'épouse de Bernard Kouchner compte mettre l'accent. Le réservoir d'audience de RFI fond comme neige au soleil dans cette zone depuis quelques années face à la puissance montante de l'anglais et du portugais, deux langues que RFI va devoir booster. "On s'est remis à faire de la radio, à savoir du direct", indique-t-elle. Comme RTL, Inter ou Europe 1, Christine Ockrent a même installé, à 7 h 09, un humoriste à l'antenne. D'origine nigérienne, Mamane, autoproclamé président-fondateur de la République du Gondwana , hérite de la mission de déchaîner les zygomatiques du continent noir. "Je l'ai croisé, il y a quelques années, chez Laurent Ruquier, sur Europe 1", raconte Christine Ockrent.
Les cotisations sociales non payées
Le développement de l'Afrique passe aussi par des restrictions budgétaires en Europe où cinq langues sont abandonnées : l'allemand, l'albanais, le polonais, le serbo-croate, le turc. Chacun de ses bureaux emploie une douzaine de personnes et coûterait entre 800.000 et 1 million d'euros à Paris, comme dans chacune des capitales. En Asie, c'est le laotien qui disparaît. En revanche, le farci, le mandarin, le vietnamien seront renforcés.
La réforme de RFI s'appuie sur une recapitalisation de 16,9 millions d'euros. Il faut dire que l'ancienne direction a laissé une situation assez désastreuse. Non seulement RFI accusait un déficit de 9 millions d'euros, mais les cotisations Urssaf n'avaient pas été payées, tandis que les retraites et congés payés n'avaient pas été provisionnés. Ironie de l'histoire, Antoine Schwarz, ancien pdg, a intégré... la Cour des comptes pour compléter ses trimestres avant la retraite !