Une rencontre particulièrement intéressante a eu lieu entre les membres du Conseil de sécurité (auxquels était associée l'Allemagne) et les représentants d'Etats arabes, sur le thème de l'Iran. C'était en effet la première fois que les Occidentaux invitaient les Etats de la région à discuter de la thématique iranienne dans un cadre aussi officiel. Outre les membres du Conseil de sécurité et l'Allemagne, cette rencontre, organisée à l'initiative de la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a associé des représentants du royaume de Bahreïn, de l'Egypte, de la Jordanie, du Koweït, de l'Irak, des Emirats arabes unis et de l'Arabie saoudite.
La secrétaire d'Etat a souligné que cette discussion n'était pas une tentative d'élaborer une stratégie commune concernant l'Iran. La question se pose alors : pourquoi a-t-elle été organisée ?
Selon le ministre des Affaires étrangères du royaume de Bahreïn, Cheikh Khaled ben Ahmed Al Khalifa, cette rencontre avait pour objectif de discuter de la sécurité régionale. Mais du point de vue d'un Américain ou d'un Britannique, est-ce que cela peut être possible sans discuter des moyens de pression sur Téhéran ? Il n'est pas fortuit que le chef de la diplomatie britannique, David Miliband, ait déclaré à la presse, juste avant cette rencontre, que le programme nucléaire iranien était de plus en plus souvent perçu comme porteur d'une menace pour l'ensemble du Proche-Orient. Il n'est pas fortuit, non plus, que le Qatar et Oman - les deux pays du golfe Persique qui entretiennent les relations les plus étroites avec l'Iran - aient refusé de participer à cette rencontre.
Globalement, cette rencontre visait à être utile à la nouvelle administration qui se mettra en place d'ici un mois à Washington. Les pays de la région souhaitaient porter à la connaissance des membres permanents du Conseil de sécurité et de tous les autres Etats une idée simple : lorsque vous discutez de l'avenir du golfe Persique et de l'Iran, nous avons notre rôle à jouer et notre mot à dire. Et c'est bien compréhensible : on se souvient encore de la manière dont les événements se sont déroulés autour de l'Irak. Et même si Rice nie avoir discuté d'une stratégie commune concernant l'Iran lors de cette dernière rencontre, cette discussion sera dans une grande mesure inévitable si, naturellement, le président américain nouvellement élu souhaite parvenir à des résultats dans cette direction.
Barack Obama peut engager le dialogue avec Téhéran à partir de zéro. Autre chose est de savoir si les Américains, durant ces années, ont appris à mieux comprendre l'Iran et le Proche-Orient. Beaucoup de choses dépendent de cela. Est-ce que ceux qui sont au pouvoir aujourd'hui à Téhéran ont besoin d'un dialogue avec l'Occident ? Car ce dont il est question, en l'occurrence, c'est non seulement que l'Iran renonce à son propre programme nucléaire, mais aussi qu'il cesse de soutenir plusieurs forces régionales, notamment le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais. Au total, cela signifierait, pour l'Iran, renoncer aux moyens d'influence dont il dispose actuellement. S'il y renonce, il perd la possibilité de manipuler les événements au Proche-Orient et, au final, il cesse d'être l'Iran qu'il est aujourd'hui.
Dans ce contexte, Obama aura vraisemblablement besoin de l'aide, des conseils des pays du golfe Persique et des autres Etats arabes. Non pas pour élaborer une stratégie contre l'Iran, mais pour élaborer une stratégie, quelle qu'elle soit.
Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la stricte responsabilité de l'auteur.
La secrétaire d'Etat a souligné que cette discussion n'était pas une tentative d'élaborer une stratégie commune concernant l'Iran. La question se pose alors : pourquoi a-t-elle été organisée ?
Selon le ministre des Affaires étrangères du royaume de Bahreïn, Cheikh Khaled ben Ahmed Al Khalifa, cette rencontre avait pour objectif de discuter de la sécurité régionale. Mais du point de vue d'un Américain ou d'un Britannique, est-ce que cela peut être possible sans discuter des moyens de pression sur Téhéran ? Il n'est pas fortuit que le chef de la diplomatie britannique, David Miliband, ait déclaré à la presse, juste avant cette rencontre, que le programme nucléaire iranien était de plus en plus souvent perçu comme porteur d'une menace pour l'ensemble du Proche-Orient. Il n'est pas fortuit, non plus, que le Qatar et Oman - les deux pays du golfe Persique qui entretiennent les relations les plus étroites avec l'Iran - aient refusé de participer à cette rencontre.
Globalement, cette rencontre visait à être utile à la nouvelle administration qui se mettra en place d'ici un mois à Washington. Les pays de la région souhaitaient porter à la connaissance des membres permanents du Conseil de sécurité et de tous les autres Etats une idée simple : lorsque vous discutez de l'avenir du golfe Persique et de l'Iran, nous avons notre rôle à jouer et notre mot à dire. Et c'est bien compréhensible : on se souvient encore de la manière dont les événements se sont déroulés autour de l'Irak. Et même si Rice nie avoir discuté d'une stratégie commune concernant l'Iran lors de cette dernière rencontre, cette discussion sera dans une grande mesure inévitable si, naturellement, le président américain nouvellement élu souhaite parvenir à des résultats dans cette direction.
Barack Obama peut engager le dialogue avec Téhéran à partir de zéro. Autre chose est de savoir si les Américains, durant ces années, ont appris à mieux comprendre l'Iran et le Proche-Orient. Beaucoup de choses dépendent de cela. Est-ce que ceux qui sont au pouvoir aujourd'hui à Téhéran ont besoin d'un dialogue avec l'Occident ? Car ce dont il est question, en l'occurrence, c'est non seulement que l'Iran renonce à son propre programme nucléaire, mais aussi qu'il cesse de soutenir plusieurs forces régionales, notamment le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais. Au total, cela signifierait, pour l'Iran, renoncer aux moyens d'influence dont il dispose actuellement. S'il y renonce, il perd la possibilité de manipuler les événements au Proche-Orient et, au final, il cesse d'être l'Iran qu'il est aujourd'hui.
Dans ce contexte, Obama aura vraisemblablement besoin de l'aide, des conseils des pays du golfe Persique et des autres Etats arabes. Non pas pour élaborer une stratégie contre l'Iran, mais pour élaborer une stratégie, quelle qu'elle soit.
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