La déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU, qui renforce les sanctions à l'encontre de la Corée du Nord, à la suite du lancement d'une fusée le 5 avril, n'a pas tardé à provoquer une vive réaction de la part de Pyongyang. Les responsables du régime ont exprimé, le 14 avril, leur volonté de ne plus participer aux pourparlers à six [les deux Corées, la Chine, les Etats-Unis, le Japon et la Russie] sur la dénucléarisation. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères nord-coréen a précisé que son pays "[n'était] plus lié par aucun des accords conclus [dans ce cadre]" et de ce fait reviendrait sur le processus de démantèlement de son programme nucléaire [entamé en novembre 2007, avant d'être suspendu en août 2008]. Le cadre multilatéral mis en place il y a six ans se trouve ainsi menacé de disparition, ce qui risque d'augmenter les tensions dans la péninsule coréenne.
L'argument avancé par Pyongyang pour justifier sa décision est à la fois simple et clair : les pourparlers n'ont plus de sens à partir du moment où les Etats-Unis et le Japon, pays participants, ont pris l'initiative qui a abouti à la condamnation onusienne, violant ainsi l'esprit de ces rencontres, fondé sur le respect de l'autonomie de chacun des pays négociateurs et l'égalité des souverainetés. "La Corée du Nord montre ainsi avec force que les avertissements qu'elle a formulés par le passé n'étaient pas que des mots", explique Yang Mu-jin, professeur à l'Ecole des études nord-coréennes, à Séoul.
Malgré la déclaration commune faite par les six pays le 19 septembre 2005, engageant la république populaire démocratique de Corée à renoncer à ses armes et à ses programmes nucléaires, Pyongyang s'est vanté, depuis l'année dernière, de posséder l'arme nucléaire et d'envisager de procéder à de nouveaux essais. Dans ce contexte, le communiqué du porte-parole du ministère des Affaires étrangères semble moins relever d'une réaction à chaud que d'une stratégie planifiée. "La preuve en est qu'il n'a pas attendu l'annonce de mesures concrètes", estime M. Yang. L'objectif final des Nord-Coréens serait la mise en place d'un dialogue direct avec Washington. Pyongyang souhaiterait en effet reléguer au second plan les pourparlers à six, qui ne lui permettront pas d'obtenir des dédommagements en raison des réserves émises par la Corée du Sud et le Japon. Négocier directement avec l'administration Obama permettrait de trouver une issue aux dossiers importants comme le nucléaire.
C'est dans cette optique que les Nord-Coréens auraient mentionné, dans leur dernier communiqué, l'éventualité du lancement d'une nouvelle fusée ou d'un essai nucléaire. Les analystes sud-coréens pensent que les Nordistes vont multiplier les propos destinés à faire monter la pression. "Ils vont prendre de plus en plus de risques, en espérant un grand retournement de situation", analyse Kim Yong-hyon, professeur à l'université Tongguk. Mais les pourparlers à six ne devraient pas prendre fin si facilement, dans la mesure où les cinq autres pays tiennent beaucoup à leur poursuite. Même si Pyongyang revient à la table des négociations après cette période critique, les sujets de discussion risquent d'être restreints. Par ailleurs, si Pyongyang et Washington mettent en place un dialogue fructueux, le rôle de ces réunions à six se résumera à enregistrer les décisions prises entre les deux capitales.
L'argument avancé par Pyongyang pour justifier sa décision est à la fois simple et clair : les pourparlers n'ont plus de sens à partir du moment où les Etats-Unis et le Japon, pays participants, ont pris l'initiative qui a abouti à la condamnation onusienne, violant ainsi l'esprit de ces rencontres, fondé sur le respect de l'autonomie de chacun des pays négociateurs et l'égalité des souverainetés. "La Corée du Nord montre ainsi avec force que les avertissements qu'elle a formulés par le passé n'étaient pas que des mots", explique Yang Mu-jin, professeur à l'Ecole des études nord-coréennes, à Séoul.
Malgré la déclaration commune faite par les six pays le 19 septembre 2005, engageant la république populaire démocratique de Corée à renoncer à ses armes et à ses programmes nucléaires, Pyongyang s'est vanté, depuis l'année dernière, de posséder l'arme nucléaire et d'envisager de procéder à de nouveaux essais. Dans ce contexte, le communiqué du porte-parole du ministère des Affaires étrangères semble moins relever d'une réaction à chaud que d'une stratégie planifiée. "La preuve en est qu'il n'a pas attendu l'annonce de mesures concrètes", estime M. Yang. L'objectif final des Nord-Coréens serait la mise en place d'un dialogue direct avec Washington. Pyongyang souhaiterait en effet reléguer au second plan les pourparlers à six, qui ne lui permettront pas d'obtenir des dédommagements en raison des réserves émises par la Corée du Sud et le Japon. Négocier directement avec l'administration Obama permettrait de trouver une issue aux dossiers importants comme le nucléaire.
C'est dans cette optique que les Nord-Coréens auraient mentionné, dans leur dernier communiqué, l'éventualité du lancement d'une nouvelle fusée ou d'un essai nucléaire. Les analystes sud-coréens pensent que les Nordistes vont multiplier les propos destinés à faire monter la pression. "Ils vont prendre de plus en plus de risques, en espérant un grand retournement de situation", analyse Kim Yong-hyon, professeur à l'université Tongguk. Mais les pourparlers à six ne devraient pas prendre fin si facilement, dans la mesure où les cinq autres pays tiennent beaucoup à leur poursuite. Même si Pyongyang revient à la table des négociations après cette période critique, les sujets de discussion risquent d'être restreints. Par ailleurs, si Pyongyang et Washington mettent en place un dialogue fructueux, le rôle de ces réunions à six se résumera à enregistrer les décisions prises entre les deux capitales.