Un photographe iranien a été témoin de la fusillade, survenue lors d'un rassemblement auquel participaient des dizaines de milliers de partisans du candidat d'opposition Mirhossein Moussavi, qui a contesté les résultats électoraux.
Des coups de feu ont aussi été entendus dans trois quartiers prospères du nord de la capitale, ont rapporté des habitants.
Les forces de sécurité ont par moments tiré en l'air ces deux derniers jours dans la capitale, qui a connu ses troubles les plus violents depuis la révolution islamique de 1979. Elles ont aussi fait usage de matraques contre des manifestants qui s'en prenaient aux policiers à coups de pierres.
La milice des bassidji est une force paramilitaire au service du guide suprême de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur toutes les questions concernant l'Etat.
Durant la journée, un journaliste de Reuters avait vu les partisans de Moussavi former une chaîne humaine devant les locaux des bassidji afin de prévenir toute perturbation lorsque les manifestants passeraient devant le bâtiment.
"MOUSSAVI, REPRENDS NOS VOIX"
En dépit d'une interdiction du ministère de l'Intérieur, les manifestants ont convergé aux cris d'"Allah Akbar" (Dieu est grand) vers la place de la Révolution, où Mirhossein Moussavi s'est adressé, le poing levé en signe de victoire, à une petite partie de la foule au moyen d'un mégaphone.
Cette manifestation répondait au rassemblement organisé dimanche sur la place Azadi par le ministère de l'Intérieur pour fêter la victoire d'Ahmadinejad, qui l'aurait emporté dès le premier tour avec 63% des voix.
L'intervention de Moussavi a été rendue en partie inaudible par le bruit de la foule mais, selon la télévision nationale, l'orateur s'est dit prêt en cas de nouveau scrutin.
"Moussavi, reprends nos voix", scandaient ses partisans avant que leur champion apparaisse aux côtés d'autres dirigeants réformistes ralliés à son appel pour l'annulation des résultats de l'élection de vendredi. Moussavi a rejeté la victoire officielle d'Ahmadinejad en dénonçant des fraudes massives.
L'opposant Ebrahim Yazdi, chef du Mouvement de la liberté (interdit), a estimé que les attaques d'Ahmadinejad contre ses opposants avaient ouvert une "boîte de Pandore" qui a entraîné une crise profonde au sein de l'élite dirigeante iranienne.
"La conséquence d'une telle crise est que le fracture entre les personnalités de la révolution est de plus en plus marquée. Elle existe aussi entre la population et le gouvernement (...), entre l'Etat et la nation. C'est la plus grande crise depuis la révolution de 1979", a-t-il dit.
INQUIÉTUDE INTERNATIONALE
Réunis à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont réclamé des éclaircissements à l'Iran et l'ont engagé à ne pas recourir à la force contre les opposants.
La France et l'Allemagne ont notamment demandé que tous les doutes soient levés sur la réélection de Mahmoud Ahmadinejad.
Le président américain Barack Obama s'est dit prêt à dialoguer avec l'Iran à condition qu'il "desserre le poing", mais le département d'Etat a exprimé sa préoccupation lundi. "Nous sommes profondément troublés par les informations relatives à des violences, des arrestations et de possibles irrégularités électorales", a dit son porte-parole Ian Kelly.
En Grande-Bretagne, le secrétaire au Foreign Office David Miliband s'est inquiété de ce que le résultat de l'élection puisse affecter tout dialogue futur de la communauté internationale avec le gouvernement iranien.
"Les implications ne sont pas encore claires", a dit Miliband. "Ce que nous savons, c'est qu'il n'y a pas eu de réaction iranienne à la main tendue de la communauté internationale, notamment celle des Etats-Unis."
Mirhossein Moussavi s'est montré peu optimiste lundi quant au recours qu'il a déposé contre le résultat du scrutin. "J'ai saisi le Conseil des gardiens mais je ne suis pas très optimiste en ce qui concerne son jugement. Nombre de ses membres n'ont pas été impartiaux lors de l'élection et ont soutenu le candidat du gouvernement", indique-t-il sur son site internet.
Le Conseil, également saisi par Mohsen Rezaïe, un des trois autres candidats, a répondu qu'il statuerait dans un délai de sept à dix jours. L'instance est présidée par l'ayatollah Ahmad Jannati, qui s'était prononcé pour la réélection d'Ahmadinejad.
Version française Jean-Stéphane Brosse et Philippe Bas-Rabérin
Des coups de feu ont aussi été entendus dans trois quartiers prospères du nord de la capitale, ont rapporté des habitants.
Les forces de sécurité ont par moments tiré en l'air ces deux derniers jours dans la capitale, qui a connu ses troubles les plus violents depuis la révolution islamique de 1979. Elles ont aussi fait usage de matraques contre des manifestants qui s'en prenaient aux policiers à coups de pierres.
La milice des bassidji est une force paramilitaire au service du guide suprême de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur toutes les questions concernant l'Etat.
Durant la journée, un journaliste de Reuters avait vu les partisans de Moussavi former une chaîne humaine devant les locaux des bassidji afin de prévenir toute perturbation lorsque les manifestants passeraient devant le bâtiment.
"MOUSSAVI, REPRENDS NOS VOIX"
En dépit d'une interdiction du ministère de l'Intérieur, les manifestants ont convergé aux cris d'"Allah Akbar" (Dieu est grand) vers la place de la Révolution, où Mirhossein Moussavi s'est adressé, le poing levé en signe de victoire, à une petite partie de la foule au moyen d'un mégaphone.
Cette manifestation répondait au rassemblement organisé dimanche sur la place Azadi par le ministère de l'Intérieur pour fêter la victoire d'Ahmadinejad, qui l'aurait emporté dès le premier tour avec 63% des voix.
L'intervention de Moussavi a été rendue en partie inaudible par le bruit de la foule mais, selon la télévision nationale, l'orateur s'est dit prêt en cas de nouveau scrutin.
"Moussavi, reprends nos voix", scandaient ses partisans avant que leur champion apparaisse aux côtés d'autres dirigeants réformistes ralliés à son appel pour l'annulation des résultats de l'élection de vendredi. Moussavi a rejeté la victoire officielle d'Ahmadinejad en dénonçant des fraudes massives.
L'opposant Ebrahim Yazdi, chef du Mouvement de la liberté (interdit), a estimé que les attaques d'Ahmadinejad contre ses opposants avaient ouvert une "boîte de Pandore" qui a entraîné une crise profonde au sein de l'élite dirigeante iranienne.
"La conséquence d'une telle crise est que le fracture entre les personnalités de la révolution est de plus en plus marquée. Elle existe aussi entre la population et le gouvernement (...), entre l'Etat et la nation. C'est la plus grande crise depuis la révolution de 1979", a-t-il dit.
INQUIÉTUDE INTERNATIONALE
Réunis à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont réclamé des éclaircissements à l'Iran et l'ont engagé à ne pas recourir à la force contre les opposants.
La France et l'Allemagne ont notamment demandé que tous les doutes soient levés sur la réélection de Mahmoud Ahmadinejad.
Le président américain Barack Obama s'est dit prêt à dialoguer avec l'Iran à condition qu'il "desserre le poing", mais le département d'Etat a exprimé sa préoccupation lundi. "Nous sommes profondément troublés par les informations relatives à des violences, des arrestations et de possibles irrégularités électorales", a dit son porte-parole Ian Kelly.
En Grande-Bretagne, le secrétaire au Foreign Office David Miliband s'est inquiété de ce que le résultat de l'élection puisse affecter tout dialogue futur de la communauté internationale avec le gouvernement iranien.
"Les implications ne sont pas encore claires", a dit Miliband. "Ce que nous savons, c'est qu'il n'y a pas eu de réaction iranienne à la main tendue de la communauté internationale, notamment celle des Etats-Unis."
Mirhossein Moussavi s'est montré peu optimiste lundi quant au recours qu'il a déposé contre le résultat du scrutin. "J'ai saisi le Conseil des gardiens mais je ne suis pas très optimiste en ce qui concerne son jugement. Nombre de ses membres n'ont pas été impartiaux lors de l'élection et ont soutenu le candidat du gouvernement", indique-t-il sur son site internet.
Le Conseil, également saisi par Mohsen Rezaïe, un des trois autres candidats, a répondu qu'il statuerait dans un délai de sept à dix jours. L'instance est présidée par l'ayatollah Ahmad Jannati, qui s'était prononcé pour la réélection d'Ahmadinejad.
Version française Jean-Stéphane Brosse et Philippe Bas-Rabérin