Crash Yemenia: reprise des recherches, la seule rescapée regagne la France


Jeudi 2 Juillet 2009 - 10:49
AFP


Moroni - Les recherches se poursuivaient jeudi dans la zone du crash de l'Airbus de Yemenia au large des côtes des Comores, sans grand espoir de retrouver des survivants, la seule rescapée, une adolescente de 12 ans, ayant regagné la France.


Crash Yemenia: reprise des recherches, la seule rescapée regagne la France
D'importants moyens navals et aériens, mis à disposition par la France et les Etats-Unis notamment, ont de nouveau été "déployés" jeudi matin, plus de 48 heures après la catastrophe, pour tenter de localiser d'éventuels survivants, de même que les corps des victimes et les boîtes noires de l'appareil, selon la porte-parole du Croissant Rouge, Ramulati Ben Ali.

"Si on a autant de mal à récupérer des corps, c'est parce que l'avion est à une profondeur de 300 à 400 mètres et qu'il est dans une position difficile d'accès. Les corps qui auraient pu être récupérés ont dû dériver à cause du mauvais temps et d'une mer mauvaise", a expliqué Mme Ben Ali à l'AFP.

"A partir d'aujourd'hui, des plongeurs professionnels français et américains vont effectivement travailler", a-t-elle précisé.

A ce jour, seule une adolescente de 12 ans, Bahia Bakari, a été retrouvée vivante, sauvée après avoir passé "près de 10 heures" dans l'eau, agrippée à un débris de l'appareil.

Cent cinquante deux autres passagers et membres d'équipage étaient à bord de l'Airbus A310 qui s'est abîmé dans la nuit de lundi à mardi, après une vaine tentative d'atterrissage.

La jeune adolescente a atterri jeudi matin sur un aéroport de la région parisienne à bord de l'avion du secrétaire d'Etat français à la Coopération Alain Joyandet en provenance de Moroni.

La frêle adolescente, véritable miraculée, a retrouvé son père avant d'être hospitalisée. Elle souffre d'une fracture de la clavicule et de brûlures au genou.

"Je vois ma fille, je suis heureux mais il y a aussi sa mère", disparue lors de la catastrophe, a déclaré le père de la jeune fille, Kassim Bakari.

La petite Bahia avait embarqué avec sa mère à Marseille (sud de la France), où vit une importante communauté comorienne, pour passer ses vacances d'été aux Comores.

De son côté, Ahmed Abdallah Sambi, le président de l'Union des Comores, fédération regroupant les trois îles de cet archipel pauvre de l'océan Indien, a regagné son pays jeudi dans la nuit, écourtant sa participation au 13e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) qui s'est ouvert mercredi à Syrte en Libye.

Le chef d'Etat a tenu une première réunion dans l'enceinte de l'aéroport et a notamment été informé des derniers développements des opérations de secours par le chef d'état-major par intérim de l'armée.

Peu après, un vol de la compagnie nationale yéménite en provenance de Paris via Sanaa, le même itinéraire que celui emprunté par les victimes de l'accident, a atterri à Moroni avec des passagers remontés contre la compagnie ou traumatisés par la perte d'un de leur proche dans la catastrophe.

Le crash de l'Airbus de Yemenia a également pris une tournure polémique entre la France et l'Union des Comores, le vice-président comorien ayant reproché à Paris de ne pas avoir informé Moroni de l'état de l'Airbus A310 de Yemenia.

Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, interrogé à Dakar, a répondu à ces critiques: "l'avion a été interdit de vol dans notre pays, tout le monde le savait, hélas".

Peu après l'accident, la France a rapidement pointé du doigt les "défauts" de l'A310 de Yemenia, qui était interdit de vol en France depuis 2007.

"Ce n'est pas une question de vengeance, ce n'est pas une question de responsabilité. Soixante-six Français sont morts et beaucoup de Comoriens, beaucoup plus encore, et j'exprime à toutes les familles ma profonde tristesse", a ajouté Kouchner.


           

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