Crimée: Kerry à Londres pour une rencontre de la dernière chance avec Lavrov


Vendredi 14 Mars 2014 - 11:43
AFP


Londres - Le Premier ministre anglais David Cameron (droite), le ministre des affaires étrangères anglais William Hague (gauche) et John Kerry (centre) à Londres le 14 mars 2014


David Cameron, William Hague et John Kerry
David Cameron, William Hague et John Kerry
Le secrétaire d’État américain John Kerry a conforté vendredi l'unité avec les Européens avant une rencontre de la dernière chance avec son homologue russe Sergueï Lavrov, à deux jours du référendum sur le rattachement de la région ukrainienne de Crimée à la Russie.

Ce sera la première fois depuis le 6 mars que John Kerry et Sergueï Lavrov se retrouvent pour discuter de la crise ukrainienne, après trois rencontres infructueuses à Paris et à Rome.

"Nous allons présenter, dans le cadre d'une Ukraine unifiée et souveraine, la meilleure offre possible pour une désescalade qui soit acceptable pour le peuple ukrainien et voir si la Russie est prête à accepter cette offre", a dit un haut responsable du Département d’État voyageant avec M. Kerry.

Avant de retrouver M. Lavrov en milieu de matinée, le secrétaire d’État américain s'est entretenu avec le Premier ministre britannique David Cameron et son homologue britannique William Hague lors d'un petit-déjeuner de travail.

"L'alignement de la Grande-Bretagne et de l'Union européenne sur la position des États-Unis est la bonne décision. Nous voulons progresser sur le sujet autant que vous le désirez. Nous voulons voir les Ukrainiens et les Russes se parler. Si ce n'est pas le cas, il y aura des conséquences", a déclaré David Cameron.

M. Kerry a souligné pour sa part que le président américain Barack Obama se félicitait de "l'unité européenne" vis-à-vis de la crise ukrainienne.

"On espère tous ne pas se retrouver dans une position où on sera obligé de faire tout ça. Mais on verra ce qu'il se passe", a ajouté le secrétaire d'Etat en référence aux sanctions envisagées contre la Russie.

Avant de quitter Washington jeudi soir, M. Kerry avait eu une nouvelle fois M. Lavrov au téléphone et l'a de nouveau averti "qu'il y aurait des coûts (à payer) si la Russie continuait de faire monter" la tension.

Devant une commission du Sénat, John Kerry avait lui-même prévenu que les Etats-Unis et l'Union européenne étaient prêts à prendre "lundi une série de mesures très sérieuses" visant Moscou pour répliquer au référendum de dimanche en Crimée qui doit entériner le rattachement à la Russie de ce territoire à majorité russophone.

La Maison Blanche a clairement prévenu que, dans cette optique, les entretiens Kerry-Lavrov à Londres représentaient la dernière chance pour Moscou d'échapper à des mesures punitives américaines supplémentaires.

Le 6 mars, le jour de l'annonce de cette consultation référendaire, Washington avait imposé "des restrictions de visas" sur des dirigeants ukrainiens et russes et le président Barack Obama avait aussi signé un décret autorisant des gels d'avoirs.

M. Kerry a cependant souligné jeudi que Washington privilégiait toujours une voie diplomatique avec la Russie et ne voulait pas imposer de sanctions à tout prix. "Notre choix, c'est de ne pas nous trouver en position de devoir faire cela", a dit celui qui défend régulièrement une coopération avec Moscou sur les grandes crises internationales, comme en Syrie, Iran, Corée du Nord ou Afghanistan.

Un diplomate américain voyageant avec M. Kerry a exprimé sa "vive préoccupation" devant les nouvelles manœuvres militaires organisées par Moscou dans la région de Rostov-sur-le-Don, près de la frontière ukrainienne. "C'est la deuxième fois en moins d'un mois que la Russie masse un nombre conséquent de troupes à la frontière ukrainienne. Cela crée un climat d'intimidation. C'est déstabilisant, certainement", a-t-il commenté.


           

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