Crise à la BBC: deux responsables éditoriaux mis sur la touche


Lundi 12 Novembre 2012 - 15:34
AFP


Londres - Deux responsables éditoriaux ont été mis sur la touche lundi matin et d'autres têtes étaient menacées à la BBC, engluée dans un double scandale de pédophilie et de dénonciation calomnieuse, après la démission du directeur général dont le montant des indemnités de départ ajoute à la polémique.


Crise à la BBC: deux responsables éditoriaux mis sur la touche
La BBC a annoncé lundi que sa directrice de l'Information, Helen Boaden et le vice-directeur Stephen Mitchell, se mettraient "en congé de leurs fonctions habituelles" pendant la durée d'une enquête indépendante liée à la gestion éditoriale de l'affaire Jimmy Savile, ancien animateur vedette accusé d'avoir agressé sexuellement jusqu'à 300 enfants et adolescents pendant quatre décennies.

Ces deux responsables sont concernés par une enquête sur les raisons qui ont conduit la BBC à déprogrammer fin 2011 un reportage de l'émission-phare Newsnight levant le voile sur les accusations de pédophilie à l'égard de cette vedette du petit écran décédée l'an dernier.

Tout en indiquant qu'Helen Boaden et Stephen Mitchell comptaient "reprendre leur poste ensuite", la BBC a averti de possibles futures sanctions disciplinaires au sein du groupe.

Dévoilée début octobre par une enquête de la chaîne privée ITV, l'affaire Jimmy Savile a plongé dans la tourmente le groupe audiovisuel public, soupçonné d'avoir tenté de l'étouffer.

La crise s'est encore aggravée quand la même émission Newsnight a reconnu vendredi avoir diffusé début novembre, dans le cadre d'une affaire distincte, une enquête basée sur de fausses accusations de pédophilie à l'encontre d'un ancien responsable conservateur de l'ère Margaret Thatcher.

Cet ultime développement a conduit samedi soir le directeur général George Entwistle, qui n'était en fonctions que depuis 54 jours, à jeter l'éponge.

Mais le montant de l'indemnité de départ allouée au patron sortant, qui doit empocher quelque 450.000 livres (560.000 euros), soit l'équivalent d'un an de salaire, alimentait lundi la polémique. Le Premier ministre David Cameron lui-même a jugé cette somme "difficile à justifier".

Le président de la Commission parlementaire chargée de la Culture et des Médias, John Whittingdale, a lui aussi souligné lundi que "beaucoup de gens trouveront difficile à cautionner ce montant, s'agissant d'argent de la redevance, alloué à un directeur général qui a clairement échoué".

Ces propos ajoutent encore à la pression pesant sur les épaules du président de l'organisme de contrôle de la BBC, l'ancien commissaire européen Chris Patten, confronté à des appels à la démission.

La BBC doit rendre publiques dans la journée les conclusions d'un rapport sur l'enquête de Newsnight qui a accusé de pédophilie, sur la base d'un témoignage erroné, un ancien responsable conservateur de l'ère Margaret Thatcher.

Bien que la chaîne n'eût pas nommément identifié ce responsable politique dans son émission de la semaine dernière, le nom de l'ancien trésorier conservateur Alistair McAlpine avait ensuite largement circulé sur internet.

Dans son communiqué diffusé lundi, la BBC a indiqué "examiner jusqu'à quel point des individus devaient répondre de leurs actions", ajoutant que "si nécessaire, des sanctions disciplinaires seront prises".

La BBC a justifié la mise à l'écart de la directrice de l'Information et du vice-directeur par la nécessité de pallier au "manque de clarté concernant la chaîne de commande éditoriale.

Le groupe public a précisé qu'Helen Boaden serait temporairement remplacée par Fran Unsworth, et que le vice-directeur de l'Information Stephen Mitchell serait suppléé par Ceri Thomas.


           

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