Une question est sur toutes les lèvres dans la plus grande île des Caraïbes. "Que se passera-t-il quand les Américains nés aux États-Unis pourront venir faire du tourisme à Cuba et qu'ils envahiront les villes de l'île ?" Car si le gouvernement de Barack Obama met réellement fin aux restrictions sur les voyages de ses ressortissants à Cuba, le pays pourrait recevoir, dès la première année, au minimum 1,5 million de touristes américains. "Quelles seront les conséquences sur la société cubaine ? ; La pureté de la Révolution s'en trouvera-t-elle affectée ? ; Les bénéfices l'emporteront-ils sur les problèmes ?" Autant de questions qui ne trouvent pas de réponse, pas plus dans les couloirs du Palais de la révolution qu'à la direction du Parti communiste cubain (PCC), moins encore dans les rues de La Havane.
"Je crois que c'est une bonne chose pour le pays que viennent des citoyens américains : ils seront source de problèmes, nous en sommes conscients, mais aussi de dollars," estime sans détour Yamilé González, rencontrée dans les rues de la vieille ville de La Havane. Sur les dix personnes interrogées, neuf accueillent favorablement l'idée d'une levée de l'interdiction de voyager à Cuba par Washington. Seul Roberto García, militant du PCC à Boyeros, une commune de la province de La Havane, s'oppose à l'arrivée massive d'Américains qui, selon lui, "provoqueront toutes sortes de maux ; ils amèneront la corruption et la mafia avec eux." En mars 2009, le ministère du Tourisme cubain a annoncé que le pays avait engrangé, en 2008, quelque 2,741 milliards de dollars [2 milliards d'euros] de recettes liées au tourisme. L'île a accueilli 2,3 millions de visiteurs, un chiffre en progression de 9,3 % par rapport à 2007. En cas de levée totale des restrictions sur les voyages des citoyens américains dans l'île, le tourisme deviendrait du jour au lendemain le moteur de l'économie cubaine, estiment plusieurs observateurs sur place.
Aux États-Unis, le sénateur républicain du Wyoming Michael Enzi et son homologue du Dakota du Nord le démocrate Byron Dorgan ont présenté au Sénat une proposition de loi baptisée "Liberté de voyage à Cuba", qui vise à faire disparaître les restrictions imposées aux ressortissants de leur pays. Cette initiative, soutenue par vingt autres parlementaires (dont les influents Christopher Dodd et Richard Lugar), ambitionne d'interdire au président des Etats-Unis de réglementer les déplacements depuis et vers Cuba de citoyens américains et d'étrangers en situation régulière sur le sol américain [prérogative qu'il conserve en vertu du Trading with the Enemy Act, loi adoptée en 1917 pour limiter les échanges commerciaux avec les puissances ennemies en temps de guerre, et qui ne s'applique plus aujourd'hui qu'à Cuba]. Une proposition identique a été déposée jeudi 2 avril à la Chambre des représentants, avec pour principaux défenseurs le démocrate Bill Delahunt et le républicain Jeff Flake, soutenus par 121 de leurs homologues.
L'embargo pratiqué par les Etats-Unis contre Cuba depuis 1962 interdit aux citoyens américains de se rendre dans ce pays sous peine d'être accusé de "commerce avec l'ennemi" en vertu de la loi sur le blocus commercial et financier avec l'île. A la mi-mars, le président Barack Obama a levé [provisoirement] l'interdiction faite aux citoyens cubains-américains de rendre visite à leur famille dans l'île. Ils peuvent désormais le faire une fois par an [pour une durée illimitée et non quatorze jours tous les trois ans comme auparavant]. Mais les restrictions sur les déplacements des autres ressortissants des Etats-Unis ont été maintenues. Selon les chiffres de l'Office cubain de la statistique, le tourisme est la deuxième source de devises de Cuba, derrière l'exportation de services professionnels et techniques (autrement dit, pour l'essentiel, l'aide médicale fournie au Venezuela), qui a rapporté, en 2008, quelque 8,4 milliards de dollars, soit trois fois plus que le secteur touristique.
"Je crois que c'est une bonne chose pour le pays que viennent des citoyens américains : ils seront source de problèmes, nous en sommes conscients, mais aussi de dollars," estime sans détour Yamilé González, rencontrée dans les rues de la vieille ville de La Havane. Sur les dix personnes interrogées, neuf accueillent favorablement l'idée d'une levée de l'interdiction de voyager à Cuba par Washington. Seul Roberto García, militant du PCC à Boyeros, une commune de la province de La Havane, s'oppose à l'arrivée massive d'Américains qui, selon lui, "provoqueront toutes sortes de maux ; ils amèneront la corruption et la mafia avec eux." En mars 2009, le ministère du Tourisme cubain a annoncé que le pays avait engrangé, en 2008, quelque 2,741 milliards de dollars [2 milliards d'euros] de recettes liées au tourisme. L'île a accueilli 2,3 millions de visiteurs, un chiffre en progression de 9,3 % par rapport à 2007. En cas de levée totale des restrictions sur les voyages des citoyens américains dans l'île, le tourisme deviendrait du jour au lendemain le moteur de l'économie cubaine, estiment plusieurs observateurs sur place.
Aux États-Unis, le sénateur républicain du Wyoming Michael Enzi et son homologue du Dakota du Nord le démocrate Byron Dorgan ont présenté au Sénat une proposition de loi baptisée "Liberté de voyage à Cuba", qui vise à faire disparaître les restrictions imposées aux ressortissants de leur pays. Cette initiative, soutenue par vingt autres parlementaires (dont les influents Christopher Dodd et Richard Lugar), ambitionne d'interdire au président des Etats-Unis de réglementer les déplacements depuis et vers Cuba de citoyens américains et d'étrangers en situation régulière sur le sol américain [prérogative qu'il conserve en vertu du Trading with the Enemy Act, loi adoptée en 1917 pour limiter les échanges commerciaux avec les puissances ennemies en temps de guerre, et qui ne s'applique plus aujourd'hui qu'à Cuba]. Une proposition identique a été déposée jeudi 2 avril à la Chambre des représentants, avec pour principaux défenseurs le démocrate Bill Delahunt et le républicain Jeff Flake, soutenus par 121 de leurs homologues.
L'embargo pratiqué par les Etats-Unis contre Cuba depuis 1962 interdit aux citoyens américains de se rendre dans ce pays sous peine d'être accusé de "commerce avec l'ennemi" en vertu de la loi sur le blocus commercial et financier avec l'île. A la mi-mars, le président Barack Obama a levé [provisoirement] l'interdiction faite aux citoyens cubains-américains de rendre visite à leur famille dans l'île. Ils peuvent désormais le faire une fois par an [pour une durée illimitée et non quatorze jours tous les trois ans comme auparavant]. Mais les restrictions sur les déplacements des autres ressortissants des Etats-Unis ont été maintenues. Selon les chiffres de l'Office cubain de la statistique, le tourisme est la deuxième source de devises de Cuba, derrière l'exportation de services professionnels et techniques (autrement dit, pour l'essentiel, l'aide médicale fournie au Venezuela), qui a rapporté, en 2008, quelque 8,4 milliards de dollars, soit trois fois plus que le secteur touristique.