Madame Gu et Madame Chen sont retournées voir l'habitation qu'elles avaient dû quitter une semaine auparavant. Désormais, quelques pans de murs émergent des débris, vestiges ornés de papier peint jauni et de carrelage blanc.
Ce pourrait être un autre témoignage tragique de la destruction du vieux Pékin et de ses habitants chassés à la périphérie. Depuis les années 50, près de 80% de la vieille ville a disparu, selon les experts.
Mais le sourire des deux femmes contredit cette hypothèse.
"On reviendra lorsque les travaux seront terminés. Comme la maison était trop vieille, elle est reconstruite sans que nous n'ayons rien à payer", expliquent ces deux dames d'une cinquantaine d'années, à la gouaille toute pékinoise.
Pékin avait auparavant laissé à des investisseurs privés le soin de rénover ses quartiers anciens. Cette fois, c'est la municipalité qui débourse les fonds: un milliard de yuans (plus de 100 millions d'euros) ont été alloués en octobre 2007.
Les travaux, arrêtés avant les jeux Olympiques d'août dernier, ont repris ce printemps avec l'objectif pour 2009 de rénover l'habitat de 20.000 familles.
Le plan prévoit notamment d'encourager les habitants à déménager sur la base du volontariat et de préserver l'aspect traditionnel des constructions.
Les entrelacs des "hutongs", ces ruelles bordées de maisons basses, composent l'architecture unique du centre de Pékin. Mais les demeures à cours carrées traditionnelles ("siheyuan"), qui les jalonnent, ont néanmoins perdu leur splendeur passée.
Réquisitionnées à partir des années 50 pour accueillir souvent plus d'une dizaine de familles, ces constructions surpeuplées et souvent dépourvues de sanitaires se sont dégradées.
"Les maisons rénovées en ce moment sont toutes des +gongfang+ (maisons gérées par l'Etat)", explique Mme Tang Yuyang, professeur à l'Institut de la planification de la construction, spécialisée dans l'étude du patrimoine.
Les droits de propriété des maisons anciennes, confisquées durant la période chaotique de la Révolution culturelle (1966-1976), n'ont dans leur vaste majorité pas été rendus à leurs propriétaires originels.
"Les locataires, souvent pauvres, ne souhaitent pas investir leur propre argent dans des rénovations", souligne la chercheuse.
Cependant, certains experts s'inquiètent de l'ampleur et de la rapidité d'exécution des chantiers qui nuisent à la qualité des rénovations.
"Il n'y a pas de superviseurs sur les chantiers, les maisons sont détruites et ne sont pas reconstruites sur le modèle original", dénonce Diao Yunning, du Centre culturel de protection du Patrimoine de Pékin, une ONG.
"Ce sont souvent des matériaux neufs qui sont utilisés et les ouvriers n'ont pas de formation: s'ils viennent du Hebei (province entourant Pékin), ils construiront des maisons traditionnelles dans le style du Hebei, mais pas des siheyuan pékinois", ajoute-t-il.
Pour Tang Yuyang, "vouloir résoudre tous les problèmes en une fois en fera apparaître de nouveaux".
"Ce n'est qu'en traitant cette question dans la continuité, en réglant les choses peu à peu que l'on pourra bien protéger le patrimoine", estime-t-elle, préconisant de reloger d'abord les habitants afin d'alléger la pression de la population, avant d'entamer une rénovation progressive des bâtiments anciens.
Mais les appartements vendus par la municipalité à prix modéré au-delà du quatrième périphérique, dans la banlieue, n'ont rencontré qu'un succès très mitigé.
"Nous préférons rester en centre-ville près de notre lieu de travail et de l'école des enfants", résument Mmes Gu et Chen.
Ce pourrait être un autre témoignage tragique de la destruction du vieux Pékin et de ses habitants chassés à la périphérie. Depuis les années 50, près de 80% de la vieille ville a disparu, selon les experts.
Mais le sourire des deux femmes contredit cette hypothèse.
"On reviendra lorsque les travaux seront terminés. Comme la maison était trop vieille, elle est reconstruite sans que nous n'ayons rien à payer", expliquent ces deux dames d'une cinquantaine d'années, à la gouaille toute pékinoise.
Pékin avait auparavant laissé à des investisseurs privés le soin de rénover ses quartiers anciens. Cette fois, c'est la municipalité qui débourse les fonds: un milliard de yuans (plus de 100 millions d'euros) ont été alloués en octobre 2007.
Les travaux, arrêtés avant les jeux Olympiques d'août dernier, ont repris ce printemps avec l'objectif pour 2009 de rénover l'habitat de 20.000 familles.
Le plan prévoit notamment d'encourager les habitants à déménager sur la base du volontariat et de préserver l'aspect traditionnel des constructions.
Les entrelacs des "hutongs", ces ruelles bordées de maisons basses, composent l'architecture unique du centre de Pékin. Mais les demeures à cours carrées traditionnelles ("siheyuan"), qui les jalonnent, ont néanmoins perdu leur splendeur passée.
Réquisitionnées à partir des années 50 pour accueillir souvent plus d'une dizaine de familles, ces constructions surpeuplées et souvent dépourvues de sanitaires se sont dégradées.
"Les maisons rénovées en ce moment sont toutes des +gongfang+ (maisons gérées par l'Etat)", explique Mme Tang Yuyang, professeur à l'Institut de la planification de la construction, spécialisée dans l'étude du patrimoine.
Les droits de propriété des maisons anciennes, confisquées durant la période chaotique de la Révolution culturelle (1966-1976), n'ont dans leur vaste majorité pas été rendus à leurs propriétaires originels.
"Les locataires, souvent pauvres, ne souhaitent pas investir leur propre argent dans des rénovations", souligne la chercheuse.
Cependant, certains experts s'inquiètent de l'ampleur et de la rapidité d'exécution des chantiers qui nuisent à la qualité des rénovations.
"Il n'y a pas de superviseurs sur les chantiers, les maisons sont détruites et ne sont pas reconstruites sur le modèle original", dénonce Diao Yunning, du Centre culturel de protection du Patrimoine de Pékin, une ONG.
"Ce sont souvent des matériaux neufs qui sont utilisés et les ouvriers n'ont pas de formation: s'ils viennent du Hebei (province entourant Pékin), ils construiront des maisons traditionnelles dans le style du Hebei, mais pas des siheyuan pékinois", ajoute-t-il.
Pour Tang Yuyang, "vouloir résoudre tous les problèmes en une fois en fera apparaître de nouveaux".
"Ce n'est qu'en traitant cette question dans la continuité, en réglant les choses peu à peu que l'on pourra bien protéger le patrimoine", estime-t-elle, préconisant de reloger d'abord les habitants afin d'alléger la pression de la population, avant d'entamer une rénovation progressive des bâtiments anciens.
Mais les appartements vendus par la municipalité à prix modéré au-delà du quatrième périphérique, dans la banlieue, n'ont rencontré qu'un succès très mitigé.
"Nous préférons rester en centre-ville près de notre lieu de travail et de l'école des enfants", résument Mmes Gu et Chen.