Cyclisme sur piste: François Pervis, la perte de vitesse aux Mondiaux


Samedi 5 Mars 2016 - 13:13
AFP


C'est un "petit tremblement de terre", selon François Pervis lui-même: le Français, l'un des meilleurs sprinteurs de la planète, s'est arrêté en 16e de finale de la vitesse individuelle vendredi aux Mondiaux de Londres, un résultat jugé "anormal" à moins de cinq mois des JO de Rio.


Un petit tour et puis s'en va. Le pistard de 31 ans n'a été que l'ombre du triomphateur des championnats du monde 2015 quand il avait décroché les titres du kilomètre et du keirin, il y a douze mois à Saint-Quentin-en-Yvelines. Sur l'anneau du Lee Valley Velopark, il a été largement dominé par le Néerlandais Jeffrey Hoogland.

"C'est une déception même si, compte tenu de mon état de forme, j'étais conscient que pareille mésaventure pouvait arriver. Je savais que je n'avais pas encore récupéré des séances d'entraînement très conséquentes de cet hiver", a expliqué celui qui fut aussi champion du monde de vitesse en 2014.

Ne pas le retrouver parmi les 16 meilleurs sprinteurs de la planète est préoccupant pour un coureur qui tient absolument à voir Rio après avoir manqué les JO de Londres en 2012.

Le natif de Château-Gontier (Mayenne), l'un des cinq sprinteurs français candidats à l'une des trois places en jeu pour Rio, a-t-il de quoi douter ?

"Non, assure-t-il. Cela fait douze ans que je suis en équipe de France et les entraîneurs ont confiance en moi. Le sport de haut niveau, c'est une question de réglage. Rio, c'est dans cinq mois, c'est encore long. Je serai prêt".

"Et puis je peux encore me rattraper sur le keirin. Je suis double tenant du titre. Et, même en étant un peu moins bien, je peux réussir un résultat. Le keirin, c'est quand même mon truc", tente de se rassurer Pervis.

Reste que cet échec en vitesse ("une contre-performance, un résultat anormal", selon le DTN Vincent Jacquet) fait tâche. Au même titre que l'élimination au même stade de Quentin Lafargue.

- L'espoir Boudat, la frustration de Thomas -

"Au regard des données des athlètes à l'entame de ces Mondiaux, ces deux contre-performances ne sont pas normales", a estimé Jacquet, sourire crispé.

"Au niveau des sensations ressenties par les coureurs, on peut être inquiet mais pas concernant leur marge d'ici Rio", assure pourtant le DTN qui constate que si "la concurrence signe déjà des temps olympiques, les Français ont de la marge et ont pour stratégie d'arriver au sommet en août".

"Il va toutefois falloir analyser pourquoi la préparation hivernale n'a pas été bien digérée par certains. Il faudra sans doute davantage individualiser cette préparation", conclut Jacquet, "satisfait" de la prestation de Grégory Baugé.

Ce dernier sera le seul représentant français en quart de finale samedi. Le champion du monde sortant peut toujours reconduire son titre même s'il s'est fait peur vendredi, n'intégrant le Top 8 que via les repêchages.

Baugé n'aura pas la tâche facile. Il sera opposé à l'Australien Matthew Glaetzer, auteur du meilleur temps des qualifications sur le 200 m.

Pour trouver un Français vraiment souriant vendredi, il fallait chercher du côté de l'omnium où Thomas Boudat avait remporté le scratch en matinée, la première des six épreuves de la discipline.

Champion du monde de la spécialité, le jeune coureur (22 ans) peut toujours rêver d'un nouveau sacre. Après trois courses (scratch, poursuite et élimination), le coureur de la formation Direct Energie pointait en 3e position. De quoi encore rêver de podium voire même du titre comme en 2014 à Cali en Colombie.

Un podium qui a échappé de peu à Benjamin Thomas en fin de soirée sur la course aux points. Longtemps en tête de l'épreuve, le jeune cycliste (20 ans) de l'Armée de terre a été victime d'une chute à 15 tours de la fin et a finalement échoué au pied du podium (4e).


           

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