
Charles de Gaulle
"Proposer de Gaulle aux élèves est une négation de notre discipline. Nul ne songe à discuter l?importance historique de l?écrit de de Gaulle (...). Mais enfin, de quoi parlons-nous ? De littérature ou d?histoire?", s'indigne la pétition.
"Aucun thuriféraire du général ne songerait à comparer l?écriture des Mémoires de guerre au style et à la portée de tout autre mémorialiste si l?on veut rester dans ce genre littéraire", poursuit la pétition.
Max Gallo plaide le contraire. "Le général de Gaulle fait partie des plus grands mémorialistes de notre histoire au même titre que le cardinal de Retz ou Saint-Simon", dit-il à l'AFP. "Vouloir suspecter une intention politique derrière ce choix est indigne", poursuit l'académicien.
"Et ceux qui polémiquent à ce propos n'ont certainement jamais lu une ligne des +Mémoires+ de de Gaulle", estime l'écrivain et historien.
"Il a brossé dans son oeuvre des tableaux qui sont depuis longtemps entrés dans la littérature française", relève encore Max Gallo, soulignant la vaste culture classique du général qui goûtait Racine, Goethe, les auteurs contemporains... Et par dessus tout Chateaubriand et ses "Mémoires d'outre-tombe", seul livre qu'il emporta lors de son exil volontaire en Irlande.
Le romancier, journaliste et biographe Pierre Assouline ne dit pas autre chose. "De Gaulle est un écrivain. Et l'un des plus grands. C'est un monument. Personne n'a protesté quand Churchill a reçu le Nobel de littérature en 1953. Et pourtant il a écrit ses Mémoires avec un atelier de 50 nègres!", souligne-t-il à l'AFP. "De Gaulle avait rêvé lui-même du Nobel...".
"Cette polémique, c'est bien français. Les gens confondent littérature et fiction et pour beaucoup il n'y a d'écrivain que le romancier. C'est ce que j'appellerais la tyrannie du roman", poursuit-il.
"De Gaulle n'est pas un historien. Ses Mémoires, c'est l'oeuvre d'un grand mémorialiste et d'un écrivain. Il y a des tas de passages qui peuvent faire l'objet d'études littéraires, en établissant des liens avec Hugo, Barrès, Péguy ou les humanités grecques", note Pierre Assouline.
"De Gaulle est un auteur historien, un mémorialiste parmi d'autres. On peut donc l'étudier parmi d'autres. Et en cette année anniversaire, c'est bien vu", remarque Michel Martin-Roland, journaliste et auteur du premier roman sur le général.
Pour Franz-Olivier Giesbert, romancier et journaliste, "cette querelle est idéologique. On ne peut nier que de Gaulle ait une belle plume, une langue sublime. Rien de plus normal que de l'étudier en littérature".
Bernard Pivot, l'un des défenseurs de la littérature le plus connu des Français, estime aussi que "les Mémoires sont tout à fait dignes de figurer au bac littéraire. Je ne vois pas matière à scandale", confie-t-il à l'AFP.
"Les Mémoires relèvent évidemment de la littérature, par leur style très particulier, flamboyant, grand siècle, avec des mots recherchés. Des imitateurs ont d'ailleurs raillé ce style bien à lui...", s'amuse-t-il.
Michel Audiard, qui maniait les mots avec gourmandise, s'en moquait aussi. "Une des grandes loufoqueries littéraires à la sortie des +Mémoires de guerre+, a été de faire semblant de prendre le grand +rantanplan+ pour le nouveau sorcier du style, l'écrivain mahousse", écrivait-il en 1973 dans "Vive la France".
"Aucun thuriféraire du général ne songerait à comparer l?écriture des Mémoires de guerre au style et à la portée de tout autre mémorialiste si l?on veut rester dans ce genre littéraire", poursuit la pétition.
Max Gallo plaide le contraire. "Le général de Gaulle fait partie des plus grands mémorialistes de notre histoire au même titre que le cardinal de Retz ou Saint-Simon", dit-il à l'AFP. "Vouloir suspecter une intention politique derrière ce choix est indigne", poursuit l'académicien.
"Et ceux qui polémiquent à ce propos n'ont certainement jamais lu une ligne des +Mémoires+ de de Gaulle", estime l'écrivain et historien.
"Il a brossé dans son oeuvre des tableaux qui sont depuis longtemps entrés dans la littérature française", relève encore Max Gallo, soulignant la vaste culture classique du général qui goûtait Racine, Goethe, les auteurs contemporains... Et par dessus tout Chateaubriand et ses "Mémoires d'outre-tombe", seul livre qu'il emporta lors de son exil volontaire en Irlande.
Le romancier, journaliste et biographe Pierre Assouline ne dit pas autre chose. "De Gaulle est un écrivain. Et l'un des plus grands. C'est un monument. Personne n'a protesté quand Churchill a reçu le Nobel de littérature en 1953. Et pourtant il a écrit ses Mémoires avec un atelier de 50 nègres!", souligne-t-il à l'AFP. "De Gaulle avait rêvé lui-même du Nobel...".
"Cette polémique, c'est bien français. Les gens confondent littérature et fiction et pour beaucoup il n'y a d'écrivain que le romancier. C'est ce que j'appellerais la tyrannie du roman", poursuit-il.
"De Gaulle n'est pas un historien. Ses Mémoires, c'est l'oeuvre d'un grand mémorialiste et d'un écrivain. Il y a des tas de passages qui peuvent faire l'objet d'études littéraires, en établissant des liens avec Hugo, Barrès, Péguy ou les humanités grecques", note Pierre Assouline.
"De Gaulle est un auteur historien, un mémorialiste parmi d'autres. On peut donc l'étudier parmi d'autres. Et en cette année anniversaire, c'est bien vu", remarque Michel Martin-Roland, journaliste et auteur du premier roman sur le général.
Pour Franz-Olivier Giesbert, romancier et journaliste, "cette querelle est idéologique. On ne peut nier que de Gaulle ait une belle plume, une langue sublime. Rien de plus normal que de l'étudier en littérature".
Bernard Pivot, l'un des défenseurs de la littérature le plus connu des Français, estime aussi que "les Mémoires sont tout à fait dignes de figurer au bac littéraire. Je ne vois pas matière à scandale", confie-t-il à l'AFP.
"Les Mémoires relèvent évidemment de la littérature, par leur style très particulier, flamboyant, grand siècle, avec des mots recherchés. Des imitateurs ont d'ailleurs raillé ce style bien à lui...", s'amuse-t-il.
Michel Audiard, qui maniait les mots avec gourmandise, s'en moquait aussi. "Une des grandes loufoqueries littéraires à la sortie des +Mémoires de guerre+, a été de faire semblant de prendre le grand +rantanplan+ pour le nouveau sorcier du style, l'écrivain mahousse", écrivait-il en 1973 dans "Vive la France".