Des aides à l'éducation pour aider les familles marocaines défavorisées


Dimanche 1 Mars 2009 - 13:26
magharebia.com/Sarah Touahri


La délinquance est un réel problème au Maroc ; près de 200 000 élèves - pour la plupart issus de familles défavorisées - quittent l'école avant la fin du cycle primaire. Alors que le Maroc espère pouvoir scolariser 95 pour cent des enfants âgés de 6 à 11 ans d'ici 2012, le ministère de l'Education a décidé d'apporter un soutien financier aux parents.


Des aides à l'éducation pour aider les familles marocaines défavorisées
Le budget 2009 du Maroc a ainsi prévu des aides directes aux familles déshéritées. Après le lancement d'un programme pilote dans les villages les plus pauvres du pays, quelque 38 000 familles ayant des enfants en école primaire ont commencé à recevoir entre 60 et 100 dirhams de soutien financier mensuel et par enfant.
La première phase de ce programme s'est achevée samedi 14 février, et la seconde devrait démarrer en avril.
Pendant deux ans, les familles retenues par le ministère de l'Education recevront tous les deux mois un chèque dont le montant variera en fonction du nombre d'enfants présents dans le foyer. Baptisé "Tayssir", ce programme dispose d'un budget de 50 millions de dirhams. La phase pilote couvrira 139 villages dans cinq régions. Il sera destiné aux communautés ayant un taux de pauvreté supérieur à 30 pour cent et/ou présentant des taux d'abandon scolaire de plus de 8 pour cent.

"D'autres familles seront ajoutées à la liste des bénéficiaires, pour porter leur nombre total à 46 600 foyers", a déclaré Habib Kinani, le directeur de ce programme.
Si le programme pilote donne des résultats satisfaisants, explique le sociologue Jamil Boughaba, il aura un effet positif sur le taux d'inscription scolaire dans les zones rurales.
"Il devrait être possible de limiter le nombre d'enfants en abandon scolaire", souligne-t-il. "Les familles se rendront compte que leurs enfants sont une source de revenu et cela permettra de réduire le travail des enfants."
Ce programme vient juste d'être lancé, mais il fait déjà l'objet de critiques.‎
La présidente de la commission des affaires sociales du parlement, Bassima Hakkaoui, affirme en effet qu'il ne fera rien pour changer la vie des familles concernées, parce que les montants alloués sont trop modestes.
"Le gouvernement devra nous prouver, par des méthodes scientifiques, si l'expérience a été un succès, mais je reste sceptique quant à son efficacité", a-t-elle expliqué à Magharebia.
M. Kinani lui a rétorqué que le montant moyen de l'aide est de 250 dirhams tous les deux mois -- un montant équivalent à un tiers du revenu de ces familles, qui ne gagnent pas plus de 10 dirhams par jour.
"Il faut relativiser les choses", a-t-il affirmé.
Jamila Baghnou, mère de trois enfants habitant à Azilal, fait partie de ceux qui bénéficieront de ce programme. Elle explique qu'elle aurait certes souhaité recevoir une aide plus importante, mais estime que ce soutien lui permettra de résoudre un certain nombre de problèmes.
"Deux cents dirhams par mois m'aideront à acheter beaucoup de choses à mes enfants. Mon mari est travailleur saisonnier. Il ne gagne pas plus de 600 dirhams par mois", explique-t-elle.
Tayssir est l'un des nombreux programmes destinés à aider les familles déshéritées.
Selon le ministère des Affaires Economiques et Générales, un million de cartables ont été distribués en début d'année scolaire. De plus, la Caisse de Compensation continue de subventionner les produits de base en dépit de la crise économique mondiale.


           

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