Lorsqu'un médicament est enveloppé dans une capsule polymère biodégradable, il agit de manière plus efficace. La substance médicamenteuse est libérée de son emballage non pas d'un coup, mais progressivement, ce qui lui permet d'être active plus longtemps. Mais les conditions de création de ce vecteur polymérique doivent être déterminées individuellement, pour chaque cas concret. Des chercheurs russes (*) ont élaboré une méthode permettant d'inclure dans la matrice polymère biodégradable des préparations toxiques permettant de lutter contre les tumeurs cancéreuses.
Les biopolymères (bioplastiques) sont considérés depuis longtemps comme des matériaux très prometteurs pour leurs applications médicales. Leurs propriétés et leur résistance leur permettent non seulement de faire jeu égal avec le plastique traditionnel, mais d'avoir en plus la capacité de se désintégrer seuls lorsqu'ils se trouvent dans l'organisme. Les médecins utilisent souvent, comme polymères, les polylactides, qui sont des produits de la polymérisation (condensation) de l'acide lactique.
A partir des matériaux polymères on réalise, sur la base des polylactides, des fils chirurgicaux résorbables, des fixateurs pour les os servant au traitement des fractures, et désormais des emballages-transporteurs pour différentes préparations thérapeutiques. Et notamment pour celles destinées à lutter contre le cancer.
Les cytostatiques, quant à eux, sont des moyens médicamenteux qui freinent le développement et la multiplication des cellules de l'organisme, et en particulier celles régénérées à partir de cellules cancéreuses. Ces cytostatiques peuvent être emballés dans une matrice polylactide, et cela peut être considéré comme une méthode prometteuse de traitement des cancers.
Il existe différentes sortes de cytostatiques. L'un d'entre eux, la viscumine, est contenu dans le gui (Vicum album L.). A l'état naturel, la viscumine est très toxique et a une influence négative, en particulier, sur les tissus sains. Il est donc très important qu'elle soit acheminée directement jusqu'à la tumeur sans "s'intéresser" aux autres cellules, et qu'une fois arrivée sur place, elle puisse travailler longtemps et efficacement.
C'est là qu'interviennent les vecteurs polymères. Le recours à la viscumine encapsulée dans un polymère peut être extrêmement efficace, car la préparation est progressivement libérée de l'enveloppe, et la durée de son action sur les cellules cancéreuses s'en trouve augmentée.
Les technologies mises en oeuvre traditionnellement pour fabriquer de telles capsules supposent soit d'utiliser des solvants organiques, dont les résidus sont difficiles à séparer du produit préparé, soit de recourir à des températures de l'ordre d'une centaine de degrés Celsius. Ces deux procédés ont des effets collatéraux: ils peuvent diminuer l'activité des préparations médicamenteuses et modifier les propriétés de la capsule polymère.
Voilà quelques années, on a commencé à réaliser l'encapsulage de médicaments dans une atmosphère de gaz carbonique liquéfié, à une température proche de la normale, et à une pression modérée. Quand la pression est portée à un niveau inférieur à la valeur critique (7,4 Mpa), le dioxyde de carbone repasse à l'état gazeux et s'échappe facilement du polymère, pratiquement sans laisser de résidus. Toutefois, les paramètres de l'encapsulage doivent être choisis individuellement pour chaque paire concrète polymère/substance bioactive.
Une équipe de chercheurs en biologie conduite par le professeur Igor Agapov est parvenue à emballer le cytostatique naturel qu'est la viscumine dans des microparticules biodégradables tout en préservant son activité. Dans un premier temps, on a mélangé de la viscumine lyophilisée avec de la poudre de polylactide. Ce mélange a été placé dans une chambre de haute pression, et on y a introduit à 50° du gaz carbonique, à un moment où la pression n'avait pas encore atteint 10 Mpa. Puis le contenu de la chambre a été remélangé dans un agitateur magnétique pendant une heure.
Les chercheurs ont annoncé, au final, avoir réussi à emballer plus de 95 % de la préparation. La viscumine est libérée progressivement de la matrice, tout en conservant ses propriétés cytotoxiques et immunochimiques, nécessaires pour lutter contre les tumeurs malignes. Les chercheurs estiment que cette méthode pourra être utilisée ultérieurement pour obtenir d'autres préparations médicamenteuses ayant une action prolongée.
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(*) Il s'agit de scientifiques travaillant à la faculté de biologie de l'Université d'Etat de Moscou Lomonossov, au Centre de transplantologie et d'organes artificiels Choumakov, ainsi qu'à l'Institut des problèmes des technologies laser et informatiques de l'Académie des sciences russe.
Les biopolymères (bioplastiques) sont considérés depuis longtemps comme des matériaux très prometteurs pour leurs applications médicales. Leurs propriétés et leur résistance leur permettent non seulement de faire jeu égal avec le plastique traditionnel, mais d'avoir en plus la capacité de se désintégrer seuls lorsqu'ils se trouvent dans l'organisme. Les médecins utilisent souvent, comme polymères, les polylactides, qui sont des produits de la polymérisation (condensation) de l'acide lactique.
A partir des matériaux polymères on réalise, sur la base des polylactides, des fils chirurgicaux résorbables, des fixateurs pour les os servant au traitement des fractures, et désormais des emballages-transporteurs pour différentes préparations thérapeutiques. Et notamment pour celles destinées à lutter contre le cancer.
Les cytostatiques, quant à eux, sont des moyens médicamenteux qui freinent le développement et la multiplication des cellules de l'organisme, et en particulier celles régénérées à partir de cellules cancéreuses. Ces cytostatiques peuvent être emballés dans une matrice polylactide, et cela peut être considéré comme une méthode prometteuse de traitement des cancers.
Il existe différentes sortes de cytostatiques. L'un d'entre eux, la viscumine, est contenu dans le gui (Vicum album L.). A l'état naturel, la viscumine est très toxique et a une influence négative, en particulier, sur les tissus sains. Il est donc très important qu'elle soit acheminée directement jusqu'à la tumeur sans "s'intéresser" aux autres cellules, et qu'une fois arrivée sur place, elle puisse travailler longtemps et efficacement.
C'est là qu'interviennent les vecteurs polymères. Le recours à la viscumine encapsulée dans un polymère peut être extrêmement efficace, car la préparation est progressivement libérée de l'enveloppe, et la durée de son action sur les cellules cancéreuses s'en trouve augmentée.
Les technologies mises en oeuvre traditionnellement pour fabriquer de telles capsules supposent soit d'utiliser des solvants organiques, dont les résidus sont difficiles à séparer du produit préparé, soit de recourir à des températures de l'ordre d'une centaine de degrés Celsius. Ces deux procédés ont des effets collatéraux: ils peuvent diminuer l'activité des préparations médicamenteuses et modifier les propriétés de la capsule polymère.
Voilà quelques années, on a commencé à réaliser l'encapsulage de médicaments dans une atmosphère de gaz carbonique liquéfié, à une température proche de la normale, et à une pression modérée. Quand la pression est portée à un niveau inférieur à la valeur critique (7,4 Mpa), le dioxyde de carbone repasse à l'état gazeux et s'échappe facilement du polymère, pratiquement sans laisser de résidus. Toutefois, les paramètres de l'encapsulage doivent être choisis individuellement pour chaque paire concrète polymère/substance bioactive.
Une équipe de chercheurs en biologie conduite par le professeur Igor Agapov est parvenue à emballer le cytostatique naturel qu'est la viscumine dans des microparticules biodégradables tout en préservant son activité. Dans un premier temps, on a mélangé de la viscumine lyophilisée avec de la poudre de polylactide. Ce mélange a été placé dans une chambre de haute pression, et on y a introduit à 50° du gaz carbonique, à un moment où la pression n'avait pas encore atteint 10 Mpa. Puis le contenu de la chambre a été remélangé dans un agitateur magnétique pendant une heure.
Les chercheurs ont annoncé, au final, avoir réussi à emballer plus de 95 % de la préparation. La viscumine est libérée progressivement de la matrice, tout en conservant ses propriétés cytotoxiques et immunochimiques, nécessaires pour lutter contre les tumeurs malignes. Les chercheurs estiment que cette méthode pourra être utilisée ultérieurement pour obtenir d'autres préparations médicamenteuses ayant une action prolongée.
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(*) Il s'agit de scientifiques travaillant à la faculté de biologie de l'Université d'Etat de Moscou Lomonossov, au Centre de transplantologie et d'organes artificiels Choumakov, ainsi qu'à l'Institut des problèmes des technologies laser et informatiques de l'Académie des sciences russe.