Des destins frappés par le désespoir au festival du film de Saint-Sébastien


Dimanche 21 Septembre 2008 - 11:41
AFP


Saint-Sébastien - - Le désespoir sous-tend les deux films présentés samedi à Saint-Sébastien, "Fear me not" du Danois Kristian Levring, qui dépeint la descente aux enfers d'un père de famille, et "Frozen River" de l'Américaine Courtney Hunt, sur une mère écorchée par la vie.


Des destins frappés par le désespoir au festival du film de Saint-Sébastien
Avec "Fear me not", le cinéma nordique a fait son entrée dans la grande station balnéaire basque.

Projeté en compétition officielle, le quatrième long-métrage de l'un des promoteurs du Dogme 95, mouvement plaidant pour un retour à la sobriété du cinéma, en refusant par exemple les effets spéciaux, est parfois terrifiant.

Michael est un père de famille qui vient de prendre un congé sabbatique, quand son beau-fère lui parle de l'un de ses prochains tests de médicaments, des anti-dépresseurs.

Michael décide de participer à ce test, et quand les médecins prennent la décision d'interrompre l'expérience à cause d'effets secondaires indésirables après avoir décelé un montée de violence chez les participants, Michael choisit de continuer en cachette.

Persuadé que ses changements de comportement sont dus aux médicaments, le père de famille décide que l'existence qu'il a menée jusqu'à présent ne lui convient plus et commence à rendre la vie de sa famille impossible, dans le but selon lui de reprendre le contrôle.

Tourné dans des paysages magnifiques, avec de bons acteurs, le climat du film est très froid et les scènes parfois violentes.

Deuxième film présenté samedi et deuxième vie déchirée. Dans "Frozen river", premier long métrage de Courtney Hunt, déjà primé au festival de Sundance cette année, Ray Eddy est sur le point d'accomplir son rêve: acheter une maison pour sa famille, lorsque son mari, joueur, plaque soudainement femme et enfants en emportant l'argent.

Désespérée et ne parvenant pas à joindre les deux bouts, la mère de famille accepte la proposition folle d'une Mohawk (tribu indienne d'Amérique, ndlr): faire passer la frontière entre le Québec et les Etats-Unis à des immigrants clandestins, en traversant un fleuve gelé.

Des liens d'amitié se créent entre les deux femmes, qui connaissent des problème économiques et familiaux semblables et qui devront traverser ensemble plusieurs épreuves.

Les sentiments de joie et de gaîté sont pour l'instant aux abonnés absents de la compétition officielle à Saint-Sébastien. Vendredi déjà, les festivaliers avaient découvert un film dur et frappant, racontant une relation oppressante entre deux enfants, dans "Two-legged horse" de l'Iranienne Samira Makhmalbaf, film qui a été relativement bien accueilli par la critique.

Au total, le jury présidé par l'Américain Jonathan Demme devra départager 15 films en compétition officielle jusqu'au 27 septembre, dont "Bi mong/Dream", du réalisateur coréen Kim Ki-duk, "Genova" du Britannique Michael Winterbottom, ou le dernier film du Japonais Hirokazu Kore-Eda "Aruitemo, Aruitemo/Still Walking".

Côté français, on découvrira "La belle personne", une adaptation contemporaine de "La princesse de Clèves", du Français Christophe Honoré, et "Louise-Michel" des Français Benoît Delépine et Gustave Kervern, avec Benoît Poelvoorde, Albert Dupontel et Mathieu Kassovitz.

L'an dernier, le jury présidé par l'écrivain américain Paul Auster avait décerné le Coquillage d'Or ("Concha de Oro") au réalisateur hong-kongais Wayne Wang pour son intimiste "A thousand years of good prayers".


           

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