Deux employés de l'ONU, un Français et un Britannique, tués en Somalie


Lundi 7 Avril 2014 - 16:50
AFP


Mogadiscio - Deux employés de l'ONU, un Français et un Britannique, ont été tués lundi par balles dans l'aéroport de Galkayo, dans le centre de la Somalie, selon des sources officielles britannique et somalienne.


"Les deux victimes sont française et britannique", a déclaré à la presse le directeur de la lutte antipiraterie de la région autoproclamée autonome du Puntland, Abdirisak Mohamed Dirir. Un porte-parole du Foreign Office a confirmé à l'AFP que l'une des deux victimes était britannique. Une source proche du dossier somalien a confirmé la nationalité française de la seconde.

Le représentant de l'ONU en Somalie, Nicholas Kay, a confirmé dans un communiqué la mort de "deux consultants travaillant pour le Bureau de l'ONU contre la drogue et le crime (UNODC)" abattus "par des hommes armés" à l'aéroport de Galkayo.

"On m'a dit qu'un soldat les avait tués, mais je ne connais pas les détails et si il (le tireur) avait été arrêté ou non", a de son côté poursuivi Abdirasak Mohamed Dirir.

Une source sécuritaire somalienne à l'aéroport de Galkayo ayant requis l'anonymat a indiqué à l'AFP que le tireur était vêtu d'un uniforme de la police et semblait "mentalement déséquilibré", ajoutant qu'il avait été arrêté.

Selon une source au sein de l'UNODC, les détails de l'attaque, qui n'a pas été revendiquée, n'était pas connus dans l'immédiat. Les deux victimes devaient séjourner deux jours sur place pour notamment rencontrer les autorités locales sur la question des transferts d'argent et le système bancaire, selon M. Dirir.

Les islamistes somaliens shebab se sont félicités de ces assassinats, ajoutant toutefois ne pas en être à l'origine.

"Le meurtre de deux responsables de l'ONU à Galkayo est l'oeuvre sainte d'un patriote", a expliqué à l'AFP un porte-parole des shebab, Ali Maxa Raage, assurant que les deux victimes étaient "venues espionner" et que leur "assassinat était bienvenu".

"Ce n'est pas une de nos opérations, mais nous soutenons quiconque désire tuer des membres des Nations unies", a-t-il ajouté, précisant "encourager tous les Somaliens à agir de leur propre chef".

Située à 575 km au nord de la capitale Mogadiscio, la ville de Galkayo est à cheval sur la frontière entre les régions auto-proclamées autonomes du Puntland et de Galmudug, hors des traditionnelles zones d'influence des insurgés islamistes shebab.

La région échappe néanmoins au contrôle du gouvernement central de Mogadiscio et est l'un des fiefs des chefs des réseaux de pirates somaliens qui écument l'océan Indien. Plusieurs étrangers, employés d'organisations humanitaires internationales, y ont été kidnappés ces dernières années.

L'UNODC soutient un projet de lutte antipiraterie dans plusieurs pays riverains de l'océan Indien.

La Somalie est sans gouvernement effectif et en état de guerre civile depuis 20 ans. La situation a permis l'éclosion de nombreuses milices, d'insurgés islamistes et de groupes de pirates qui règnent sur de plus ou moins grandes portions du territoire.

Après avoir contrôlé une grande partie du centre et du sud de la Somalie, les shebab ont été chassés de Mogadiscio en août 2011 et essuient depuis lors une série ininterrompue de défaites militaires face à une force de l'Union africaine (Amisom). Les islamistes mènent depuis lors une sanglante campagne d'attentats visant en priorité l'Amisom, mais aussi l'ONU et les rares étrangers présents dans le pays.


           

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