Double attentat-suicide dans le métro de Moscou: au moins 37 morts


Lundi 29 Mars 2010 - 14:36
AP


Moscou - Le métro de Moscou a été une nouvelle fois pris pour cible par des terroristes, lundi matin en pleine heure de pointe. Deux attentats suicide commis à moins d'une heure d'intervalle ont fait au moins 37 morts et une centaine de blessés, selon les autorités, qui parlent de femmes kamikazes et privilégient la piste de rebelles du Caucase.


Double attentat-suicide dans le métro de Moscou: au moins 37 morts
La première explosion s'est produite peu avant 8h locales (4H GM, 6h à Paris) dans la station Loubianka, située sous le bâtiment abritant les principaux bureaux du Service fédéral de sécurité (FSB, ex-KGB), dans le centre de la capitale russe. Elle a été suivie environ trois quarts d'heure plus tard par une deuxième déflagration, dans la station Park Koultoury.

D'après le ministre des Situations d'urgence Sergue_ Choigou, le bilan total s'élevait en début d'après-midi à 37 morts et 102 blessés. Il n'a pas précisé le nombre des victimes dans chacune des stations frappées mais une porte-parole du ministère, Svetlana Choumikova, faisant état plus tô t d'au moins 23 morts dans la station Loubianka et 12 à Park Koultoury.

Selon le maire de Moscou, Iouri Loujkov, qui a dit tenir ses informations du FSB, ces attentats sont l'oeuvre de ô ô deux femmes kamikazes''.

Lors d'une réunion avec le président Dimitri Medvedev, le patron du FSB, Alexandre Bortnikov, a pointé du doigt sans autres précisions une piste terroriste caucasienne, sur la base d'un examen des restes des corps des kamikazes. La région du Caucase comprend notamment la Tchétchénie, où des accrochages réguliers persistent entre les séparatistes et les forces pro-russes, après les guerres de 1994-96 et 1999-2009.

ô ô Nous poursuivrons la lutte contre le terrorisme sans faillir et jusqu'au bout'', a lancé le président Medvedev lundi. Le Premier ministre Vladimir Poutine, qui s'est illustré par son intransigeance, voire son mépris des droits de l'Homme, face aux séparatistes tchétchènes quand il était président de 2000 à 2008, a juré lundi que ô ô les terroristes seront détruits''.

De nombreux dirigeants dans le monde, dont le président américain Barack Obama et son homologue français Nicolas Sarkozy, ont condamné les attentats et assuré la Russie de leur solidarité. La sécurité a été renforcée dans le métro et les autres transports publics de New York.

Les explosions ont quasiment paralysé le trafic dans Moscou alors que les véhicules des services d'urgence se rendaient vers les lieux des attentats.

A la station Park Koultoury, près du parc Gorki, l'auteure de l'attentat a déclenché sa ceinture d'explosifs à l'ouverture des portes d'une rame, a expliqué Vladimir Markine, porte-parole des services d'investigation, ajoutant que la femme n'avait pas été identifiée.

ô ô J'ai entendu une détonation, tourné ma tête: il y avait de la fumée partout. Des gens couraient vers les sorties en hurlant'', a confié Alexandre Vakoulov, qui se trouvait à bord d'une rame sur le quai opposé.

A Loubianka, une vendeuse de journaux devant la station, Loudmila Famokatova, a expliqué que l'attentat n'avait apparemment provoqué aucun mouvement de panique mais que nombre d'usagers étaient sortis désorientés. ô ô Un homme pleurait'' et a dit ô ô grâce à Dieu, j'ai survécu'', a-t-elle raconté.

Le dernier attentat confirmé à Moscou date du 31 août 2004. Une kamikaze avait fait sauter sa charge explosive près de la station de métro Rijska_a, faisant au moins dix morts. L'attentat avait été revendiqué par un groupe islamiste soutenant les rebelles tchétchènes.

La police russe a tué récemment plusieurs chefs des militants islamistes dans le Nord-Caucase, dont un la semaine dernière dans la république de Kabardino-Balkarie. Ces opérations ont suscité la crainte d'actes de représailles.

En février, le dirigeant rebelle tchétchène Dokou Oumarov avait déclaré dans un entretien à un site web lié aux rebelles que ô ô la zone des opérations militaires serait étendue au territoire de la Russie (...) La guerre arrive dans leurs villes'', avait-il lancé. Il avait revendiqué l'attentat de novembre dernier contre le train Nevski-Express assurant la liaison Moscou/Saint-Pétersbourg, qui a fait 26 morts.

Elément clef des déplacements dans une capitale atteinte d'engorgement du trafic, le métro de Moscou transporte quelque sept millions de passagers en moyenne lors des jours ouvrables.


           

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