Douze poètes en lice pour la première coupe d'Europe de Slam


Jeudi 16 Décembre 2010 - 15:48
AFP


Reims - Allitérations et jeux de mots ont fusé mercredi soir sur la scène de la médiathèque "Cathédrale" à Reims, alors que les meilleurs slameurs européens rivalisaient verbalement pour la première coupe d'Europe de Slam organisée dans le cadre du festival "Reims scènes d'Europe".


Douze poètes en lice pour la première coupe d'Europe de Slam
Initiée par le collectif rémois "Slam tribu", la compétition répartie en deux soirées (demi-finales et finale), couronnera le meilleur poète-slameur parmi douze candidats venus de différents pays, du nord au sud de l'Europe.

"Faites un tonnerre d'applaudissements pour accueillir notre prochain slameur" hurle l'un des animateurs à la centaine de spectateurs saluant la montée sur scène de "Maras" le premier compétiteur représentant la France.

Selon les règles du Slam, le jeune homme a trois minutes pour délivrer a capella et sans accessoire un poème de sa composition.

"Dans le Slam, les sonorités et le jeu déclamatoire comptent autant, voire plus, que le fond, ainsi on dépasse facilement la barrière de la langue", explique Sébastien Gavignet, alias "Selecta Seb", un des fondateurs de "Slam tribu".

"Buzzz, the bumblebee blumbed, loving her life, she hums as she flies..." scande à son tour, à grand renfort de rythmes syncopés, le Britannique Harry Baker qui conte autant avec les mains qu'avec la voix l'histoire d'un bourdon opiniâtre et philosophe.

Tous les textes des compétiteurs ont été traduits dans un livret remis au public à l'entrée de la salle, mais la plupart des spectateurs choisissent de regarder la scène et goûter au spectacle plutôt que de lire la traduction du texte déclamé.

Après chaque prestation, les jurés notent la performance sur des ardoises qu'ils brandissent à l'ordre tonitruant du public rompu aux règles de la scène Slam.

"Je juge moins le texte en lui-même que sa musicalité et les sentiments qu'il m'inspire" indique Catel Tomo un des jurés, lui-même slameur.

"Il faut que je rentre en communion avec le poète et la langue utilisée n'est pas importante", poursuit-il.

Invité d'honneur de la compétition, Marc Smith qui inventa les règles du Slam lors de tournois de poésie au "Green Mill Tavern" à Chicago dans les années 80, ne cachait pas une certaine fierté à "voir se succéder sur scène depuis 25 ans ces générations de jeunes poètes".

"Cela entretient ma jeunesse" souligne malicieusement l'homme grisonnant.

A l'issue de la soirée des demi-finales, six poètes étaient encore en lice. Ils devaient revenir sur scène jeudi soir pour la finale et la désignation du premier champion d'Europe de l'histoire du Slam.

L'ensemble de la compétition sera diffusée à partir du 23 décembre sur le site internet "arte.tv" où les internautes seront invités, eux aussi, à choisir le meilleur slameur.


           

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