Le chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi, très populaire homme fort de l'Egypte, ne fait pas mystère de ses intentions depuis qu'il a destitué le président élu Mohamed Morsi le 3 juillet et que le gouvernement mis en place réprime dans le sang toute manifestation d'opposants, islamistes essentiellement.
Et toute ambiguïté a été levée il y a dix jours quand l'état-major de l'armée lui a donné mandat de postuler à la magistrature suprême. Mais il reste au maréchal à prendre sa retraite de militaire et démissionner de son poste de vice-Premier ministre et ministre de la Défense pour pouvoir officiellement faire acte de candidature.
"Oui, la question a été tranchée", annonce donc le maréchal si l'on en croit le quotidien koweïtien Al-Seyassah jeudi. "Je n'ai pas d'autre choix que de répondre à l'appel du peuple égyptien", aurait-il dit dans une interview, provoquant aussitôt un petit tollé dans les médias égyptiens. Unaniment, privés ou publics, ils chantent chaque jour ses louanges et le supplient de devenir le nouveau "raïs", et se sont sentis frustrés de n'avoir pas eu la primeur de l'annonce.
L'armée a publié un communiqué sans jamais démentir une future candidature. Les propos prêtés par Al-Seyassah au maréchal Sissi "relèvent de l'interprétation journalistique et pas de citations directes", affirme le porte-parole de l'armée, le colonel Ahmed Aly, ajoutant: "La décision de se présenter ou non à la présidentielle est une décision personnelle que le maréchal Sissi prendra devant le peuple égyptien et personne d'autre".
Annonce prématurée
"Si c'est vrai, c'est vraiment critiquable", s'était ainsi exclamé dans la nuit Khairi Ramadan, l'hôte d'un populaire talk-show de la télévision privée CBC, lorsque la rumeur de l'interview koweïtienne a commencé à se répandre. "Si vous vous êtes décidé, Maréchal, pourquoi ne pas l'avoir annoncé à nous directement ?", s'émouvait Ramadan.
Depuis l'éviction de M. Morsi, seul président jamais élu démocratiquement en Egypte, Sissi est qualifié de "héros national" par les médias et son visage sévère au regard souvent masqué par des lunettes fumées orne toutes les rues, échoppes et administrations du Caire. La grande majorité de la population, qui se dit excédée par trois années de "chaos" depuis la révolte populaire qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir début 2011, le presse de se présenter à la présidentielle.
Sa victoire ne fait pas de doute car même les candidats potentiels les plus cités ont annoncé qu'ils ne se présenteraient pas si le maréchal brigue la présidence.
L'annonce de jeudi, prématurée ou "mal interprétée", à un média étranger ne devrait toutefois pas affecter sa popularité dans la rue qui le compare volontiers à son premier militaire putschiste, fondateur de l'Egypte moderne et champion du panarabisme et des Non-Alignés, Gamal Abdel Nasser.
Car, certes M. Sissi a destitué un président élu mais il avait aussitôt invoqué l'"appel" des millions de manifestants réclamant fin juin dans la rue le départ de M. Morsi l'accusant d'accaparer les pouvoirs au profit de sa confrérie des Frères musulmans et de vouloir islamiser à marche forcée la société égyptienne.
Selon Amnesty international, plus de 1.400 personnes ont été tuées depuis, la quasi-totalité des manifestants pro-Morsi et plusieurs milliers de Frères musulmans ont été arrêtés. La confrérie avait remporté toutes les élections depuis 2011. Mais aujourd'hui, presque tous ses dirigeants sont derrière les barreaux et, à l'instar de M. Morsi, jugés dans divers procès pour lesquels ils encourent la peine de mort.
Nommé commandant-en-chef de l'armée et ministre de la Défense par M. Morsi en 2012, le général Sissi fait maréchal il y a dix jours par le président par intérim qu'il a lui-même nommé le 3 juillet, est également devenu vice-Premier ministre après la destitution du président islamiste. Depuis, lui et sa populaire armée dirigent de facto le gouvernement à qui M. Sissi avait donné pour feuille de route d'organiser des élections présidentielle et législatives dans le premier semestre de 2014.
La présidentielle doit avoir lieu d'ici au 18 avril.
Et toute ambiguïté a été levée il y a dix jours quand l'état-major de l'armée lui a donné mandat de postuler à la magistrature suprême. Mais il reste au maréchal à prendre sa retraite de militaire et démissionner de son poste de vice-Premier ministre et ministre de la Défense pour pouvoir officiellement faire acte de candidature.
"Oui, la question a été tranchée", annonce donc le maréchal si l'on en croit le quotidien koweïtien Al-Seyassah jeudi. "Je n'ai pas d'autre choix que de répondre à l'appel du peuple égyptien", aurait-il dit dans une interview, provoquant aussitôt un petit tollé dans les médias égyptiens. Unaniment, privés ou publics, ils chantent chaque jour ses louanges et le supplient de devenir le nouveau "raïs", et se sont sentis frustrés de n'avoir pas eu la primeur de l'annonce.
L'armée a publié un communiqué sans jamais démentir une future candidature. Les propos prêtés par Al-Seyassah au maréchal Sissi "relèvent de l'interprétation journalistique et pas de citations directes", affirme le porte-parole de l'armée, le colonel Ahmed Aly, ajoutant: "La décision de se présenter ou non à la présidentielle est une décision personnelle que le maréchal Sissi prendra devant le peuple égyptien et personne d'autre".
Annonce prématurée
"Si c'est vrai, c'est vraiment critiquable", s'était ainsi exclamé dans la nuit Khairi Ramadan, l'hôte d'un populaire talk-show de la télévision privée CBC, lorsque la rumeur de l'interview koweïtienne a commencé à se répandre. "Si vous vous êtes décidé, Maréchal, pourquoi ne pas l'avoir annoncé à nous directement ?", s'émouvait Ramadan.
Depuis l'éviction de M. Morsi, seul président jamais élu démocratiquement en Egypte, Sissi est qualifié de "héros national" par les médias et son visage sévère au regard souvent masqué par des lunettes fumées orne toutes les rues, échoppes et administrations du Caire. La grande majorité de la population, qui se dit excédée par trois années de "chaos" depuis la révolte populaire qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir début 2011, le presse de se présenter à la présidentielle.
Sa victoire ne fait pas de doute car même les candidats potentiels les plus cités ont annoncé qu'ils ne se présenteraient pas si le maréchal brigue la présidence.
L'annonce de jeudi, prématurée ou "mal interprétée", à un média étranger ne devrait toutefois pas affecter sa popularité dans la rue qui le compare volontiers à son premier militaire putschiste, fondateur de l'Egypte moderne et champion du panarabisme et des Non-Alignés, Gamal Abdel Nasser.
Car, certes M. Sissi a destitué un président élu mais il avait aussitôt invoqué l'"appel" des millions de manifestants réclamant fin juin dans la rue le départ de M. Morsi l'accusant d'accaparer les pouvoirs au profit de sa confrérie des Frères musulmans et de vouloir islamiser à marche forcée la société égyptienne.
Selon Amnesty international, plus de 1.400 personnes ont été tuées depuis, la quasi-totalité des manifestants pro-Morsi et plusieurs milliers de Frères musulmans ont été arrêtés. La confrérie avait remporté toutes les élections depuis 2011. Mais aujourd'hui, presque tous ses dirigeants sont derrière les barreaux et, à l'instar de M. Morsi, jugés dans divers procès pour lesquels ils encourent la peine de mort.
Nommé commandant-en-chef de l'armée et ministre de la Défense par M. Morsi en 2012, le général Sissi fait maréchal il y a dix jours par le président par intérim qu'il a lui-même nommé le 3 juillet, est également devenu vice-Premier ministre après la destitution du président islamiste. Depuis, lui et sa populaire armée dirigent de facto le gouvernement à qui M. Sissi avait donné pour feuille de route d'organiser des élections présidentielle et législatives dans le premier semestre de 2014.
La présidentielle doit avoir lieu d'ici au 18 avril.