Les attentats visant les forces de l'ordre se sont multipliés depuis que l'armée a destitué le 3 juillet l'islamiste Mohamed Morsi, seul président jamais élu démocratiquement en Egypte, et réprime dans le sang toute manifestation de ses partisans.
Peu après l'aube vendredi, un homme a attendu que les policiers lèvent un barrage qui fermait l'accès de la rue menant au siège de la Direction de la police, dans le centre-ville, pour précipiter sa voiture bourrée d'explosifs contre la lourde grille fermant l'accès au bâtiment. L'explosion a creusé un profond cratère dans la chaussée, dévasté la façade du siège de la police et détruit plusieurs pièces du Musée des Arts islamiques, situé en face.
Quatre personnes ont été tuées et plus de 70 blessées.
Trois heures plus tard, une bombe de plus faible puissance a explosé au passage d'une voiture de police un peu plus loin, tuant un policier. Une heure après, un troisième engin n'a provoqué que des dégâts matériels devant un commissariat sur une avenue menant aux pyramides de Guizeh au Caire.
Le gouvernement mis en place par le chef de l'armée et homme fort du pays, le général Abdel Fattah al-Sissi, réprime depuis sept mois toute manifestation des partisans de M. Morsi. Plus de 1.000 ont été tués et plusieurs milliers emprisonnés, majoritairement des membres des Frères musulmans, l'influente confrérie de M. Morsi qui a remporté toutes les élections depuis la chute de Moubarak.
Dans le même temps, des dizaines de policiers et de soldats ont été tués dans des attentats revendiqués pour la plupart par un groupe de la péninsule du Sinaï s'inspirant d'Al-Qaïda, Ansar Beït al-Maqdess, en représailles selon lui au "massacre" des pro-Morsi.
Le gouvernement, lui, attribue ces attentats aux Frères musulmans, décrétés "organisation terroriste".
"Nous condamnons l'attentat du Caire et réaffirmons notre volonté de lutter pacifiquement contre le coup d'Etat", a immédiatement tweeté vendredi une coalition pro-Morsi dirigée par les Frères musulmans.
Une journée lourde de périls
L'Egypte s'apprête à célébrer samedi le troisième anniversaire de la "révolution du 25-Janvier", lancée en 2011 dans le tumulte du Printemps arabe. A la veille de cette journée qui s'annonce lourde de périls, policiers et soldats se déployaient massivement dans le centre du Caire, où se trouve l'emblématique place Tahrir, coeur de la révolte.
Les pro-Morsi appellent à manifester durant 18 jours -- la durée du mouvement populaire qui a mis fin, le 11 février 2011, à trois décennies de pouvoir absolu de Hosni Moubarak. Mais le ministre de l'Intérieur a prévenu que les forces de l'ordre riposteraient avec "fermeté" à toute tentative "des Frères musulmans de saboter les cérémonies", et appelé les Egyptiens à descendre massivement dans la rue pour célébrer le 25-Janvier et soutenir le gouvernement.
Dès vendredi, deux personnes ont été tuées dans des manifestations pro-Morsi en dehors du Caire, des décès comme il en survient chaque jour dans ces rassemblements depuis mi-août. Une centaine de manifestants ont été arrêtés.
Peu après l'attentat contre la direction de la police, au milieu des débris de verre, de fer et de bois, des dizaines d'habitants conspuaient les Frères musulmans, brandissant des portrait du général Sissi, également vice-Premier ministre et ministre de la Défense, qui ne cache guère plus ses intentions de se présenter à l'élection présidentielle, promise pour 2014.
Après le départ de Moubarak, l'armée avait déjà pris les rênes du pouvoir pour seize mois, avant de les remettre à M. Morsi élu en juin 2012. Un an plus tard, des millions d'Egyptiens manifestaient pour réclamer son départ, l'accusant de vouloir islamiser à marche forcée la société. Répondant à cette "nouvelle révolution", l'armée destituait Morsi.
Depuis, Sissi et le gouvernement sont très populaires auprès des Egyptiens, qui veulent majoritairement en finir avec trois années de "chaos". Mais certains intellectuels et figures de proue de la révolte de 2011 redoutent un retour aux méthodes de Moubarak, avec la répression implacable de toute contestation.
Jeudi, Amnesty International a dénoncé les "atteintes sans précédent" aux droits de l'Homme par les autorités et une "trahison de toutes les aspirations" de la révolte de 2011.
Peu après l'aube vendredi, un homme a attendu que les policiers lèvent un barrage qui fermait l'accès de la rue menant au siège de la Direction de la police, dans le centre-ville, pour précipiter sa voiture bourrée d'explosifs contre la lourde grille fermant l'accès au bâtiment. L'explosion a creusé un profond cratère dans la chaussée, dévasté la façade du siège de la police et détruit plusieurs pièces du Musée des Arts islamiques, situé en face.
Quatre personnes ont été tuées et plus de 70 blessées.
Trois heures plus tard, une bombe de plus faible puissance a explosé au passage d'une voiture de police un peu plus loin, tuant un policier. Une heure après, un troisième engin n'a provoqué que des dégâts matériels devant un commissariat sur une avenue menant aux pyramides de Guizeh au Caire.
Le gouvernement mis en place par le chef de l'armée et homme fort du pays, le général Abdel Fattah al-Sissi, réprime depuis sept mois toute manifestation des partisans de M. Morsi. Plus de 1.000 ont été tués et plusieurs milliers emprisonnés, majoritairement des membres des Frères musulmans, l'influente confrérie de M. Morsi qui a remporté toutes les élections depuis la chute de Moubarak.
Dans le même temps, des dizaines de policiers et de soldats ont été tués dans des attentats revendiqués pour la plupart par un groupe de la péninsule du Sinaï s'inspirant d'Al-Qaïda, Ansar Beït al-Maqdess, en représailles selon lui au "massacre" des pro-Morsi.
Le gouvernement, lui, attribue ces attentats aux Frères musulmans, décrétés "organisation terroriste".
"Nous condamnons l'attentat du Caire et réaffirmons notre volonté de lutter pacifiquement contre le coup d'Etat", a immédiatement tweeté vendredi une coalition pro-Morsi dirigée par les Frères musulmans.
Une journée lourde de périls
L'Egypte s'apprête à célébrer samedi le troisième anniversaire de la "révolution du 25-Janvier", lancée en 2011 dans le tumulte du Printemps arabe. A la veille de cette journée qui s'annonce lourde de périls, policiers et soldats se déployaient massivement dans le centre du Caire, où se trouve l'emblématique place Tahrir, coeur de la révolte.
Les pro-Morsi appellent à manifester durant 18 jours -- la durée du mouvement populaire qui a mis fin, le 11 février 2011, à trois décennies de pouvoir absolu de Hosni Moubarak. Mais le ministre de l'Intérieur a prévenu que les forces de l'ordre riposteraient avec "fermeté" à toute tentative "des Frères musulmans de saboter les cérémonies", et appelé les Egyptiens à descendre massivement dans la rue pour célébrer le 25-Janvier et soutenir le gouvernement.
Dès vendredi, deux personnes ont été tuées dans des manifestations pro-Morsi en dehors du Caire, des décès comme il en survient chaque jour dans ces rassemblements depuis mi-août. Une centaine de manifestants ont été arrêtés.
Peu après l'attentat contre la direction de la police, au milieu des débris de verre, de fer et de bois, des dizaines d'habitants conspuaient les Frères musulmans, brandissant des portrait du général Sissi, également vice-Premier ministre et ministre de la Défense, qui ne cache guère plus ses intentions de se présenter à l'élection présidentielle, promise pour 2014.
Après le départ de Moubarak, l'armée avait déjà pris les rênes du pouvoir pour seize mois, avant de les remettre à M. Morsi élu en juin 2012. Un an plus tard, des millions d'Egyptiens manifestaient pour réclamer son départ, l'accusant de vouloir islamiser à marche forcée la société. Répondant à cette "nouvelle révolution", l'armée destituait Morsi.
Depuis, Sissi et le gouvernement sont très populaires auprès des Egyptiens, qui veulent majoritairement en finir avec trois années de "chaos". Mais certains intellectuels et figures de proue de la révolte de 2011 redoutent un retour aux méthodes de Moubarak, avec la répression implacable de toute contestation.
Jeudi, Amnesty International a dénoncé les "atteintes sans précédent" aux droits de l'Homme par les autorités et une "trahison de toutes les aspirations" de la révolte de 2011.