Durant la campagne électorale, le candidat issu du puissant mouvement des Frères musulmans a présenté un plan de 64 mesures à mettre en oeuvre sur 100 jours, afin d'apporter des solutions à cinq grandes sources de mécontentement: la circulation, les ordures, la sécurité, le pain et les carburants.
Ces promesses ont amené des militants à créer sur internet le "Morsimètre" (www.morsimeter.com) pour vérifier ces engagements. A quelques jours de l'échance, le site ne recense que 4 promesses tenues (relèvement des peines pour trafic de carburant, campagnes de sensibilisation à la propreté...), et 24 pour lesquelles la mise en oeuvre a été amorcée.
Selon un sondage en ligne du Morsimètre, 43% des personnes seraient contentes des réalisations, contre 57% se déclarant insatisfaites.
Une étude publiée dans le quotidien gouvernemental al-Ahram montre que 37,2% des Egyptiens n'ont pas même connaissance du programme du président pour ses 100 premiers jours, et que 46,2% pensent qu'il n'en réalisera qu'une partie.
Le porte-parole du chef de l'Etat, Yasser Ali, a quant à lui promis qu'un bilan des 100 jours serait fait "dans la transparence et la clarté".
En attendant, la rue se montre mitigée, y compris parmi ses électeurs.
"Rien de concret ne peut changer en seulement cent jours", estime Karim Mohammed, employé dans une banque d'investissement, tandis que sa voiture avance au pas dans les rues du Caire, réputées pour leur encombrements dantesques. "On roule un peu mieux par endroits, mais dans d'autres c'est pareil qu'avant. Il faudra plus de temps pour résoudre cela", estime M. Mohammed, qui a voté pour le président islamiste.
M. Morsi a également promis de mettre un terme aux déchets qui s'empilent dans les rues. Mais Ragia Tarek, 22 ans, employée d'une compagnie de produits frais, se lamente d'avoir toujours à enjamber des tas d'ordures en se rendant à son travail à Imbaba, un quartier populaire de la capitale.
"Les choses pourraient être mieux gérées que M. Morsi ne le fait. Rien n'a changé, sauf peut-être en matière de sécurité, et cela va globalement mal", assure-t-elle.
Les trois derniers mois ont été marqués par des coupures massives de courant électrique, ainsi que par des pénuries de carburant et de gaz butane qui ont mis à l'épreuve des millions d'Egyptiens.
Ilham Mostafa, une mère au foyer, affirme devoir payer 50 livres égyptiennes (8 dollars) pour une bonbonne de gaz, devenue difficile à trouver à son prix officiel subventionné de 5 livres (0,8 dollar).
Ce n'est pas mieux pour le pain. "Malgré les promesses de Morsi, je suis obligée d'acheter du pain cinq fois plus cher que le pain subventionné, qui est impropre à la consommation humaine" en raison de sa farine de qualité exécrable, affirme-t-elle.
"On ne peut pas résoudre des problèmes vieux de plus de trente ans en seulement cent jours", souligne Mme Mostafa.
Fady Girgis, un fonctionnaire, a dû attendre deux heures avant de pouvoir faire le plein de sa vieille voiture diesel orange toute cabossée.
"Les choses ne se sont pas améliorées par rapport à avant la révolution" qui a renversé début 2011 le président Hosni Moubarak, assure cet automobiliste qui a pourtant pris part aux grandes manifestations anti-régime de la place Tahrir.
Il reconnaît toutefois à M. Morsi "le mérite" d'avoir mis au pas la puissante institution militaire, qui a géré la transition après le départ de M. Moubarak, et ambitionnait de garder le pouvoir civil sous sa tutelle. M. Morsi a pour cela mis en retraite d'office en août dernier le puissant chef du Conseil suprême des forces armées, le maréchal Hussein Tantaoui.
"C'est déjà très bien que M. Morsi nous ait débarrassés du pouvoir des militaires, ce n'était pas du tout prévu", se réjouit également Essam Abdel Hamid, 48 ans, propriétaire d'une boutique de téléphones, qui souhaite que "les gens soient solidaires" pour aider M. Morsi à affronter les difficultés.
Mais pour Mohamed Saïd, un petit épicier de 65 ans, le président a déçu. "Rien n'a changé", déplore-t-il sobrement.
Ces promesses ont amené des militants à créer sur internet le "Morsimètre" (www.morsimeter.com) pour vérifier ces engagements. A quelques jours de l'échance, le site ne recense que 4 promesses tenues (relèvement des peines pour trafic de carburant, campagnes de sensibilisation à la propreté...), et 24 pour lesquelles la mise en oeuvre a été amorcée.
Selon un sondage en ligne du Morsimètre, 43% des personnes seraient contentes des réalisations, contre 57% se déclarant insatisfaites.
Une étude publiée dans le quotidien gouvernemental al-Ahram montre que 37,2% des Egyptiens n'ont pas même connaissance du programme du président pour ses 100 premiers jours, et que 46,2% pensent qu'il n'en réalisera qu'une partie.
Le porte-parole du chef de l'Etat, Yasser Ali, a quant à lui promis qu'un bilan des 100 jours serait fait "dans la transparence et la clarté".
En attendant, la rue se montre mitigée, y compris parmi ses électeurs.
"Rien de concret ne peut changer en seulement cent jours", estime Karim Mohammed, employé dans une banque d'investissement, tandis que sa voiture avance au pas dans les rues du Caire, réputées pour leur encombrements dantesques. "On roule un peu mieux par endroits, mais dans d'autres c'est pareil qu'avant. Il faudra plus de temps pour résoudre cela", estime M. Mohammed, qui a voté pour le président islamiste.
M. Morsi a également promis de mettre un terme aux déchets qui s'empilent dans les rues. Mais Ragia Tarek, 22 ans, employée d'une compagnie de produits frais, se lamente d'avoir toujours à enjamber des tas d'ordures en se rendant à son travail à Imbaba, un quartier populaire de la capitale.
"Les choses pourraient être mieux gérées que M. Morsi ne le fait. Rien n'a changé, sauf peut-être en matière de sécurité, et cela va globalement mal", assure-t-elle.
Les trois derniers mois ont été marqués par des coupures massives de courant électrique, ainsi que par des pénuries de carburant et de gaz butane qui ont mis à l'épreuve des millions d'Egyptiens.
Ilham Mostafa, une mère au foyer, affirme devoir payer 50 livres égyptiennes (8 dollars) pour une bonbonne de gaz, devenue difficile à trouver à son prix officiel subventionné de 5 livres (0,8 dollar).
Ce n'est pas mieux pour le pain. "Malgré les promesses de Morsi, je suis obligée d'acheter du pain cinq fois plus cher que le pain subventionné, qui est impropre à la consommation humaine" en raison de sa farine de qualité exécrable, affirme-t-elle.
"On ne peut pas résoudre des problèmes vieux de plus de trente ans en seulement cent jours", souligne Mme Mostafa.
Fady Girgis, un fonctionnaire, a dû attendre deux heures avant de pouvoir faire le plein de sa vieille voiture diesel orange toute cabossée.
"Les choses ne se sont pas améliorées par rapport à avant la révolution" qui a renversé début 2011 le président Hosni Moubarak, assure cet automobiliste qui a pourtant pris part aux grandes manifestations anti-régime de la place Tahrir.
Il reconnaît toutefois à M. Morsi "le mérite" d'avoir mis au pas la puissante institution militaire, qui a géré la transition après le départ de M. Moubarak, et ambitionnait de garder le pouvoir civil sous sa tutelle. M. Morsi a pour cela mis en retraite d'office en août dernier le puissant chef du Conseil suprême des forces armées, le maréchal Hussein Tantaoui.
"C'est déjà très bien que M. Morsi nous ait débarrassés du pouvoir des militaires, ce n'était pas du tout prévu", se réjouit également Essam Abdel Hamid, 48 ans, propriétaire d'une boutique de téléphones, qui souhaite que "les gens soient solidaires" pour aider M. Morsi à affronter les difficultés.
Mais pour Mohamed Saïd, un petit épicier de 65 ans, le président a déçu. "Rien n'a changé", déplore-t-il sobrement.