Egypte: le blogueur Maïkel Nabil libéré


Mercredi 25 Janvier 2012 - 11:06
AFP


Le Caire - Le blogueur égyptien Maïkel Nabil, emprisonné pour avoir critiqué l'armée, a été libéré mardi, a indiqué son frère Mark, qui a publié sur Twitter une photo du blogueur au moment de sa libération.


Maïkel Nabil
Maïkel Nabil
Une source à la justice militaire avait indiqué samedi que Maïkel Nabil avait bénéficié d'une mesure de grâce à l'occasion du 1er anniversaire de la révolte en Egypte. Elle indiquait que 1.959 autres prisonniers avaient bénéficié de cette mesure.

Condamné en avril à trois ans de prison par un tribunal militaire pour avoir critiqué l'armée sur son blog, Maïkel Nabil avait vu sa peine réduite à deux ans en appel le 14 décembre.

Il avait écrit en mars sur son blog que l'armée, au pouvoir depuis la chute du président Hosni Moubarak en février 2011, protégeait ses propres intérêts et non ceux du peuple égyptien.

Son arrestation, fin mars, puis sa condamnation avaient soulevé un tollé à l'étranger. Trente groupes et militants de défense des droits de l'Homme avaient rendu public fin décembre à Genève un appel pour sa libération et l'administration américaine avait demandé la révision du jugement militaire.

Plusieurs pays occidentaux et ONG avaient dénoncé le fait que, malgré la chute du régime d'Hosni Moubarak, les délits d'opinion continuent d'être jugés en Egypte par des tribunaux militaires.

Dans un communiqué, la responsable d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Hassiba Hadj Sahraoui, s'est félicité de cette libération, déplorant le fait que "Maïkel ait perdu dix mois de sa vie" en prison et demandant qu'il soit dédommagé et que cette peine ne soit pas inscrite au casier judiciaire.

Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) "aurait dû libérer Maïkel Nabil depuis longtemps. Il est honteux qu'il le fasse maintenant pour éviter les critiques à l'occasion de l'anniversaire de la révolution", a ajouté Amnesty.

La justice avait libéré le 25 décembre le blogueur et militant Alaa Abdelfattah, après deux mois de détention. Alaa Abdelfattah était accusé d'avoir incité à la violence le 9 octobre, lorsqu'une manifestation de Coptes (chrétiens d'Egypte) protestant contre l'incendie d'une église a dégénéré en affrontements avec l'armée et les forces de l'ordre.

L'armée est vivement critiquée pour avoir traduit des milliers de civils devant des tribunaux militaires pour des chefs d'agression ou de viol, mais aussi d'insultes envers les généraux au pouvoir.


           

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