Mais Saïd Youssef Sabry, le juge unique de ce tribunal de Minya (centre), qui avait déjà prononcé 529 peines capitales le 24 mars, en a commué lundi 492 en prison à vie sans explications.
Le premier jugement du 24 mars, après une seule journée d'audience, avait été dénoncé par l'ONU comme "sans précédent" dans l'Histoire récente du monde, en "violation du droit international et des droits de l'Homme".
Les nouvelles 683 condamnations à mort de lundi, comme les 37 restantes du précédent procès, devraient être toutefois annulées en appel ou en cassation pour la grande majorité selon les experts, tant la procédure et les droits les plus élémentaires de la défense ont été bafoués.
Mais le fait que ces peines capitales aient pu être prononcées en première instance sans provoquer d'émoi dans le pays illustre le climat extrêmement délétère en Egypte.
Une large majorité de la population, à l'unisson des médias quasi-unanimes, applaudit à la répression implacable et sanglante que mène contre les islamistes le gouvernement installé et dirigé de facto par l'armée après qu'elle eut destitué et arrêté le 3 juillet M. Morsi, seul président jamais élu démocratiquement en Egypte.
Ainsi, plus de 1.400 manifestants pro-Morsi ont été tués par les policiers et les soldats en dix mois --dont quelque 700 en une seule journée au Caire le 14 août-- et plus de 15.000 de ses partisans ont été emprisonnés.
Et, pour accréditer le sentiment d'experts et d'ONG que la répression de toute contestation est devenue pire que sous le régime de Hosni Moubarak, un tribunal du Caire a interdit lundi le Mouvement du 6-Avril, un groupe laïc de gauche fer de lance de la révolte populaire qui chassa du pouvoir l'ex-Raïs début 2011.
Le jugement de lundi "démontre une nouvelle fois combien la justice égyptienne est devenue arbitraire et partiale (...) et risque de se transformer tout simplement en un nouveau rouage de l'appareil répressif des autorités", a commenté Amnesty international.
- "Où est la justice?" -
A l'énoncé du verdict lundi, plusieurs femmes se sont évanouies devant le tribunal de Minya encerclé par les forces de l'ordre. "Où est la justice?", s'est écriée l'une d'elle.
Plusieurs proches ont assuré que les condamnés n’avaient rien à voir avec les manifestations de Minya le 14 août, dans lesquelles au moins un policier avait été tué dans l'attaque d'un commissariat, au cœur du procès.
"Mon fils est mort depuis trois ans et son nom est cité dans cette affaire", s'indignait Wada Hasaballah, la soixantaine, toute voilée de noir.
"Beaucoup de condamnés n'étaient même pas dans la manif", assure au téléphone à l'AFP Gamal, 25 ans, professeur d'arabe condamné à mort lundi mais en fuite, et qui revendique son appartenance aux Frères musulmans et sa participation à la manifestation de Minya. "C'est le procès politique de ceux qui s'opposent au régime militaire", assène-t-il.
Sur les quelque 1.200 accusés, seuls environ 200 sont emprisonnés, les autres étant en fuite ou ayant été libérés sous caution. Ils sont tous accusés, à divers degrés, d'avoir participé dans le gouvernorat de Minya aux manifestations pro-Morsi survenues le 14 août au moment où, au Caire, 700 manifestants tombaient sous les balles des policiers et soldats.
Condamné à mort lundi pour avoir "incité" aux violences, Mohamed Badie, le guide suprême des Frères musulmans, qui ont remporté toutes les élections depuis l'éviction de Hosni Moubarak, est également jugé au Caire dans plusieurs autres procès pour lesquels il encourt la peine de mort, à l'instar de M. Morsi en personne, qui comparaît devant trois tribunaux.
La quasi-totalité des leaders des Frères musulmans, l'influente confrérie née en Egypte il y a 85 ans, ont été arrêtés depuis le 3 juillet. Elle a été décrétée "terroriste" par le gouvernement dirigé de facto par l'armée qui la rend responsable d'une vague d'attentats visant les forces de l'ordre.
Les peines de mort doivent être validées par le mufti, représentant de l'islam auprès de l'Etat, mais son avis n'est pas contraignant.
Concernant les 683 condamnés à mort de lundi, dont M. Badie, le juge a fixé au 21 juin sa décision finale après l'avis du mufti.
Le premier jugement du 24 mars, après une seule journée d'audience, avait été dénoncé par l'ONU comme "sans précédent" dans l'Histoire récente du monde, en "violation du droit international et des droits de l'Homme".
Les nouvelles 683 condamnations à mort de lundi, comme les 37 restantes du précédent procès, devraient être toutefois annulées en appel ou en cassation pour la grande majorité selon les experts, tant la procédure et les droits les plus élémentaires de la défense ont été bafoués.
Mais le fait que ces peines capitales aient pu être prononcées en première instance sans provoquer d'émoi dans le pays illustre le climat extrêmement délétère en Egypte.
Une large majorité de la population, à l'unisson des médias quasi-unanimes, applaudit à la répression implacable et sanglante que mène contre les islamistes le gouvernement installé et dirigé de facto par l'armée après qu'elle eut destitué et arrêté le 3 juillet M. Morsi, seul président jamais élu démocratiquement en Egypte.
Ainsi, plus de 1.400 manifestants pro-Morsi ont été tués par les policiers et les soldats en dix mois --dont quelque 700 en une seule journée au Caire le 14 août-- et plus de 15.000 de ses partisans ont été emprisonnés.
Et, pour accréditer le sentiment d'experts et d'ONG que la répression de toute contestation est devenue pire que sous le régime de Hosni Moubarak, un tribunal du Caire a interdit lundi le Mouvement du 6-Avril, un groupe laïc de gauche fer de lance de la révolte populaire qui chassa du pouvoir l'ex-Raïs début 2011.
Le jugement de lundi "démontre une nouvelle fois combien la justice égyptienne est devenue arbitraire et partiale (...) et risque de se transformer tout simplement en un nouveau rouage de l'appareil répressif des autorités", a commenté Amnesty international.
- "Où est la justice?" -
A l'énoncé du verdict lundi, plusieurs femmes se sont évanouies devant le tribunal de Minya encerclé par les forces de l'ordre. "Où est la justice?", s'est écriée l'une d'elle.
Plusieurs proches ont assuré que les condamnés n’avaient rien à voir avec les manifestations de Minya le 14 août, dans lesquelles au moins un policier avait été tué dans l'attaque d'un commissariat, au cœur du procès.
"Mon fils est mort depuis trois ans et son nom est cité dans cette affaire", s'indignait Wada Hasaballah, la soixantaine, toute voilée de noir.
"Beaucoup de condamnés n'étaient même pas dans la manif", assure au téléphone à l'AFP Gamal, 25 ans, professeur d'arabe condamné à mort lundi mais en fuite, et qui revendique son appartenance aux Frères musulmans et sa participation à la manifestation de Minya. "C'est le procès politique de ceux qui s'opposent au régime militaire", assène-t-il.
Sur les quelque 1.200 accusés, seuls environ 200 sont emprisonnés, les autres étant en fuite ou ayant été libérés sous caution. Ils sont tous accusés, à divers degrés, d'avoir participé dans le gouvernorat de Minya aux manifestations pro-Morsi survenues le 14 août au moment où, au Caire, 700 manifestants tombaient sous les balles des policiers et soldats.
Condamné à mort lundi pour avoir "incité" aux violences, Mohamed Badie, le guide suprême des Frères musulmans, qui ont remporté toutes les élections depuis l'éviction de Hosni Moubarak, est également jugé au Caire dans plusieurs autres procès pour lesquels il encourt la peine de mort, à l'instar de M. Morsi en personne, qui comparaît devant trois tribunaux.
La quasi-totalité des leaders des Frères musulmans, l'influente confrérie née en Egypte il y a 85 ans, ont été arrêtés depuis le 3 juillet. Elle a été décrétée "terroriste" par le gouvernement dirigé de facto par l'armée qui la rend responsable d'une vague d'attentats visant les forces de l'ordre.
Les peines de mort doivent être validées par le mufti, représentant de l'islam auprès de l'Etat, mais son avis n'est pas contraignant.
Concernant les 683 condamnés à mort de lundi, dont M. Badie, le juge a fixé au 21 juin sa décision finale après l'avis du mufti.