"Je me demande si c'est vraiment Bemba qui est enfin devant les juges", lâche une femme, en larmes, parmi plus de 200 personnes rassemblées dans une salle de conférences du 8e arrondissement de Bangui (nord) pour l'ouverture, lundi après-midi, de ce procès devant la Cour pénale internationale (CPI).
Asta Keïta, 9 ans, explique à l'AFP l'émotion de sa mère, qui peine à s'exprimer: "Les hommes de Bemba ont tué papa en 2002 alors qu'il rentrait d'un voyage à l'intérieur du pays".
"Nous n'avons pas vu son corps, c'est un voisin qui (l')a reconnu et assisté à l'enterrement qui nous a prévenus deux jours après", ajoute la fillette, rapportant un récit douloureux souvent entendu à la maison.
Jean-Pierre Bemba, qui plaide non coupable, est accusé par le procureur de la CPI d'avoir "sciemment permis aux 1.500 hommes" de son Mouvement de libération du Congo (MLC, milice à l'époque) de commettre viols, pillages et meurtres entre octobre 2002 et mars 2003 en Centrafrique. Le MLC y appuyait alors le président Ange Félix Patassé face à une tentative de coup d'Etat du général François Bozizé, qui a fini par le renverser et, depuis, dirige le pays.
"Nous avons vécu des moments de terreur indescriptible au PK12 (Point kilométrique 12, périphérie de Bangui) quand les combattants du MLC sont entrés en action", dit à l'AFP Jean-Pierre Ndéma, 53 ans, instituteur, sans s'étendre sur ce vécu.
"Aujourd'hui, en voyant Bemba devant les juges de la CPI, je me dis que Dieu est grand et que tout se paie ici-bas. Jean-Pierre Bemba doit être jugé pour ses crimes", déclare-t-il, l'air grave.
Dans la salle du Centre protestant pour la jeunesse prêtée au bureau extérieur de la CPI à Bangui, assis sur trois rangées de bancs en béton ou debout pour la plupart, étaient visibles de nombreux responsables d'ONG, journalistes, avocats et curieux mais aucune personnalité politique.
Beaucoup d'interlocuteurs de l'AFP ont salué le début du procès de l'ex-chef rebelle et ex-vice président de la République démocratique du Congo (RDC), aujourd'hui un des leaders de l'opposition dans son pays.
"En dehors des cas de viols, il y a eu des meurtres, des cas de mutilations, parce que les hommes de Bemba ont coupé les oreilles de certaines personnes", affirme Me Mathias-Barthélémy Morouba, un des avocats centrafricains défendant les victimes
"Même si les victimes ont attendu plusieurs années avant l'ouverture de ce procès, mieux vaut tard que jamais. (...) Il ne faudrait pas que M. Bemba s'en tire après tout ce qui s'est passé", ajoute-t-il, espérant que la CPI prononcera "un jugement irréfutable".
"Ce procès consacre la force du droit sur le droit de la force", il "prouve que désormais tous ceux qui, pour une raison ou pour une autre, commettront les crimes les plus graves contre l'humanité, ne seront jamais à l'abri des poursuites et seront traqués jusqu'à leur dernier retranchement", estime le magistrat Joseph Bindoumi, président de la Ligue centrafricaine des droits de l'homme (LCDH).
Dans un communiqué mardi, Me Bruno-Hyacinthe Gbiégba, coordonnateur adjoint de la coalition centrafricaine pour la CPI, dit son "soulagement (...) pour de nombreuses victimes" et voit dans le procès "un signal fort" pour les criminels, qu'il met en garde: "l'impunité n'est plus la règle".
Asta Keïta, 9 ans, explique à l'AFP l'émotion de sa mère, qui peine à s'exprimer: "Les hommes de Bemba ont tué papa en 2002 alors qu'il rentrait d'un voyage à l'intérieur du pays".
"Nous n'avons pas vu son corps, c'est un voisin qui (l')a reconnu et assisté à l'enterrement qui nous a prévenus deux jours après", ajoute la fillette, rapportant un récit douloureux souvent entendu à la maison.
Jean-Pierre Bemba, qui plaide non coupable, est accusé par le procureur de la CPI d'avoir "sciemment permis aux 1.500 hommes" de son Mouvement de libération du Congo (MLC, milice à l'époque) de commettre viols, pillages et meurtres entre octobre 2002 et mars 2003 en Centrafrique. Le MLC y appuyait alors le président Ange Félix Patassé face à une tentative de coup d'Etat du général François Bozizé, qui a fini par le renverser et, depuis, dirige le pays.
"Nous avons vécu des moments de terreur indescriptible au PK12 (Point kilométrique 12, périphérie de Bangui) quand les combattants du MLC sont entrés en action", dit à l'AFP Jean-Pierre Ndéma, 53 ans, instituteur, sans s'étendre sur ce vécu.
"Aujourd'hui, en voyant Bemba devant les juges de la CPI, je me dis que Dieu est grand et que tout se paie ici-bas. Jean-Pierre Bemba doit être jugé pour ses crimes", déclare-t-il, l'air grave.
Dans la salle du Centre protestant pour la jeunesse prêtée au bureau extérieur de la CPI à Bangui, assis sur trois rangées de bancs en béton ou debout pour la plupart, étaient visibles de nombreux responsables d'ONG, journalistes, avocats et curieux mais aucune personnalité politique.
Beaucoup d'interlocuteurs de l'AFP ont salué le début du procès de l'ex-chef rebelle et ex-vice président de la République démocratique du Congo (RDC), aujourd'hui un des leaders de l'opposition dans son pays.
"En dehors des cas de viols, il y a eu des meurtres, des cas de mutilations, parce que les hommes de Bemba ont coupé les oreilles de certaines personnes", affirme Me Mathias-Barthélémy Morouba, un des avocats centrafricains défendant les victimes
"Même si les victimes ont attendu plusieurs années avant l'ouverture de ce procès, mieux vaut tard que jamais. (...) Il ne faudrait pas que M. Bemba s'en tire après tout ce qui s'est passé", ajoute-t-il, espérant que la CPI prononcera "un jugement irréfutable".
"Ce procès consacre la force du droit sur le droit de la force", il "prouve que désormais tous ceux qui, pour une raison ou pour une autre, commettront les crimes les plus graves contre l'humanité, ne seront jamais à l'abri des poursuites et seront traqués jusqu'à leur dernier retranchement", estime le magistrat Joseph Bindoumi, président de la Ligue centrafricaine des droits de l'homme (LCDH).
Dans un communiqué mardi, Me Bruno-Hyacinthe Gbiégba, coordonnateur adjoint de la coalition centrafricaine pour la CPI, dit son "soulagement (...) pour de nombreuses victimes" et voit dans le procès "un signal fort" pour les criminels, qu'il met en garde: "l'impunité n'est plus la règle".