"Madame Picasso Jacqueline avait des problèmes avec (le fils du peintre) Claude Picasso," a déclaré, la voix tremblante et l'expression maladroite en début d'audience M. Le Guennec, que la cour a présenté comme "l'homme à tout faire" de Pablo et Jacqueline Picasso.
Quelques mois après le décès de Picasso, "elle m'a demandé de bien vouloir mettre chez moi en réserve des sacs poubelle", entre 15 et 17, dit-il. Plus tard, elle lui aurait demandé de les lui rendre, et l'aurait invité à conserver le dernier en disant "gardez-le, c'est pour vous".
Jusqu'à présent, les époux Le Guennec avaient affirmé avoir obtenu le sac - qui contenait un carton avec les oeuvres - des mains des époux Picasso en 1971 ou 1972, donc avant la mort du peintre en 1973.
Eric Dupont-Moretti, avocat des prévenus, a affirmé avoir obtenu cette version de son client il y a seulement quelques jours, "difficilement" et il a demandé un complément d'information pour "vérifier si d'autres oeuvres ont pu être mises de côté par Jacqueline Picasso, pas forcément à des fins marchandes".
M. Le Guennec a indiqué qu'il s'agissait "peut-être" de faire échapper ces sacs à l'inventaire de succession et a affirmé ne pas avoir dit la vérité plus tôt par "peur qu'on m'accuse, ainsi que madame, d'avoir volé ces sacs".
L'ancien électricien a également avoué, contrairement à ce qu'il avait affirmé jusqu'à présent, avoir été aidé par son beau-frère dans la rédaction des descriptifs d'oeuvres. Il demande également la restitution des oeuvres, qu'il dit être "un cadeau".
- "Vénération" pour Jacqueline Picasso -
Me Dupont-Moretti a souligné la "déférence" des époux Le Guennec pour celle que "des années après sa mort, ils appellent encore +Madame+", une "vraie vénération de petites gens", insistant tout au long de l'audience sur les origines et l'éducation modestes du couple septuagénaire.
Jean-Jacques Neuer, avocat de Claude Ruiz-Picasso - fils du peintre et seul représentant des parties civiles présent à l'audience - a dénoncé un "mensonge hallucinant", affirmant que cette affaire touchait aux "aspects les plus noirs et puissants du marché de l'art" et soutenant la thèse d'un "blanchiment international d'oeuvres volées".
L'électricien, qui avait travaillé pour Picasso entre 1970 et 1973, avait expliqué que les 271 œuvres, datant de 1900 à 1932, empilées dans un carton durant quarante ans, étaient un cadeau de Jacqueline Picasso, dernière épouse de l'artiste, offert en 1971 ou 1972 dans son mas de Mougins, en remerciement de leur dévouement.
Les oeuvres, non signées ni inventoriées au moment du décès du peintre en 1973, avaient refait surface lorsque M. Le Guennec s'était présenté à Claude Picasso afin d'en faire authentifier 180 ainsi qu'un carnet de 91 dessins. Les héritiers avaient aussitôt porté plainte.
Durant le procès en première instance, les témoignages de proches et d'experts de Picasso avaient tous convergé pour mettre à mal la thèse d'un don.
L'enquête n'avait toutefois pas permis d'établir formellement l'identité de l'auteur du ou des vols. Le tribunal avait décidé de remettre les oeuvres au fils de l'artiste, Claude Ruiz-Picasso, représentant les six héritiers au procès.
Le ministère public avait requis cinq ans de prison avec sursis à l'encontre du couple, estimant que les époux septuagénaires avaient porté préjudice à "la confiance" et à "la mémoire" de Pablo Picasso. Pour le procureur Laurent Robert, Pierre le Guennec a été un pion manipulé par des marchands d'art véreux, tentant d'écouler des œuvres initialement volées par son cousin "Nounours", ex-chauffeur de Picasso. Le parquet avait également fait appel.
L'audience lundi devant la Cour d'appel est prévue sur une journée. Les prévenus encourent une peine maximale de cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende ou la moitié de la valeur des biens recelés.
Quelques mois après le décès de Picasso, "elle m'a demandé de bien vouloir mettre chez moi en réserve des sacs poubelle", entre 15 et 17, dit-il. Plus tard, elle lui aurait demandé de les lui rendre, et l'aurait invité à conserver le dernier en disant "gardez-le, c'est pour vous".
Jusqu'à présent, les époux Le Guennec avaient affirmé avoir obtenu le sac - qui contenait un carton avec les oeuvres - des mains des époux Picasso en 1971 ou 1972, donc avant la mort du peintre en 1973.
Eric Dupont-Moretti, avocat des prévenus, a affirmé avoir obtenu cette version de son client il y a seulement quelques jours, "difficilement" et il a demandé un complément d'information pour "vérifier si d'autres oeuvres ont pu être mises de côté par Jacqueline Picasso, pas forcément à des fins marchandes".
M. Le Guennec a indiqué qu'il s'agissait "peut-être" de faire échapper ces sacs à l'inventaire de succession et a affirmé ne pas avoir dit la vérité plus tôt par "peur qu'on m'accuse, ainsi que madame, d'avoir volé ces sacs".
L'ancien électricien a également avoué, contrairement à ce qu'il avait affirmé jusqu'à présent, avoir été aidé par son beau-frère dans la rédaction des descriptifs d'oeuvres. Il demande également la restitution des oeuvres, qu'il dit être "un cadeau".
- "Vénération" pour Jacqueline Picasso -
Me Dupont-Moretti a souligné la "déférence" des époux Le Guennec pour celle que "des années après sa mort, ils appellent encore +Madame+", une "vraie vénération de petites gens", insistant tout au long de l'audience sur les origines et l'éducation modestes du couple septuagénaire.
Jean-Jacques Neuer, avocat de Claude Ruiz-Picasso - fils du peintre et seul représentant des parties civiles présent à l'audience - a dénoncé un "mensonge hallucinant", affirmant que cette affaire touchait aux "aspects les plus noirs et puissants du marché de l'art" et soutenant la thèse d'un "blanchiment international d'oeuvres volées".
L'électricien, qui avait travaillé pour Picasso entre 1970 et 1973, avait expliqué que les 271 œuvres, datant de 1900 à 1932, empilées dans un carton durant quarante ans, étaient un cadeau de Jacqueline Picasso, dernière épouse de l'artiste, offert en 1971 ou 1972 dans son mas de Mougins, en remerciement de leur dévouement.
Les oeuvres, non signées ni inventoriées au moment du décès du peintre en 1973, avaient refait surface lorsque M. Le Guennec s'était présenté à Claude Picasso afin d'en faire authentifier 180 ainsi qu'un carnet de 91 dessins. Les héritiers avaient aussitôt porté plainte.
Durant le procès en première instance, les témoignages de proches et d'experts de Picasso avaient tous convergé pour mettre à mal la thèse d'un don.
L'enquête n'avait toutefois pas permis d'établir formellement l'identité de l'auteur du ou des vols. Le tribunal avait décidé de remettre les oeuvres au fils de l'artiste, Claude Ruiz-Picasso, représentant les six héritiers au procès.
Le ministère public avait requis cinq ans de prison avec sursis à l'encontre du couple, estimant que les époux septuagénaires avaient porté préjudice à "la confiance" et à "la mémoire" de Pablo Picasso. Pour le procureur Laurent Robert, Pierre le Guennec a été un pion manipulé par des marchands d'art véreux, tentant d'écouler des œuvres initialement volées par son cousin "Nounours", ex-chauffeur de Picasso. Le parquet avait également fait appel.
L'audience lundi devant la Cour d'appel est prévue sur une journée. Les prévenus encourent une peine maximale de cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende ou la moitié de la valeur des biens recelés.