Espagne: la dernière statue équestre de Franco retirée


Samedi 20 Décembre 2008 - 16:04
AFP


Santander - La dernière statue équestre du dictateur Francisco Franco encore installée sur un espace municipal espagnol a été retirée jeudi d'une place de Santander (nord), a constaté un photographe de l'AFP.


Espagne: la dernière statue équestre de Franco retirée
Le retrait a commencé vers 09H30 (08H30 GMT), sur la place de la mairie de la station balnéaire de Santander et s'est achevé en début d'après-midi, devant des dizaines de curieux et de journalistes.

Cette statue équestre de Franco, de sept mètres de haut, en bronze, avait été inaugurée en 1964.

C'était la dernière statue équestre du dictateur encore visible dans une commune espagnole et la dernière statue du dictateur installée sur la péninsule.

Il reste encore une statue du "Caudillo" debout, dans l'enclave espagnole de Melilla au Maroc, que la municipalité s'est engagée à retirer.

La mairie de Santander avait décidé en 2004 de retirer cette statue, dans le cadre d'un projet de rénovation de la place de la mairie.

L'Association espagnole pour la récupération de la Mémoire Historique (ARMH) a salué ce retrait, estimant dans un communiqué qu'il s'agissait d'une "bonne nouvelle pour les milliers de victimes de la dictature franquiste qui ont dû cohabiter" avec de "nombreux monuments en l'honneur de ceux qui ont pris le pouvoir après un coup d'Etat et ont assassiné ou fait disparaître au moins 114.000 personnes".

Fin 2007, le Parlement espagnol a approuvé une loi dite de "Mémoire historique", pour réhabiliter les victimes républicaines oubliées de la guerre civile (1936-39) et de la dictature de Francisco Franco (1939-75) prévoyant, entre autres, le retrait des symboles franquistes des espaces publics.

En mars 2005, le retrait nocturne sans avis préalable d'une statue équestre en bronze de Franco à Madrid, avait fait grand bruit en Espagne.

Quelque 700 nostalgiques du franquisme avaient manifesté le lendemain, le bras droit levé, près du site de la statue déboulonnée et l'opposition conservatrice du Parti populaire (PP) avait accusé le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero de raviver inutilement les blessures du passé.


           

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